Les patrons d?entreprise ont perdu toute confiance envers le président de la République et son gouvernement, notamment dans les mesures qu?ils proposent. Elles regrettent l'absence d'un maître à bord.
La 49e édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’Ifop pour Fiducial auprès des très petites entreprises dresse un tableau très sombre où plusieurs indicateurs sont à des niveaux alarmants rarement ou jamais atteints.
Inexorablement, la cote de popularité de l’exécutif continue de s’enfoncer depuis le début du quinquennat pour parvenir à un niveau de déconsidération que l’on n’avait plus atteint pour une équipe gouvernementale depuis 2005.
Seulement 17 % des patrons de TPE affirment leur confiance dans le gouvernement Ayrault (-15 points depuis juillet). Alors que la première année de mandat s’achèvera bientôt,les réformes annoncées par le gouvernement ne répondent pas, selon les chefs d’entreprise, aux préoccupations des Français (81 %), ni aux enjeux de notre économie (85 %).
Absence d’un maître à bord !
Autre facteur d’inquiétude, 88 % des patrons de TPE déplorent l’absence d’une direction déterminée s’agissant des entreprises et de l’industrie. Le manque de lisibilité de la vision gouvernementale pour sortir la France de la crise est, lui aussi, fortement souligné.
Ce déficit de lisibilité - auquel s’ajoutent une règlementation du travail considérée handicapante (52% des dirigeants) et surtout un poids des charges fiscales jugé très pénalisant (91%) - impacte immanquablement les décisions des entreprises de façon négative.
Ainsi, seuls 9 % des patrons jugent que l’action de François Hollande et de son équipe est de nature à donner envie d’investir ou d’embaucher. Pire, ils sont 92 % à déclarer que les mesures prises découragent de devenir chef d’entreprise.
Au regard de ces enseignement, Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de Fiducial, souligne : « L’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes des patrons de TPE et à résoudre les mutations structurelles alimente une nouvelle crise : celle de la confiance.
Destructions d’emplois prévues en 2013
La création nette d’emplois chute de 3 points par rapport au dernier trimestre pour atteindre le pire résultat jamais enregistré depuis la création du baromètre (-4 %). Le résultat est encore plus préoccupant dans les structures de 1 à 2 salariés et dans l’hôtellerie (-8).
Sur l’année 2012, 14% des employeurs ont augmenté leurs effectifs et 19 % les ont réduits. A ce différentiel important (-5), il convient d’ajouter le nombre d’entreprises sans salariéqui ont cessé d’employer tout personnel (6 %).
Les perspectives pour 2013 sont peu optimistes. Ainsi, 6 % des dirigeants interrogés envisagent de réduire le nombre d’employés contre 7 % qui comptent embaucher. 17 % des patrons employeurs déclarent compter au moins un salarié de nationalité étrangère.
Cette proportion s’accroit logiquement avec la taille de l’entreprise pour atteindre 38 % dans celles de 6 à 19 salariés. 87 % des patrons concernés confient que l’intérêt de leur profil a été le principal critère de recrutement, la question de leur nationalité ne suscitant pas de débat.
Inquiétude en augmentation
Face à ce bilan morose, l’inquiétude des patrons continue de progresser (+1 point) à 94 % et le degré d’optimisme quant à la situation générale en France reste stable (18 %) au niveau le plus bas enregistré depuis la création du Baromètre en 2000.
Pour 2013, les espoirs d’améliorations sont faibles comme le montre la prévision d’une croissance atone de leur chiffre d’affaires (+0,5 %, inflation comprise, pour ceux qui ont une visibilité à ce sujet).
Seules 2 % des entreprises croient à un redémarrage de la croissance française en 2013. En revanche 71 % la jugent peu probable avant 2015. En ce qui concerne leur propre activité, elles sont 21 % à penser la voir s’améliorer au cours de cette année.
Source : batirama.com