L'inquiétude monte pour la FFB Grand Paris

Lors de la conférence de presse du 2e trimestre de la FFB Grand Paris, Edouard Durier, vice-président chargé de l’économie, a évoqué une aggravation de la situation pour les entreprises du BTP d’Île-de-France.

"On est encore plus inquiets qu'avant" admet Edouard Durier, vice-président chargé de l'Economie de la FFB Grand Paris, dès le début de la conférence de presse conjoncturelle du deuxième trimestre 2023, ce matin. Ce dernier indique que "tous les voyants sont au rouge", et que la crise actuelle ne semble pas encore avoir atteint son pic. "On pense que la fin de l'année va être compliqué", ajoute-t-il, notamment pour les petites structures et les artisans, particulièrement touchés par la crise.

 

Mais souligne Edouard Durier, "le manque de logements neufs est une réalité depuis plus de 10 ans en Île-de-France (...). Faute des autorisations nécessaires et à cause de l'explosion des prix du foncier, les entreprises n'ont tout simplement pas la possibilité de répondre aux besoins des franciliens."

 

Dans ce contexte, la crise actuelle a une résonnance particulière dans la région Île-de-France.

 

Moins de logements neufs mais aussi de bâtiments non-résidentiels neufs

 

En effet, l'Île-de-France, qui a souvent fait figure d'exception en ce qui concerne le nombre de permis de logements délivrés, est également dans le rouge comme le reste du pays (-14,6% de permis délivrés sur 12 mois, -22,8% sur la France entière). Le nombre de mises en chantier est également en baisse (-9,4%) même si cette dernière est moins rapide que la moyenne française (-13,2%). De grandes variations peuvent être constatées d'un département à l'autre cependant. Sur Paris intra-muros, le nombre de mises en chantiers chute à non moins de -28,5% tandis que dans le Val-de-Marne, il augmente de 28%.

 

Le neuf constituant 49% du chiffre d'affaires des entreprises du BTP franciliennes, cette baisse ne manquera pas de les affecter en profondeur.

 

Autre chiffre baissier, celui de l'activité en non résidentiel neuf (bureaux), qui décroche à son tour alors qu'elle tirait encore son épingle du jeu au trimestre précédent (-13,9 % pour les surfaces commencées, -2,8% pour les surfaces autorisées). Baisse de la population active, télétravail et augmentation des coûts de location de bureau expliquent que la demande de bureaux neufs est en diminution. De plus, il y aurait près de 10 millions de bureaux vacants sur les 55 millions de bureaux au total en Île-de-France...

 

L'entretien-rénovation se maintient à +1%, ce qui n'est "pas à la hauteur des espérances" souligne la FFB

 

Quant à l'entretien-rénovation, le segment est en hausse, il s'agit de la hausse la plus faible du pays : +1% pour l'Île-de-France au deuxième trimestre (+2,4% en moyenne pour l'ensemble du pays, et jusqu'à 3,8% en Bretagne).

 

"Si l'activité entretien rénovation ne décolle pas en Île-de-France, l'activité du bâtiment à la fin de l'année 2023 en sera grandement impactée (...) Risque de -4% d'activité par an sur le territoire national d'ici 2025 et destruction de 100.000 emplois," pronostique Edouard Durier.

 

En conséquent, on assiste à la montée des défaillances d'entreprises du BTP (+35,8% en glissement annuel sur 12 mois à mai 2023). Les soldes d'opinions des chefs d'entreprises ne sont pas au beau fixe, notamment pour les artisans, les plus affectés par la situation.

 

2024 : les JO, un défi supplémentaire à anticiper

 

En plus des perspectives économiques sombres pour 2024, Edouard Durier a également évoqué l'impact des JO pour les entreprises du BTP, notamment à Paris, en termes d'accès à différents chantiers. Ce sujet, a-t-il promis, sera abordé plus en détail au prochain trimestre. 

 


Source : batirama.com/ Emilie Wood / Photo © jcstudio sur Freepik

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