Oscar a deux ans ce mois-ci, et ce dispositif, créé dans le cadre des CEE, a encore une année pour atteindre ses objectifs, notamment la formation de 6000 référents d’aide à la rénovation (RAR).
L'équipe Oscar : Aristide Belli, pilote du dispositif, Fabien Najos, chargé de mission CEE et MPR, Arthur Porteilla, chef de projet et Dina Ryan responsable formation. Ce petit groupe travaille avec une dizaine de partenaires consultants afin de mener à bien ses missions. Photo © Cyrielle Jacques - Les Parisiennes Photographes.
La simplification est sur toutes les lèvres, cependant le constat est le suivant : dans le cadre des aides à la rénovation (MaPrimeRénov’, les CEE etc.), les changements réguliers dans la réglementation sont difficiles à suivre, notamment pour les artisans ou les petites entreprises du bâtiment, qui ont déjà fort à faire. Et la récente refonte du système d’aide début 2024, à présent géré principalement par l’Anah, laisse encore de nombreuses questions en suspens. Les artisans ont besoin plus que jamais d’être accompagnés pour y voir plus clair.
Le dispositif Oscar, créé en février 2022 dans le cadre des CEE pour la période 2022-2024, est depuis deux ans comme un phare dans le brouillard. Son triple objectif de former des "Référents d'Aide à la Rénovation" (RAR), d’accompagner la simplification du dispositif des CEE et de réaliser des expérimentations sur le terrain, toujours dans le même but : aider les artisans et petites entreprises du bâtiment.
Depuis sa création, Oscar a réalisé plusieurs enquêtes auprès des artisans et TPE pour mieux comprendre leurs besoins. Des enquêtes qui ont mis en lumière la complexité des contraintes administratives entourant les dispositifs d’aide à la rénovation actuellement en place à leurs yeux, une complexité qui pouvait être un frein à participer à la réalisation de travaux de ce type. D’autant que les dispositifs changent régulièrement, l’année 2024 étant un bel exemple avec une réforme en profondeur qui bouleverse une fois de plus les habitudes des artisans.
Mais Oscar a également mis en place plusieurs outils pour les aider, notamment un Mooc (cours gratuit) disponible sur son site web. S’il est destiné principalement aux personnes souhaitant devenir RAR, les artisans qui le souhaitent peuvent également suivre ce cours ludique, mis à jour régulièrement au fur et à mesure de la publication de nouveaux textes modifiant les dispositifs d’aide à la rénovation. Les retours des référents ayant suivi la formation sont très positifs : 94% pensent que les objectifs et compétences visées ont été atteints lors du programme, et 95% trouvent le programme très utile.
Pour Aristide Belli, pilote du dispositif Oscar, l’heure est au bilan : "Aujourd’hui, nous avons des référents sur tout le territoire, mis à part la Corse du Sud. Nous avons annoncé 2.100 RAR habilités, et 2.500 RAR formés, à qui il ne leur manque plus que leur mission d’accompagnement. Il y a encore des formations en cours dans les tuyaux. Au total, plus de 4.000 personnes sont identifiées sur notre plateforme et notre objectif de 6.000 RAR d’ici un an est donc en bonne voie."
Une plateforme, de nombreux outils
Sur son site web, Oscar a mis en place plusieurs outils. Outre le Mooc, qui a été mis à jour pour tenir compte de la refonte de MaPrimeRénov’, les RAR sont régulièrement informés des changements de réglementation par le biais d’une newsletter.
Un annuaire des aides à la rénovation national et local ont également été mis à disposition sur le site, ainsi qu’une base de données des matériaux et matériels éligibles aux CEE.
En cours de préparation : le décryptage de l’annexe III de l’arrêté contrôle et un cours sur la dématérialisation et la signature électronique.
Enfin, le dernier né est le "Chatbot Oscar", petit robot en ligne utilisant l’intelligence artificielle et capable de répondre à de nombreuses questions autour des sujets des aides à la rénovation, disponible pour les RAR depuis décembre 2023.
"On remarque qu’un bureau d’étude, un délégataire ou un mandataire CEE ne vont pas avoir les mêmes questions. Mais au final, cela va forcément toucher l’artisan, dont l’objectif est de faire accepter son dossier le plus vite possible afin de débloquer l’aide pour ses clients avec le moins de délai possible" explique Aristide Belli. "Tout ce qui permet de fluidifier le traitement des dossiers, de diminuer l’administratif, de faire décider les clients plus rapidement… c’est positif."
Un futur pour Oscar ?
"Pourquoi pas ?" indique Aristide Belli. "Au prochain comité de pilotage on abordera le sujet de la suite d’Oscar. S’il y a une demande, un besoin, alors on peut imaginer que le dispositif soit prolongé, ou reconduit, comme cela a été le cas pour les programmes Feebat ou Profeel 2. Ce n'est pas infaisable."
Et de conclure : "Notre rôle, c’est d’être facilitateur, pour que les choses se passent aussi bien que possible. La rénovation implique différents acteurs, qui ont chacun leur vision et leur intérêt propre. Mais nous avons tous un intérêt commun : que des travaux de qualité se passent le mieux possible, et soit aidés le plus possible afin de multiplier leur nombre. Si on voit les choses sous cet angle, alors on peut travailler tous ensemble."
Source : batirama.com/ Emilie Wood