Maisons en bois : Un secteur en croissance permanente

Matériau s?inscrivant dans une démarche de dévelop­pement durable, liberté architecturale, intégration harmonieuse dans le paysage? la construction bois a de nombreux atouts. Tour d?horizon d?une technique pour laquelle la demande s?accroît.


 

 

Les acteurs de la maison bois sont optimistes, les chiffres du marché sont sur une courbe ascendante bien que les parts de la construction bois restent encore marginales… En 2005, 10 000 maisons bois étaient érigées en France contre 5?000 en 2000. «?Pour 2007/ -2008, on peut tabler sur 15?000 logements bois », annonce Loïc de Saint Quentin, secrétaire général d’Afcobois, l’Association Française des constructeurs bois. «?Ce qui représente une progression de 20 % par an depuis 2000.?»

 

Des délais de 4 à 6 mois

 

Pour le particulier, la maison à structure bois est synonyme de bien-être. Aujourd’hui, elle est portée par l’essor du label HQE, en répondant aux critères de développement durable. Le premier avantage reste le temps de réalisation d’une maison bois.Le mode de construction sec* ne nécessitant pas de délais de séchage, il faut com­pter entre 4 à 6 mois de mise en œuvre contre un an pour une maison en maçonnerie. Autant de critères qui peuvent contrebalancer le surcoût d’environ 10 % par rapport à une maison traditionnelle.


Source : batirama.com / Virginie Bourguet

 

* Pour en savoir plus : “Construction de maisons à ossature bois” aux Éditions Eyrolles.

 

A lire également notre dossier Mise en Oeuvre sur la construction en panneaux de bois massifs

 

Ce mode de construction contemporain est le plus répandu dans le monde.La souplesse du procédé offre une grande liberté architecturale ce qui le rend particulièrement intéressant pour la construction de maisons individuelles et de petits bâtiments.

 

La structure de la maison est constituée d’un ensemble de montants (section minimales de 100 x36mm2, longueur équivalente à la hauteur d’un étage) espacés de 40 à 60 cm et cloués sur des lisses hautes et basses. Dans ce système constructif, chaque niveau est autonome : le niveau bas est monté sur une dalle béton ou en bois ; les solives du plancher haut (qui reposent sur la lisse haute) supportent l’ossature du premier niveau et ainsi de suite jusqu’au dernier niveau qui reçoit la charpente. La structure est ensuite recouverte de plusieurs couches de différents produits qui vont assurer l’étanchéité à la pluie et au vent ainsi que l’isolation thermique et acoustique. De l’intérieur vers l’extérieur, une paroi se compose :

 

- d’un revêtement de finition (plaque de plâtre, lambris…);

- d’un pare-vapeur;

- d’un isolant thermique inséré dans le vide entre les montants de l’ossature;

- de panneaux de contreplaqué ou de grandes particules orientées (OSB) cloués sur les montants de l’ossature pour le contreventement;

- d’un pare-pluie;

- et d’un revêtement extérieur (bardage, panneaux bois, enduit hydraulique sur support…) posé sur liteaux pour ménager une lame d’air ventilée. Cette technique (soumise à la norme P 21-204 de mai 1993 (DTU 31.2), “Travaux de bâtiment – Construction de maisons et bâtiments à ossature bois” actuellement en cours de révision) offre la possibilité de préfabriquer en atelier tout ou partie des composants du gros œu­vre (murs, charpente, plancher, toiture…) avant de les assembler sur place, ce qui permet de réduire la durée de la phase chantier.

 

À RETENIR :

 

Intérêts : rapidité d’exécution ; construction économique ; possibilité de préfabrication en usine pouvant aller jusqu’à l’intégration des portes et fenêtres dans les éléments de parois, puis mise en œuvre avec des engins de levage adaptés in situ.

Limites : construction sur 2 ou 3niveaux maximum ; les grandes trémies sont à éviter.

