Quand les carriers découvrent des mammouths laineux

La découverte d?un squelette de mammouth fin 2012, dans une carrière près de Paris a fait sensation. Cette trouvaille met en avant le rôle de l?industrie des carrières dans la valorisation de l'archéologie.


La découverte d’un squelette de mammouth laineux entier est, en effet, rarissime à ce jour, car seuls trois spécimens, disparus d’Europe depuis plus 10 000 ans, ont été découverts. Cette dernière s’est produite lors d’une fouille préventive d’un site gallo-romain.

 

«Le lien entre les activités de carrières et l’archéologie est donc direct», souligne Pierre Dubreuil, directeur général de l’Inrap*, institut organisatrice du 5e « Rendez-vous de l’archéologie» en collaboration avec l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG).

 

En effet, si l’exploitation du sous-sol permet d’extraire des sables et granulats à l’origine des matériaux nécessaires à l’aménagement des territoires, elle permet aussi des découvertes archéologiques exceptionnelles, telles que celle de ce mammouth, surnommé Helmut.

 

Découvertes archéologiques

 

Mais cet exemple n’est pas le seul. En 2009-2010, un village néolithique exceptionnel par la  monumentalité de ses bâtiments et le caractère inédit de certaines architectures a été découvert sur le site d’une carrière de Pont-Sur-Seine (10) dans l’Aube.

 

Puis en 2010, c’est un étonnant site néandertalien remontant à 200 000 ans qui a été mis à jour sur le site d’une carrière à Tourville-la-Rivière (76), près de Rouen.

 

«Depuis des décennies, les industries des carrières contribuent ainsi à la mise en valeur de découvertes archéologiques majeures», explique Pierre Dubreuil.

 

Une relation pas toujours facile

 

Mais, il n’est cependant pas toujours facile de concilier l’activité des carrières avec l’étude des sites archéologiques. En effet, les carriers ont longtemps souffert des délais que les opérations d’archéologie préventive leur imposaient.

 

Concrètement, alors qu’il faut en moyenne 7 à 10 ans pour obtenir l’autorisation d’exploiter une carrière en France, la procédure d’archéologie préventive pouvait, il y a encore quelques années, augmenter ce délai de deux ou trois ans, sans que la durée totale d’exploitation de la carrière ne change.

 

Mais grâce à la concertation entre les acteurs de la profession, la tendance est aujourd’hui à la réduction de ces délais. La conjoncture économique de ces dernières années joue également un rôle dans la réduction des délais car de moins en moins d’autorisations voient le jour, réduisant donc la demande de diagnostics.

 

Un coût non négligeable

 

Cependant, le coût des fouilles archéologiques reste problématique pour un certain nombre d’exploitants. En effet, l’archéologie préventive reste considérée comme un risque par les exploitants d’un secteur dont 68% des entreprises emploient moins de 10 salariés.

 

Alors que la profession contribue largement au financement du système, en acquittant une part de la redevance d’archéologie préventive d’une part, et en supportant les fouilles à sa charge d’autre part, elle ne bénéficie que très rarement du Fonds national d’archéologie préventive (FNAP).

 

A ce titre, les exploitants attendent beaucoup des effets que produira la récente réforme de la redevance d’archéologie préventive et de la Commission d’évaluation, qui suite à la parution d’un Livre blanc, devrait proposer des solutions pour faciliter la procédure des carrières. 

 

*Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives

 

 

Source : batirama.com / Aude Moutarlier

↑ Allez en Haut ↑