Les problèmes affectant les pièces humides sont nombreux et récurrents.Infiltrations, désordres plus ou moins graves, procès et conflits divers pourraient être minimisés si les matériaux utilisés étaient plus en phase avec l?usage pour lequel ils sont prévus.
Rappel : le revêtement mural n’est pas prévu pour assurer l’étanchéité du mur ou de la cloison. C’est pour cette raison qu’il est interdit d’utiliser des plaques de plâtre cartonnées standard dans une douche. Lorsque les joints du carrelage deviennent défaillants, la plaque de plâtre se dégrade très vite, entraînant à son tour la dégradation du carrelage, etc. Pour éviter ces réactions en chaîne, il suffit de suivre les indications de la réglementation. Dès qu’un local est classé EB + P, ce qui correspond aux douches et salles de bains, on doit au minimum utiliser des plaques de plâtre ou des carreaux de plâtre hydrofugés.
Choisir les bons matériaux
Quel que soit le fabricant, ces matériaux sont faciles à reconnaître : ils sont verts ou parfois bleus. On peut aller plus loin dans la protection, particulièrement dans les zones dites “à risque” : l’hôtellerie, les foyers d’accueil, les douches collectives, des lieux susceptibles d’être lavés à grande eau. Il existe pour ces usages une multitude de matériaux souvent simples à mettre en œuvre, totalement insensibles à l’humidité et qui assurent la pérennité de l’ouvrage construit, quelles que soient les circonstances.
Source : batirama.com / G. Guérit
A NOTER
♦ Le SNIP, le Syndicat national des industries du plâtre, édite une brochure sur la remise en état des ouvrages en plâtre après inondation. Ce document est une véritable check-list qui permet d’éviter les erreurs et qui indique avec précision ce qu’il est possible de récupérer ou pas en fonction des matériaux, du type de montage et du degré de dégradation. SNIP : 01 44 01 47 35 ♦ Classement des locaux en fonction de l’exposition à l’humidité des parois. Cahier CSTB 3335 d’avril 2001
Les plaques de plâtre et les carreaux hydrofuges doivent être logiquement retenus en cas de risque d’humidité important dans une pièce. Même si la réglementation n’impose rien, les locaux avec point d’eau, les cuisines ou les WC devraient être traités de façon adéquate.
Les pièces disposant d’un point d’eau sont susceptibles d’être un jour victimes d’infiltrations accidentelles, voire d’inondations. Le surcoût généré par des plaques de plâtre ou des carreaux hydro est minime rapporté à la sécurité qu’apportent ces produits. De plus, la pose est identique à celle des produits standard. Les plaques de plâtre hydro sont composées d’une âme en plâtre hydrofugé et de deux parements cartonnés traités contre l’absorption d’eau et d’humidité. Ces produits sont aptes à recevoir tous type de finition et d’accrochage pour une finition carrelée.
Utilisation d'une plaque de plâtre hydrofugée : pieds de cloisons EB + privatif
Utilisation d'une plaque de plâtre hydrofugée : pieds de cloisons EB + collectif
Utilisation d'une plaque standard en pieds de cloisons EB + privatif
Les fabricants proposent également des carreaux de plâtre hydrofuges, on les reconnaît à leur teinte bleue.Ils reçoivent un traitement dans la masse leur permettant de résister à l’eau et à l’humidité. Ils peuvent être utilisés pour les parois des cuisines, salles de bains, caves et garages. Ils sont disponibles dans les mêmes épaisseurs que les carreaux standard. Les carreaux de couleur verte reçoivent un traitement hydrofuge renforcé leur offrant une plus grande dureté. Ce type de carreaux est surtout utilisé dans les bâtiments collectifs où les conditions sont plus rudes qu’en logement individuel.
À RETENIR :
Intérêts : dimensions standard ; pose habituelle ; surcoût limité.
Limites : celles de tous les produits à base de plâtre (incompatible avec usage très sévère de type douches de piscines).
Contrairement à la plaque de plâtre cartonnée, la rigidité de ces plaques n’est pas obtenue par deux peaux extérieures cartonnées, mais par l’incorporation dans le plâtre de fibres de cellulose.
À RETENIR :
Intérêts : résistance aux chocs et à l’humidité ; performances acoustiques ; possibilité d’accrocher des charges directement dans le matériau ou à l’aide de chevilles.
Limites : poids et prix élevés ; découpe mécanique source de poussières.
Les panneaux et les plaques en fibres-ciment sont utilisables en fonction de leur épaisseur en cloisonnement ou en plancher. Disponibles dans des épaisseurs variant de 6 à 25 mm, ils sont en général commercialisés en format 2,50 m x 1,20 m.
Utilisation de la plaque ciment en EB + collectif
Utilisation de la plaque ciment dans les locaux classés EC.
