Cécile Duflot reconnaît les contraintes liées à l?application de la loi sur l?adaptabilité des logements et estime que c?est aux associations de faire évoluer les normes. Des propos tenus lors d'une rencontre avec l?AJC*.
Cécile Duflot regrette d’abord le climat peu favorable dans lequel évolue le monde de la construction, qui fait hésiter les Français à acheter de l’immobilier. Qui en porte la responsabilité ? « Certainement un peu tout le monde, l’Etat mais aussi la presse qui doit en avoir aussi un peu sa part » constate Cécile Duflot.
C’est pour relancer le secteur du Bâtiment que l’état lance son Plan d’Investissement pour le Logement (PIL) avec ses quelques mesures phare comme l’application d’un taux de TVA à 5% dès 2014 pour les constructions de logements sociaux, le moratoire sur les normes, la transformation de bureaux en logements et la division par deux du nombre de recours devant les tribunaux.
« Nous devons réguler un marché qui touche un bien de première nécessité, construire plus, mieux et plus vite aux endroits nécessaires » poursuit La ministre. « Il faut répondre à l’urgence, et pour y arriver nous devons soutenir l’appareil de production ».
Sur le sujet des recours des tiers, Cécile Duflot est très claire, elle veut lutter contre les recours malveillants. « Aujourd’hui le constat est que les promoteurs travaillent sur des permis de construire, et une fois celui-ci accordé, on plante un panneau de chantier pour annoncer le projet et le commencement des travaux.
C’est à ce moment que le voisinage s’inquiète, panique parfois et les recours arrivent. Pour y arriver je souhaite plus de conciliation en amont, au moment même de l’étude sur plans du projet. La concertation fera gagner du temps et évitera que les projets soient retardés voire même bloqués pour certains d’entre eux ».
Aux handicapés de faire évoluer les normes
Autre sujet sur lequel la ministre s’est exprimée, celui de l’adaptabilité des logements. Aujourd’hui tous les logements neufs construits doivent l’être suivant les normes handicapés avec toutes les contraintes que cela entraine, techniques mais aussi la réduction des surfaces pour les pièces principales telles que les séjours par exemple.
A cela Cécile Duflot fait un constat, « 577 députés et plus de 400 sénateurs ont voté la loi de 2005 à l’unanimité. Personne à ce moment-là ne s’est manifesté pour expliquer par exemple qu’installer des siphons de sols à tous les étages sous les baignoires n’était peut-être pas une obligation opportune.
Si aujourd’hui je monte au créneau, on me promet une manifestation de gens en fauteuils roulants devant mon ministère. J’ai d’ailleurs parlé du sujet de l’adaptabilité des logements avec le Président de l’Association des Paralysés de France cette semaine en lui expliquant les contraintes de ces exigences, mais cette évolution si elle doit avoir lieu doit être portée par ces associations d’handicapés elles-mêmes ».
*Les journalistes de l’Association des Journalistes de la Construction ont été reçus le vendredi 12 avril au Ministère de l’égalité des territoires et du logement.
Source : batirama.com / Laurent Denovillers