Leader de la toiture, Monier axe sa stratégie sur le marché de la rénovation avec de nouvelles gammes terre cuite et béton adaptées à chaque budget. Et un partenariat renforcé avec les couvreurs.
Le leader de la toiture en France (8 usines et un CA de 181 millions d’€ en 2011) ne cache pas la réalité : avec un chiffre d’affaire (non communiqué) en baisse en 2012 et un premier trimestre 2013 difficile, une stratégie de conquête de nouveaux marchés s’impose, après une restructuration de l’organisation.
« Monier a étudié un projet de plan social avec une restructuration de son organisation » explique son président Benoit Hennaut. Un site spécialisé dans la fabrication d’accessoires de toitures sera en effet fermé à Orléans et son activité sera répartie sur 3 autres sites du fabricant.
Avec un recul des ventes des maisons individuelles très marqué en 2012 et sans doute en 2013, Monier ne peut qu’adapter son outil de production sur ce segment de marché en baisse. Et mettre le cap sur une stratégie ciblant le marché de la rénovation.
Solutions globales pour la toiture
« Quelque 16 millions de maisons individuelles sont à rénover dans les 30 ans à venir, et le gouvernement évoque un objectif de 500 000 logements à rénover par an » poursuit le président.
Dès 2011, l’industriel a développé une offre de rénovation énergétique avec un système d’isolation thermique par l’extérieur de toiture (sarking) baptisé Climat Comfort.
Il enrichit sa gamme avec son écran de sous-toiture respirant et réfléchissant intégré pour un confort d’été augmenté (83 % de la chaleur réfléchie, pour un gain de 4°C sous les toits).
Outre l’enrichissement de sa gamme accessoires, avec un closoir souple ventilé, breveté et assurant une ventilation optimale, le fabricant parie sur son offre de tuiles béton, baptisées tuiles minérales en 2011.
Stratégie de conquête de la rénovation
Parent réputé pauvre de la toiture, en raison d’une mauvaise tenue des couleurs dans le temps, la tuile minérale veut reprendre des parts de marché. Le fabricant a donc modifié ses lignes de fabrication dans les usines de Verberie (Oise) et Aiguillon (Lot et Garonne) afin de proposer des produits esthétiques et durables.
Il propose aujourd’hui une solution dite minérale esthétique destinée aux rénovations de caractère dans les régions Ile de France et Normandie avec la tuile Médiévale. Il s’agit d’une tuile plate d’aspect rustique (16,5 x 27) à pureau variable, revêtue d’un revêtement sablé.
Teintée dans la masse, la tuile Médiévale ressemble à s’y méprendre à une tuile terre cuite. Autre atout : son rapport qualité prix, son coût étant inférieur « de 10 % minimum » selon Monier, à la terre cuite.
Autre illustration de la stratégie de conquête de rénovation : la nouvelle offre concernant les tuiles terre cuite du sud (canal et grand moule fort galbe). Elles se parent de nouvelles couleurs rappelant les coloris des tuiles de récupération...
Source : batirama.com / Fabienne Leroy
Cap sur les couvreurs
Monier n’ira pas à Batimat cette année, comme d’autres fabricants de briques et tuiles terre cuite. « Cette année, nous avons mis en place des partenariats avec la Capeb pour aider à développer les éco-artisans (engagés dans une démarche de performance énergétique) » explique Benoit Hennaut.
Le groupe souhaite fidéliser les artisans et les aider à mieux expliquer les atouts des nouveaux produits destinés à la rénovation énergétique. Il a d’ailleurs signé deux accords avec EDF et Total pour apporter des aides au financement des rénovations via les Certificats d’économies d’énergie.
Enfin, le groupe souhaite mettre en place un réseau de couvreurs solidaires, qui seront chargés d’accompagner les particuliers en situation de précarité énergétique, tout au long de leurs travaux.
Une expérience mise en place par Chappée, fabricant de chaudières, qui a lancé un réseau d’installateurs solidaires. Le nouveau directeur commercial et marketing chez Monier, Jacques Llados, reproduit cette initiative qu’il avait conduite pour le spécialiste des chaudières avant de rejoindre le fabricant de toitures.