Le Groupe Poujoulat, leader en France en bois-énergie, se développe en conduits et sorties de toiture, tant en individuel qu’en collectif, tertiaire et industrie. Il pousse une nouvelle activité en mobilier urbain.
Mercredi 9 novembre, Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat, a présenté la stratégie du groupe. Poujoulat est détenu par la famille Coirier à 69,8%. Et les résultats financiers du groupe sont plutôt bons. L’exercice annuel court du 1er avril au 31 mars. Au cours du dernier exercice 2022-2023, le chiffre d’affaires a atteint 401,998 M€, en croissance de 33% par rapport à l’exercice précédent, avec un résultat net du groupe représentant 6,5% du CA, soit 1,45 € par action. Le cours de l’action, 28,80% du capital est flottant, a atteint 26,40 €. Ce qui valorise le Groupe Poujoulat à 207 M€ au 15 juin 2023. L’ambition de Frédéric Coirier est d’atteindre un CA de 600 M€ au terme de l’exercice 2026-2027. Le groupe emploie 1.750 personnes en France, 1.900 au total dans le monde et, entre 2021 et 2023, il a investi 75 M€, dont 60 M€ en France.
L’activité du groupe, quant à elle, s’exerce dans trois domaines : les conduits de fumées, le mobilier urbain et le bois-énergie.
Les conduits de fumée
L’ensemble conduits de fumée et sorties de toit + mobilier urbain – Poujoulat ne distingue pas les deux dans ses communications – représente 60% du CA. Les conduits de fumée, à leur tour, se divisent en trois catégories :
- les conduits de fumée industriels,
- les conduits pour le collectif et le tertiaire,
- les conduits pour maisons individuelles.
Poujoulat est leader en Europe sur le segment des cheminées industrielles, avec deux usines en France et deux au Danemark. Cette activité très particulière est en fait du sur-mesure à chaque opération. Poujoulat étudie les conduits – 40 ingénieurs s’y consacrent -, les conçoit, les fabrique, assure la pose et l’entretien presque systématiquement. ©Poujoulat
Pour le collectif et le tertiaire, Poujoulat dispose de gammes de conduits pour chaufferie, y compris en acier inoxydables pour les chaufferies à condensation gaz et bois, de conduits isolés pour une installation à l’extérieur, ... Mais, ce qui fait l’intérêt de l’entreprise, c’est la puissance de son bureau d’études, capable de concevoir des solutions très techniques pour des marchés spécifiques : le remplacement des chaudières gaz individuelles sur coupe-tirage en collectif, ou encore 3CE THERMO-D, un conduit collectif concentrique pour le raccordement de chauffe-eau thermodynamiques, … Malheureusement, selon Frédéric Coirier, l’entreprise n’étudie pas encore de solution pour le raccordement de pompes à chaleur individuelles gainables en immeuble collectif. Principalement, dit-il, parce que de telle pompes à chaleur n’existent pas encore.
Le système Airflue Rénovation de Poujoulat est utilisé lors du remplacement de chaudières. Il adapte un conduit de fumée maçonné existant aux exigences des appareils à condensation, tout en maintenant la ventilation existante du local. Les fumées de la chaudière gaz à condensation sont canalisées et évacuées par le tubage flexible. Cette gamme assure une étanchéité parfaite en partie haute du boisseau et du raccordement de la chaudière. ©Poujoulat
RénoVMC-Gaz de Poujoulat est un système de rénovation par tubage pour immeubles de logements collectifs dotés d'une installation de VMC-Gaz. Il remplace d’anciennes chaudières VMC-Gaz par des appareils gaz à condensation, tout en conservant la ventilation des logements. ©Poujoulat
En maison individuelle, 30% des produits Poujoulat commercialisés sont personnalisés. 200 teintes RAL sont disponibles pour les conduits, au prix d’un léger surcoût et d’un petit délai, paraît-il. ©Poujoulat
La gamme Luminance propose des sorties de toit design pour les maisons contemporaines. Les sorties de toit Luminance sont également personnalisables. ©Poujoulat
Airwood est une solution de récupération de chaleur sur les fumées d’un poêle à bois, pour chauffer toutes les pièces de la maison. Au total, le groupe Poujoulat a déposé 35 brev ets sur des solutions récentes, dont Airwood, Réno VMC-gaz, etc. ©Poujoulat
Le mobilier urbain
Le mobilier urbain, fabriqué par la Tôlerie Forézienne, une entreprise du groupe Poujoulat, correspond au savoir-faire premier du groupe : le travail de la tôle, pliage, découpe, façonnage, peinture, etc. Le groupe a développé deux types de solutions à partir du travail de la tôle : du mobilier urbain vendu sous la marque TF, de l’habillage de groupes extérieurs de climatisation et de pompes à chaleur commercialisés sous la marque Outsteel.
