Couvreur et désamianteur de 54 ans, après une carrière complète à travailler sur les toits, Leny Rabet a décidé de breveter le chariot de manutention qu’il aurait aimé avoir dès le début de sa carrière.
« Pour un bâtiment de 500 m² avec 440 tôles à déposer, on parcourt environ 29 km en portant des charges. Avec un chariot, seulement 6 kilomètres de parcouru, donc 23 kilomètres de gagnés », estime Leny Rabet. « Ce qui représente 20 heures de travail en moins » … ainsi que quelques courbatures !
Après avoir travaillé toute sa vie sur les toits, Leny Rabet, qui sort récemment d’une opération des deux épaules, peut parler de pénibilité. « Je suis couvreur industriel et désamianteur. A force d’avoir mal partout à cause de la manipulation des tôles sur des grands bâtiments, j’ai commencé à réfléchir à un système qui permettrait de simplifier les choses. En 2014 j’ai commencé à imaginer ce chariot. Mon concept a été breveté en 2022 auprès de l’INPI. »
Tel le légendaire dahu, le Chariot Leny peut être réglé afin d'avoir deux pieds plus courts que les autres, s'adaptant à la pente des toitures. © Chariot Leny
La particularité du Chariot Leny - qui porte le prénom de son inventeur, ce sont ses pieds réglables qui lui permettent de s’adapter à la pente de la toiture, jusqu’à 30% d’inclinaison. Des rails, fixés préalablement au toit, permettent de le guider en toute sécurité. « Différentes roulettes peuvent être posées en fonction de la pente : elles peuvent être pivotantes, avec ou sans frein », explique l’artisan.
Le plateau du chariot peut aussi être agrandi afin de recevoir des grands exutoires de fumée ou alimenter la mise en place de panneaux solaires. En toiture, la charge maximale conseillée est de 250 kilos, au sol de 500 kilos. « Le chariot aide aussi à la sécurité des artisans : surtout quand on travaille sur des tôles amiantées, qui sont plus fragiles », indique Leny Rabet. Mais ce chariot n’est pas réservé aux couvreurs : « ce chariot peut servir à de nombreux corps de métiers, certains auxquels je n’ai sans doute pas pensé ».
Leny Rabet, qui jusqu’à son opération dirigeait l’entreprise bretonne RCCB, va maintenant pleinement se consacrer au lancement de son produit. « J’ai fait une première vidéo pour montrer comment le chariot s’installe et comment il fonctionne. Mais l’OPPBTP m’a fait remarquer que j’avais l’air d’avoir du mal à pousser la charge. Alors j’ai ajouté à la fin de la vidéo des séquences où on me voit pousser les 250 kg de charge à une seule main. J’ai même demandé à ma petite-fille de 6 ans de pousser le chariot avec 130 kg de charge, et on voit bien qu’elle y arrive facilement. »
Le premier prototype, fabriqué dans les Côtes d’Armor, est présenté pour la première fois au salon Artibat, à Rennes, (Hall 9 – D06) jusquà vendredi, où les premières commandes peuvent être passées.
Cette vidéo a été réalisée spécifiquement pour le salon Artibat. La première vidéo de Leny Rabet, qui explique notamment son montage plus en détail, peut être visualisée ici.
Source : batirama.com / Emilie Wood