 

Ce n’est pas pour rien si ce procédé séduit de plus en plus… Il autorise une totale ­ liberté d’expression et une grande souplesse de conception…

 

La structure du bâtiment est constituée de poteaux supportant des poutres qui soutiennent les planchers. Contrairement à la technique de l’ossature plate-forme, ces éléments ont de fortes sections et sont espacés de plusieurs mètres avec des trames variant généralement de 3 à 6 m, ce qui permet de dégager de grands vides. Totalement dissocié de la structure, le remplissage du squelette formé par les poteaux et les poutres est réalisé à l’aide de parois pleines ou vitrées et ce, dans une grande variété de matériaux pouvant aller d’un mur maçonné de brique ou de béton cellulaire à un remplissage de terre-pisé ou de terre-paille… Toutes les solutions de remplissage sont possibles d’autant que les parois n’ont qu’une fonction d’enveloppe et ne sont pas porteuses même si, parfois, elles participent à la stabilité de la structure. Beaucoup de maisons contemporaines marient l’ossature bois et le poteau-poutre pour disposer de grands volumes et de larges ouvertures.

 

À RETENIR :

 

Intérêts : particulièrement adapté pour des constructions avec mezzanines et trémies de grandes dimensions ; l’ossature porteuse reste visible, constituant un élément de décoration intérieure.

Limites : plus cher que l’ossature plate-forme.

 

Solution n° 3 : Le bois massif empilé

 

Le bois massif empilé répond, en général, à un parti pris esthétique traditionnel souvent assimilé à un chalet. Il retrouve depuis quelques années, une seconde jeunesse avec une architecture plus moderne jouant sur les volumes et les surfaces vitrées.

La technique du bois empilé consiste à monter horizontalement, les uns au-dessus des autres, des rondins (145 mm de diamètre minimum) ou des madriers (55 mm d’épaisseur minimum). Les pièces de bois massif, abouté ou lamellé-collé, sont usinées et profilées pour s’emboîter longitudinalement et s’encastrer à leur intersection avec un assemblage à mi-bois afin de garantir un ajustage parfait et un empilement étanche à l’air et à l’eau. Les principales essences utilisées sont l’épicéa, le sapin, le mélèze, le pin Douglas, le pin Sylvestre, le western red cedar, pour les résineux, et le chêne, l’iroko ou le châtaignier, pour les feuillus. Côté mise en œuvre, aucun DTU ne régit encore ce procédé. Seules des règles professionnelles rédigées par Afcobois, Association française de construction de maisons bois, fixent les règles de l’Art comme celles concernant l’isolation thermique. Lorsque les madriers ou les rondins utilisés ont une forte épaisseur, il est, par exemple, possible de se passer d’un doublage isolant. Reste qu’une isolation entre les pièces de bois est nécessaire pour assurer l’étanchéité à l’air.

 

À RETENIR :

 

Intérêts : procédé adapté au montage en kit ; confort hygrométrique ; finition intérieure en bois naturel.

Limites : risque de tassement important des parois.

 

 

 

Apparu très récemment en France, ce procédé arrive tout droit de l’Autriche et de l’Allemagne. Essentiellement utilisée à l’origine pour des bâtiments de grandes dimensions, la technique se développe peu à peu pour les maisons individuelles.

 

