Le collectif "Alliance pour le logement" dénonce "l'abandon incompréhensible" du gouvernement qui a fait adopter le Budget 2024 par l’Assemblée nationale avec un nouveau recours au 49.3, sans possibilité de débat.
Constitué de dix acteurs importants du secteur de la construction et du logement*, le collectif Alliance pour le logement a fait part de son incompréhension le 15 décembre dans un communiqué. En effet, le gouvernement, qui a eu une nouvelle fois recours au 49.3 le 14 décembre afin de faire adopter la première partie du Budget 2024 par l'Assemblée Nationale, sans qu'il puisse être débattu, n'a pas laissé la place aux propositions du collectif afin d'enrayer la crise du logement en France.
Samedi 16 décembre, la première ministre Elizabeth Born a d'ailleurs eu recours une nouvelle fois à l'article 49.3 de la constitution - pour la 22e fois depuis qu'elle est à ce poste - afin de faire adopter l'ensemble du Budget par l'Assemblée. Une adoption définitive du Budget 2024 est prévu à la fin de la semaine après un passage au Sénat, où un nouveau 49.3 pourrait être prononcé.
L'Alliance pour le logement regrette que les mesures "conjoncturelles et structurelles" proposées n'aient donc pas pu être pris en considération, d'autant que certaines de ces propositions avaient "des coûts mesurés", d'autres auraient même pu "rapporter en solde net". "Tous les débats ont été balayés par la succession de 49.3 décidé par l'exécutif" se désole l'Alliance.
Un rendez-vous avec la première ministre ?
Les présidents des structures de l'Alliance ont demandé à rencontrer Elisabeth Born fin octobre, mais aucune date de rendez-vous ne leur a été fixée, regrettent-ils.
"Il est indispensable que le gouvernement précise rapidement sa politique du logement, c'est à dire ses lignes directrices pour donner de la visibilité et de la lisibilité aux Français, aux élus locaux et aux professionnels. Car force est de constater que la politique à l'oeuvre aujourd'hui est construite par à-coups budgétaires et couperets cinglants, sans vision globale, stigmatisant tout un secteur essentiel à la cohésion sociale et à l'économie", indique le communiqué.
Un plan d'urgence
Les acteurs de l'Alliance pour le logement rappellent les conséquences de la crise du logement neuf, "désormais crise du logement de manière globale" sur la vie des Français : "blocage des parcours résidentiels, freins à la mobilité professionnelle et à la réindustrialisation, difficulté d'acquérir son logement pour ceux qui souhaitent être propriétaires, réduction de l'offre locative (...), étudiants qui renoncent à des études faute de logement, complexification de MaPrimeRénov'...."
Une situation qui affecte également la croissance en France, comme l'indiquent les statistiques de l'Insee, ajoutent-ils.
L'Alliance pour le logement demande donc au Gouvernement un "plan d'urgence", et promet de poursuivre ses actions et sa mobilisation.
* La FFB (Fédération Française du Bâtiment, L'Union sociale pour l'Habitat (USH), la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) , la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers), le Pôle Habitat de la FFB, Procivis, l'Unis (Union des syndicats de l'immobilier), l'Union nationale des notaires employeurs (UNNE), l'Unsfa (Union des architectes) et l'Untec (Union nationale des économistes de la construction).
Source : batirama.com