Un département sur deux en est infesté ! Depuis 1999, les termites, insectes xylophages particulièrement nuisibles, sont sous haute surveillance. En 2007, un décret les rend hors la loi?
Depuis l’arrêté du 27 juin 2006 modifié par l’arrêté du 16 février 2010, tous les bâtiments neufs doivent être protégés contre l’action des termites :
- partout en France, les ouvrages en bois participant à la solidité des bâtiments sont à traiter (exception faite des essences à durabilité naturelle) ;
- dans les départements sous le coup d’un arrêté préfectoral, une protection de l’interface sol / construction est, en plus, à prévoir.
Trois solutions réglementaires à mettre en œuvre entre le sol et le bâtiment sont possibles : la réalisation d’une barrière de protection physique ou physico-chimique ou, en métropole seulement, la réalisation d’un dispositif de construction dont l’état est contrôlable permettant de réagir rapidement par une action curative, en cas d’infestation.
Dans ce dernier cas, il suffirait, par exemple, d’aménager un vide sanitaire. En logement collectif le dispositif peut s’avérer pertinent, la hauteur du vide sanitaire devant être de 1,30 m minimum conformément aux dispositions des vides sanitaires accessibles définies dans le DTU 65.10, “Travaux de bâtiment – Canalisations d’eau chaude ou froide sous pression et canalisations d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales à l’intérieur des bâtiments?– Règles générales de mise en œuvre”.
En maison individuelle, lorsque le vide sanitaire n’excède pas les 60 cm de hauteur réglementaire, rendant les contrôles compliqués à réaliser, la solution ne répond pas aux exigences de la loi.
INFOS PRATIQUES
5 points à connaître
- 54 départements font l’objet d’un arrêté préfectoral en métropole. Les principales régions concernées sont l’Ile-de-France, le Sud-Ouest, les côtes Atlantiques et Méditerranéennes, les territoires bordant les vallées du Rhône, de la Garonne, de la Loire.
- Les exigences de l’arrêté du 16 février 2010, dans les départements sous le coup d’un arrêté préfectoral, concernent les projets de construction soumis au permis de construire mais également les travaux pour les aménagements ou constructions n’en faisant pas l’objet.
- Le constructeur ou maître d’œuvre doit fournir au maître d’ouvrage, au plus tard à la réception des travaux, une notice technique établie selon le modèle défini dans l’arrêté du 27 Juin 2006 modifié, indiquant les dispositifs, les protections et les références et caractéristiques des matériaux et solutions mis en œuvre.
- Gage de qualité, deux certifications volontaires concernant les solutions de prévention et les entreprises de mise en œuvre sont délivrées par l’institut technologique FCBA : la certification de service CTB-A+ valide les compétences et le savoir-faire des entreprises spécialisées dans les traitements préventifs et curatifs des bois et du bâti. La certification produit CTB-P+ garantit une efficacité insecticide du produit sur 10 ans et une innocuité pour la santé et l’environnement.
- Les fabricants de solutions préventives antitermites assurent formation et / ou assistance au démarrage du chantier.
Solution 1 : La barrière physico-chimique
©Xylophene Professionnel
Ce dispositif, avec insecticide, consiste à isoler le bâtiment du sol pour stopper toutes tentatives d’intrusion des termites.
La barrière physico-chimique se compose d’un film monocouche ou multicouches en polyéthylène sur lequel est greffée ou encapsulée une matière active insecticide répulsive et létale conforme à la Directive Biocide. Les process de fabrication rendent le film non délavable, aucun risque de pollution des sols n’est à craindre.
Adaptée aux constructions sur terre-plein, vide sanitaire ou sous-sol, en zone sismique ou non, cette membrane se met en œuvre à l’interface sol / bâti, en périphérie ou sur la totalité de la surface du bâtiment à protéger, empêchant la pénétration des termites à partir de l’assise de la construction. Dans le cas de barrière surfacique, le film est déroulé sur le terrain, avant le coulage de la dalle.
Les lès doivent se chevaucher de 10 cm et être fixés entre eux avec un adhésif. De manière générale, la mise en œuvre doit respecter les prescriptions du fabricant ou de l’Avis technique du produit. La plupart des films assure également une protection contre les remontées d’humidité.
Il faut donc prévoir une remontée en mur conformément au DTU 20.1, “Travaux de bâtiment - Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois et murs”. Bien que simple, la mise en œuvre requiert, toutefois, un soin particulier notamment au niveau des points singuliers pour assurer la continuité de la barrière.
Certains fabricants proposent des produits complémentaires, granulés insecticides de même nature que le film, qui permettent un colmatage des ouvertures qui ne seront pas recouvertes par la dalle de béton, enduit hydrofuge antitermite, manchons pour les canalisations…
A retenir :
en cas d’isolation thermique sous dallage, une protection surfacique est indispensable.
Solution 2 : La barrière physique
©Koatchimie
Cette solution, sans insecticide, consiste à mettre en place un bouclier qui, de par ses propriétés intrinsèques, est infranchissable par les termites.
Très utilisée en Australie où elle a été développée, cette méthode se compose d’un grillage souple en acier inoxydable, au maillage très fin (maille d’environ 0,5 mm) au travers desquelles les termites ne peuvent pas passer.
La mise en œuvre, compatible avec les dispositions parasismiques, consiste à poser le treillis en périphérie de la construction sur le dallage (par exemple à l’interface blocs maçonnés / plancher, blocs maçonnés / dallage solidarisé ou désolidarisé…), au niveau des joints de dilatation et des traversées de câbles ou de canalisations.
Le treillis est placé sur la zone à protéger en vérifiant qu’il épouse parfaitement le support, sans zones de vide, puis fixé à l’aide de clous acier ou rivets à frapper permettant son maintien sur le support avant collage. Un mortier-colle spécifique est ensuite appliqué sur et au travers du treillis pour assurer l’adhérence au support.
Au niveau des angles et jonctions de lés, le recouvrement du treillis doit être de 10 cm minimum et le collage réalisé sur toute la largeur des lés. Le dallage servant d’interface sol / bâti, sa réalisation est essentielle et doit être conforme au DTU 13.3, “Dallages - Conception, calcul et exécution”, pour limiter les risques de fissuration.
Les fabricants proposent différents kits (sous Avis technique) comprenant tous les éléments, indissociables, nécessaires à la réalisation de la protection : le treillis en rouleaux de 0,10 à 1,50 m de large (selon le fabricant) et jusqu’à 50 m de long, un système de collerette ou bride pour traiter les canalisations et gaines, le mortier-colle, les rivets ou les clous.
A retenir :
la pose périmétrique est économiquement viable.
Source : batirama.com / Virginie Bourguet