Adopté vendredi en première lecture à l'Assemblée nationale, le projet de budget 2024 ne suffirait pas, selon un rapport du député Horizons François Jolivet publié lundi, à enrayer la crise du logement.
Nous avions posé cette question à nos lecteurs en septembre : Pensez-vous que des mesures gouvernementales immédiates pourraient éviter la crise du logement qui s'installe ? Et nos lecteurs avaient majoritairement estimé (73,2% d'entre eux à l'heure de publication) que non, des mesures immédiates ne seraient pas suffisantes.
Budget 2024 adopté par l'Assemblée nationale
Tandis que le budget 2024 a été adopté ce vendredi par l'Assemblée nationale, sans vote, via l'usage de l'article 49.3 de la Constitution, le député Horizons François Jolivet a publié un rapport lundi sur l'efficacité de ce dernier. Ce rapport estime que le budget 2024 ne sera pas suffisant pour enrayer la crise actuelle. "Les mesures budgétaires connues au jour de la rédaction de ce rapport ne permettront pas de répondre à la crise nationale de la production de logements neufs", affirme le député de l'Indre, rapporteur spécial du texte.
Comme la FFB et la FPI l'annoncent régulièrement depuis quelques mois, la production de logements neufs a lourdement chuté en 2023, prise en étau entre la hausse des coûts de construction et la baisse de pouvoir d'achat des acquéreurs, privés d'accès facile au crédit. Quatre milliards d'euros de TVA pourraient ainsi manquer à l'État "dans le meilleur scénario", selon ce rapport, tandis que les collectivités, avec les départements en première ligne, risquent de souffrir de la chute des transactions immobilières, qui leur rapporte des droits de mutation (DMTO) compris dans les "frais de notaire".
180.000 destructions d'emplois dans la filière immobilière en 2024 ?
François Jolivet, qui craint 180.000 destructions d'emplois dans la filière immobilière en 2024, "appelle de ses voeux un plan de sauvetage de la production neuve". Le rapporteur spécial déplore également le manque d'ambition de la réforme de la fiscalité des meublés touristiques type Airbnb comprise dans le projet de loi de finances, adopté sans vote par l'Assemblée nationale via l'usage de l'article 49.3 de la Constitution.
Le gouvernement a annoncé une réforme plus profonde de la fiscalité locative pour 2025.
Le rapport se félicite en revanche des financements supplémentaires débloqués par le gouvernement pour les bailleurs sociaux (400 millions d'euros par an pendant trois ans) et du maintien du nombre de places en hébergement d'urgence à un niveau élevé (environ 200.000).
Source : batirama.com/ Emilie Wood & AFP/ Photo © Freepik