Utilisation de la plaque ciment dans les locaux EB + privatif
Les plaques ciment répondent aux mêmes contraintes. D’un fabricant à l’autre, les dimensions et la technique de fabrication varient, mais l’entreprise plaquiste reste dans un domaine connu. Comme les plaques de plâtre, ces plaques se vissent sur des ossatures. La différence se situe au niveau du jointoiement. Il n’y a plus de calicot, mais un joint polyuréthane appliqué au pistolet sur la tranche de chaque cloison. On retrouve les domaines d’application des panneaux de particules et des contreplaqués, mais avec une résistance à l’humidité supérieure. Les largeurs usuelles sont de 1,25 m, pour des longueurs de 2,60 m ou 3,10 m. Les épaisseurs standard s’échelonnent de 8 à 40 mm. Le seul inconvénient pour le poseur habitué au bois, c’est l’usure rapide des outils de coupe, du fait de la présence de ciment mélangé au bois.
À RETENIR :
Intérêts : résistance à l’humidité ; légèreté ; pose proche de la plaque de plâtre sur ossature.
Limites : prix pour certains produits ; traitement spécifique du joint ; produits peu stockés en négoce généraliste.
Solution n° 4 : Cloisons maçonnées
Les briques plâtrières, les carreaux de terre cuite, les parpaings, le béton cellulaire… autorisent des cloisonnements très résistants aux attaques de l’eau.
LE SYSTEME DE PROTECTION A L'EAU SOUS CARRELAGE (SPEC)
A : primaire
B et D : sous-couches de protection à l'eau
C : bande de renfort d'angle
E : mortier-colle ou adhésif
F : carelage
Les carreaux de terre cuite se montent à la colle pour obtenir des cloisons dures en surface et insensibles à l’humidité. Plusieurs épaisseurs sont disponibles, de 40 à 100 mm ; il existe même une version intégrant un isolant acoustique (Carrobric Isophon), utile pour isoler par exemple la salle d’eau d’une chambre. Des enduits à base de plâtre, ou mieux encore de ciment, peuvent être utilisés en fonction de l’usage prévu et de l’importance des sollicitations. Le béton cellulaire se prête bien aux cloisons et doublages en zone humide. Ce matériau se découpe facilement, la mise en œuvre est bien adaptée aux travaux de rénovation. Après préparation, le béton cellulaire peut recevoir toutes les finitions habituelles : peinture ou carrelage. Il est léger, ce qui représente un atout en rénovation de planchers bois. Différentes épaisseurs sont disponibles : 7, 10, 12,5 ou 15 cm d’épaisseur pour des éléments de dimension 25 ou 50 x 62,5.
À RETENIR :
Intérêts : insensibilité totale à l’humidité, voire aux inondations ; produits basiques et disponibles partout ; mise en œuvre courante ; prix de revient limité.
Limites : poids (comparativement à une plaque de plâtre) ; encombrement ; temps de séchage.
Alain Coquelet*
Nous sommes spécialisés dans le cloisonnement, les cloisons modulaires et les faux-plafonds, et nous intervenons beaucoup sur des projets techniques. Nous privilégions l’usage de plaques ciment lorsque nous rencontrons des contraintes d’humidité et/ou de résistance aux chocs. Les applications sont multiples : des cuisines centrales, des salles d’eau en centres d’accueil, des sanitaires de piscines… partout où nous pensons que des usages sévères peuvent venir à bout de produits trop “basiques”. Comme plaquiste, je joue à fond la carte des solutions sèches et ces matériaux restent, au niveau de la pose, dans la lignée des plaques de plâtre. Il faut simplement privilégier la scie mécanique ou circulaire et doubler le temps consacré à cette opération. Sinon, la pose est identique à celle d’une plaque de plâtre cartonnée, les dimensions sont les mêmes (2,50 m x?1,20 m) ainsi que les ossatures, ce qui permet de simplifier le stock. Les seules vraies différences, concernent le poids un peu plus élevé, des vis spécifiques et un joint colle appliqué au pistolet.Il remplace le calicot et l’enduit, bien connus des plaquistes.
* Gérant de l’entreprise STEC - 45650 Saint-Jean-le-Blanc
TYPES DE PRODUITS UTILISABLES
DEGRE D'EXPOSITION L'EAU DU LOCAL | CONDITIONS D'EMPLOI | TYPES DE LOCAL |
TYPES DE PRODUITS UTILISABLES | PRECONISATION DE MONTAGE |
EA : locaux secs ou faiblement humides | L'eau, jamais projetée, n'intervient que pour le nettoyage avec des moyens non agressifs | Chambre, bureau, couloir de circulation | Tous produits | Pas de dispositions particulières |
EB : locaux moyennement humides | L'eau, sous forme de liquide ou de vapeur, jamais projetée à haute pression, agit de manière plus ou moins courte | Locaux avec point d'eau, cuisines, WC | Tous produits | Pas de dispositions particulières |
EB + P : locaux humides à usages privatifs | Idem, mais l'eau agit sur des périodes plus lognues que précédemment | Salle d'eau, douche, sanitaires à caractères privatif (ex : douche dans les hôtels) | Plaques et carreaux de plâtres hydrofugés ou avec primaire d'accrochage et sous couche isolante pour les carreaux standard | Protection en pied ; primaire et sous-couche en pied, derrière les bacs à douche, les baignoires et toutes les surfaces carrelées pour tous les produits non "hydro". |