Devant une foule de curieux, un monument aux morts d'environ 950 tonnes a été déplacé le 31 août à Toulouse pour les besoins du chantier de la troisième ligne de métro.
Quelques centaines de curieux se sont rassemblés devant le mémorial, entouré d'un gigantesque "exosquelette" métallique afin de le maintenir pendant le déplacement. "C'est énorme! Quand on voit la taille du monument, on se demande comment ils font", s'étonne Gilbert Rumeau, retraité de 70 ans. Jessica Cefarillo, 30 ans, en recherche d'emploi, trouve "incroyable" de "le voir sur des roues comme ça et se déplacer". "Ce monument appartient aux Toulousains donc tout ça, on le fait avec les Toulousains", a souligné le maire, Jean-Luc Moudenc.
Le gigantesque monument, sur roulettes © Mairie de Toulouse, sur la plateforme X (ex-twitter).
Une première en France
L'élu a lancé l'opération en appuyant sur un bouton rouge : au signal, la rotation de la plateforme sur laquelle était posé le monument de 15 m de haut a commencé, dans le but de le tourner de 90 degrés. Le mémorial s'est ensuite glissé entre les platanes de l'allée et a avancé à une vitesse d'escargot, avant d'arriver à destination 35 mètres plus loin. L'opération, qui s'est terminée vers 14h, a duré environ trois heures au total.
"C'est un moment qui est unique : en France, ce n'est jamais arrivé, rarement dans le monde", s'est félicité Jean-Michel Lattes, président de la société des transports en commun de l'agglomération Tisséo, citant le déplacement d'une église en Allemagne en 2007.
Entre les phases d'études et de travaux, "on a eu sept mois pour accomplir l'inacomplissable", a précisé à l'AFP Thibaut Danho, ingénieur travaux de Bouygues Constructions, se référant aux contraintes du chantier telles la valeur patrimoniale de l'ouvrage et la préservation des platanes.
Une opération de 7 millions d'euros
L'opération, dont le coût est estimé à sept millions d'euros, intervient en préalable aux travaux souterrains de la station de métro François-Verdier, où se fera la jonction de la ligne B et de la future ligne C, et dont l'agrandissement aurait pu causer l'effondrement de l'édifice. D'autres solutions, comme son démontage ou sa consolidation, ont été rejetées en raison de "risques trop importants", selon Tisséo.
L'idée de créer une deuxième station, reliée par un couloir à la première, a aussi été refusée : "ça aurait été quelque chose d'inconfortable alors que le métro a pour but de faire gagner du temps", a indiqué Jean-Luc Moudenc à l'AFP.
Le monument doit être remis en place par le même procédé à la fin des travaux, prévue en 2027.
La troisième ligne de métro de l'agglomération toulousaine, longue de 27 km, doit être mise en service en 2028. Elle desservira notamment les usines Airbus et l'ouest de l'agglomération. A l'autre extrémité, elle atteindra Labège, dans le sud-est, pôle commercial où sont implantées de nombreuses entreprises.
Source : batirama.com & AFP / Image © Mairie de Toulouse, sur la plateforme X (ex-twitter).