Sous la marque TF, le groupe Poujoulat a fourni des bancs en acier installés dans la rotonde à l’entrée du Parc des Expositions Porte de Versailles à Paris. Les sorties de toit Luminance sont également personnalisables. ©Poujoulat
Pour la ville de Hyères dans le Var, TF a conçu, fabriqué et fourni des ombrières en acier qui servent de support au développement de plantes grimpantes. ©Poujoulat
Côté Ousteel, le groupe Poujoulat propose une gamme très étendue d’habillage de groupes extérieurs. Ils réduisent, un peu, le bruit et améliorent l’esthétique de l’installation. ©Poujoulat
Le bois énergie
Le groupe Poujoulat est N°1 du bois énergie manufacturé en France, fabrique des granulés et des bûches, mais il ne fournit qu’environ 1% du bois énergie consommé en France. La consommation de bûches, selon l’Ademe, est évaluées à 35 M de stères par an. Poujoulat ne fabrique que 400.000 stères par an. Il s’attache d’ailleurs à augmenter sa capacité de production pour revenir à un rythme en 3x8 dans ses usines, après avoir atteint 5x8 (trois équipes, weekends compris) après la pandémie.
Le groupe Poujoulat exploite deux marques de bois-énergie :
- Crépito est la marque leader en France pour les marchands de combustibles et Poujoulat travaille avec 3.000 distributeurs à travers le territoire.
- Woodstock est la marque du circuit court avec des ventes au public par des GSB, etc.
Crépito propose des pellets et des bûches. ©Poujoulat
Le groupe Poujoulat a construit une nouvelle usine de fabrication de bûches, très automatisées et parfaitement intégrée. Les grumes sont livrées et stockées à gauche de l’image. Elles sont ensuite débarrassées de leur écorce, puis débitées en bûches très régulières. L’écorce alimente les chaudières qui chauffent l’étuve qui en 5 jours produit du bois dont la teneur en eau a baissé de 50% à partir des bûches débitées dans l’usine. Cette nouvelle installation emploie 50 personnes, livrée fin 2021, elle a mobilisé un investissement total de 30 M€ en Loire-Atlantique. ©Poujoulat
Le siège de Poujoulat à Niort est équipé d’une centrale photovoltaïque au sol. Une seconde sera installée en 2026, de manière à couvrir 20% des besoins annuels d’électricité d’ici 3 ans. Le but du groupe est de parvenir à une consommation de 50% d’ENR dès 2025, grâce à ses propres installations PV et à des contrats de livraison d’électricité d’origine verte garantie avec EDF. ©Poujoulat
Enfin, Frédéric Coirier plaide pour un mixte énergétique national, certes plus électrifié, mais préservant le gaz et encourageant le développement des équipements de combustion de biomasse. La biomasse couvre déjà 24% des besoins de chauffage du résidentiel et environ 7,2 millions de ménages sont équipés. Ce qui correspond à un écrêtement de la puissance électrique appelée de 10 GW les soirs d’hiver. L’efficacité croissante des nouveaux appareils de chauffage au bois permettrait d’augmenter le nombre de ménages équipés pour écrêter jusqu’à 11 GW supplémentaires d’ici 2030, sans augmenter le volume de bois-énergie consommé. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi