Les systèmes de pilotage des fonctions chauffage, éclairage, volets roulants, contrôle des accès... s?associent à des actions plus ludiques. Un constat au salon ISH de Francfort : les technologies sans fil s?imposent.
En ce qui concerne la GTB et la domotique, la première conclusion est que les protocoles de bus de terrain ont fini leur croissance exponentielle. Nous assistons plutôt à une consolidation autour d'un petit nombre de protocoles. Pour le logement et la maison individuelle, KNX semble désormais solidement installé.
Il existe désormais une déclinaison sans fil du protocole KNX qui commence à être utilisée par certains fabricants. Et plusieurs constructeurs allemands, comme ABB et sa filiale Jung, par exemple, proposent des solutions pour intégrer les fonctions classiques gérées par KNX (pilotage du chauffage, de la ventilation, de l'éclairage, du contrôle d'accès, des volets roulants, etc.) à des fonctions plus ludiques, comme la distribution de la musique et de la vidéo dans toutes les pièces du logement, par exemple.
Le cœur de l'installation est un serveur, capable de gérer toutes ces fonctions. Pour le client final, il est souvent bien plus intéressant de pouvoir écouter sa musique dans toutes les pièces, de distribuer son feuilleton sur plusieurs téléviseurs, etc. La puissance informatique et la bande passante nécessaires pour y parvenir sont tellement importantes, que gérer en plus les fonctions techniques du logement à travers un protocole comme KNX ne posent plus aucune difficulté matérielle.
Pour la relève des compteurs d'eau, de gaz, d'électricité, le protocole M-Bus (M pour Metering ou comptage en anglais), mis au point par l'ensemble des fabricants de compteurs en Europe, commence à s'imposer. Plusieurs fabricants, dont Kieback & Peter ont mis au point des solutions qui récupèrent les informations issues des compteurs en M-Bus et les affichent sur des écrans KNX, avec historique, analyse des consommations, etc. En tertiaire, on trouve les protocoles BACNet, LonWorks et KNX, tous trois sur IP et sur paire torsadée.
Un nouveau venu s'est imposé depuis trois ans environ : ModBus. Il est ancien, donc bien connu et surtout, il est parfaitement gratuit. On le rencontre à la fois sur IP (ModBus-TCP), sur paire torsadée, mais aussi en variante RF (radio-fréquence, sans fil).
ZigBee et enOcean : deux protocoles sans fil
On constate la généralisation de deux protocoles sans fils : ZigBee et enOcean. Il s'agit de deux protocoles ouverts. Cela signifie, en quelque sorte, que la syntaxe et la grammaire de la langue informatique qu'ils emploient est librement accessible à tous les fabricants, intégrateurs et installateurs qui veulent bien faire l'effort de les apprendre.
Il ne s'agit pas d'une langue secrète, seulement parlée par un petit nombre d'initiés qui se cooptent les uns-les-autres et utilisent entre-eux de mystérieux signes de reconnaissance, comme io-Homecontrol, par exemple, dont on ne voit d'ailleurs pas trace à ISH. ZigBee semble principalement utilisé, pour l'instant, pour réaliser des « sauts » physiques. Imaginons deux bâtiments proches, tous deux équipés d'un réseau BACNet.
Pour les réunir sous une seule supervision locale, au lieu de creuser une tranchée et de passer un câble à travers la pelouse, on se contente d'installer des passerelles BACNet/ZigBee entre les deux. enOcean, pour sa part, est très particulier. Il présente l'immense intérêt de pratiquer la « récolte d'énergie » (energy harvesting) pour fournir suffisamment d'électricité pour envoyer et recevoir des messages.
Plus précisément trois méthodes sont principalement utilisées pour récolter de l'électricité : le mouvement, la différence de température et les cellules photovoltaïques. Pensez au contact de feuillure qui sert à couper le chauffage ou la climatisation quand on ouvre une fenêtre.
Traditionnellement il s'agit d'une sonde raccordée par un fil à un automate terminal. Si la poignée de la fenêtre contient un mécanisme enOcean – ce que proposent une bonne demi-douzaine de fabricants -, sa simple manœuvre envoie un message radio au régulateur : plus de câble.
La différence de température est utilisée, notamment par Kieback & Peter, pour fabriquer des vannes de radiateurs programmables et actionnables à distance, etc. Grâce à cette récolte d'énergie une douzaine de fabricants – de Kieback & Peter à Viessmann – montraient à ISH des solutions complètes de pilotage des logements : chauffage, éclairage, volets roulants, etc.
Une bonne cinquantaine d'autres, comme Maïco, le fabricant de groupes double-flux, proposent des interfaces enOcean qui permettent de contrôler leurs appareils au moyen de ce protocole sans fil.
Source : batirama.com / Pascal Poggi