L'Association Promotelec livre les résultats du baromètre 2024 de l'ONSE, avec un constat sans appel : 83 % des installations électriques de plus de 15 ans comportent au moins une anomalie électrique.
L'association Promotelec vient de livrer les résultats du baromètre 2024 de l'ONSE (Observatoire national de la Sécurité Électrique), des chiffres dévoilant l'état des installations électriques en France. Le constat est sans appel : dans les logements, 83 % des installations électriques de plus de 15 ans comportent au moins une anomalie électrique, ce qui représente un panel de 31 millions de logements construits avant 2008. Plus inquiétant encore, le chiffre grimpe à 90 % pour les parties communes des immeubles d'habitation, pour lesquels il n'existe pas de DEO (Diagnostic Électrique Obligatoire).
La directrice générale de l’association Promotelec, Florence Delettre, rappelle, et avec justesse : "qu'il est important que les occupants aient conscience du rôle de l’installation électrique aujourd’hui et de la nécessité de la sécuriser, a minima en la faisant contrôler ! Les installations électriques sont de plus en plus sollicitées avec l’accroissement des équipements électriques dans nos logements. Est-elle adaptée pour les nouveaux besoins (PAC, IRVE, PV…) ? Ce baromètre permet d’alerter les pouvoirs publics, les professionnels du bâtiment pour que nous agissions ensemble et communiquions sur le fait qu’il est primordial de faire vérifier son installation électrique et de prévoir de la faire rénover ! On fait des révisions régulières de sa voiture, pourquoi ne pas le faire aussi pour son installation électrique vieillissante et ainsi être en sécurité dans son logement ! "
La directrice générale de l’association Promotelec, Florence Delettre. L'association a pour but de promouvoir, au service de ses membres, issus des filières du bâtiment, de l'électricité et des associations de consommateurs, la qualité des installations électriques dans le bâtiment, comme d'accompagner le choix et le déploiement de solutions énergétiques bas carbone ainsi que le pilotage d’usages durables et performants. © Florence Delettre / LinkedIn
Les principales anomalies électriques concernant les logements individuels
Dans les logements individuels, les anomalies électriques se dégroupent ainsi :
– Prises de terre et installations de mise à la terre déficientes : 64 % ;
– Matériels électriques vétustes ou inadaptés à l'usage : 46 % ;
– Risques de contacts directs avec des éléments sous tension : 41 % ;
– Anomalies sur les dispositifs de protection contre les surintensités : 34 % ;
– Liaison équipotentielle supplémentaire défectueuses dans les salles de bains : 22% ;
– Zones de sécurité électrique des salles de bains non respectées : 18 %.
Dans les logements, les anomalies électriques viennent à 46 % d'un matériel électrique étuste ou inadapté à l'usage. © Freepik
Les principales anomalies électriques concernant les logements collectifs
Dans les logements collectifs, les anomalies électriques se dégroupent ainsi :
– 85 % de prises de terre et installations de mise à la terre déficientes ;
– 72 % de risques de contacts directs avec des éléments sous tension ;
– 48 % de matériels électriques vétustes ou inadaptés à l'usage ;
– 28 % d'anomalies sur les dispositifs de protection contre les surintensités ;
– 10 % d'anomalies sur l'appareil général de commande et de protection ;
– 9 % d'anomalies sur le dispositif de protection différentielle placé à l'origine de l'installation électrique.
Quels sont les risques et les dangers ?
Sans grande surprise, ces dysfonctionnements exposent les occupants des logements à des dangers non négligeables, incluant des risques d'électrisation avec une moyenne annuelle de 3 000 passages aux urgences (pour 4/5 des accidents ayant lieu à domicile et un accidenté sur deux ayant moins de 15 ans) et 30 à 40 décès accidentels par électrocution annuels depuis 2010.
Les principaux produits et matériaux entraînant ladite électrisation sont les installations électriques mobiles (47 %), les appareils électroménagers (22 %), et, enfin, les installations électriques fixes (11 %).
Dommages électriques et conséquences économiques
En 2021, 286 000 déclarations de dommages électriques ont été faites auprès des assurances.
Les trois causes prépondérantes sont soit la défaillance d'un composant de l'installation électrique ou d'un équipement électrique branché, soit les surintensités, ou encore les surtensions (conséquences de la foudre). Entre 20 et 35 % des incendies d'habitation seraient d'origine électrique, entraînant des conséquences dramatiques pour les victimes et des coûts économiques substantiels, estimés à 3,9 milliards d'euros annuels.
Source : batirama.com / Laure Pophillat