La technique repose sur la mise en œuvre de panneaux pouvant être utilisés à la fois comme éléments de murs porteurs, de planchers et/ou de supports de couverture. Ces panneaux sont constitués soit de plusieurs couches croisées de lames de bois collées ou clouées entre-elles soit d’éléments en bois lamellé-collé. Une composition qui leur assure des performances mécaniques supérieures au bois massif car ces panneaux sont indéformables et peuvent travailler dans tous les sens. Ils sont compatibles avec tous les produits d’isolation et de parements (à poser de préférence côté extérieur) et peuvent même être livrés avec des faces intérieures finies. En véritables composants industriels de gros œuvre, il est possible de les tailler directement en usine sur des centres d’usinage à commande numérique d’après les plans fournis par l’architecte ou le charpentier. Ne reste plus ensuite qu’à les transporter sur le chantier par camion semi-remorque et à les décharger à l’aide de grue. La mise en œuvre est propre et rapide. D’autant que les produits actuellement disponibles sur le marché sont proposés dans de grands formats. Le fabricant Lignatec commercialise, par exemple, le panneau KLH pouvant mesurer jusqu’à 16 m de long, 2,95 m de large et 50 cm d’épaisseur?! Le panneau Leno de Finnforest fait 14,80?m de long et jusqu’à 4,80 de haut et 297?mm d’épaisseur. Les dimensions de ces panneaux et leur effet “voile” assurent une liberté architecturale remarquable et une reprise d’efforts très importants. Par ailleurs, leur capacité d’accu­mulation de la chaleur et de la vapeur d’eau apporte un maximum de confort. À noter que cette technique de construction n’est couverte par aucun DTU ou règles professionnelles. Il faut donc se référer aux règles de mise en œuvres définies par les fabricants ou à celles données par l’Avis technique délivré par le Cstb (Centre scientifique et technique du bâtiment) lorsqu’il y en a un.

 

À RETENIR :

 

Intérêts : confort hygrométrique ; rapidité de mise œuvre grâce au grand format du panneau ; permet d’utiliser des résineux locaux de deuxième catégorie.

 

Limites : technique trop chère pour des habitations d’entrée de gamme.

 

 

 

Comment le marché de la construction bois se structure-t-il ?

 

Tout d’abord, il existe des disparités régionales. La façade Atlantique, l’Est de la France et la région Rhône Alpes restent les secteurs les plus friands de la construction bois. En revanche, l’offre est très limitée sur le bassin méditerranéen pour cause de tradition de maçonnerie. On observe également que l’offre est aujourd’hui inférieure à la demande. Un des enjeux dans l’avenir est donc que la profession s’organise encore davantage pour parvenir à répondre à cette demande très forte dans le secteur de la maison individuelle et qui démarre dans le petit logement collectif. 

 

Quels en sont les enjeux?

 

Dans l’avenir, le développement de la construction bois passera probablement par des mutations profondes qui porteront sur une industrialisation plus poussée, tant au niveau de l’ingénierie que de la production. Les acteurs de la filière bois se devront également de proposer d’avantage de maisons bois qui sortent du segment “élitiste” actuel du haut de gamme ou de la maison d’architecte et répondre, ainsi, à toutes les attentes économiques du marché de la maison individuelle. À ces évolutions nécessaires, la formation et la qualification de la mise en œuvre doivent être renforcées car le bois ne supporte pas “l’à peu près”.

 

* Secrétaire général de la  FIBC, Fédération de l’industrie bois construction.

 

 

 

 

Formez-vous avec “Maisons bois outils concept”

 

En 2005, en partenariat avec le Cndb (Comité national pour le développement du bois), un concept d’offre globale de structure bois a vu le jour dans les réseaux de distribution professionnelle. Réseau Pro et Pano­france ainsi que le Groupe Point.P ont été parmi les premières enseignes à proposer cette offre complète avec respectivement Batimob et Mobissimo. Ces plates-formes offrent un large choix de matériaux –?depuis les éléments du gros œuvre à ceux du second œuvre?– et de produits compatibles entre-eux (panneaux et isolants sont, par exemple, prédécoupés dans des formats adaptés à l’ossature), provenant des meilleurs fabricants du secteur et regroupés chez un même négoce. Étude de dimensionnement, calepinage, découpe, préparation de kits de planchers, rabotage… sont autant de services complémentaires qui ­apportent un gain de temps lors de l’étude du projet et au cours des chantiers. Concernant la formation, le Cndb a également élaboré un cycle complet qui s’adresse à un public de professionnels confirmés souhaitant devenir des spécialistes maisons bois. Intitulée “Maison bois outil concept”, cette formation pratique et très opérationnelle englobe la commercialisation, la conception, le dimensionnement, le chiffrage et, enfin, la mise en œuvre.

 

 

En savoir plus sur www.bois-construction.org ou www.cndb.org

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