Début mai, le chantier des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse a débuté : c'est la première étape de la construction de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse, qui mettra Toulouse à trois heures de Paris en 2032.
Début mai, le chantier des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse a débuté : c'est la première étape de la construction de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse, qui mettra Toulouse à une heure de Bordeaux et à trois heures de Paris en 2032.
Le chantier des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux doit, lui, débuter en octobre.
Quel tracé pour la LGV Bordeaux-Toulouse ?
Le GPSO (Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest) prévoit la construction d'une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, pour un gain de temps estimé à une heure entre les deux villes, ainsi qu'un tronçon entre Bordeaux et Dax, dans les Landes, destiné à être prolongé vers l'Espagne.
La ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux avait préalablement été mise en service en 2017, plaçant Bordeaux à deux heures de Paris. "On travaille sur Bordeaux-Toulouse et sur Bordeaux-Dax", précise le directeur de GPSO, "mais l'objectif final, c'est d'aller jusqu'en Espagne", en direction de Saint-Sébastien, puis Madrid.
Le tracé prévu de la LGV Bordeaux-Toulouse. © Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie
Quel coût pour la LGV Bordeaux-Toulouse ?
Le coût total de ce projet est estimé à 14 milliards d'euros, dont :
– 8 milliards d'euros pour Bordeaux-Toulouse,
– 4 milliards pour Bordeaux-Dax,
– et un milliard pour chaque chantier d'aménagements ferroviaires de voies et gares, au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux.
La nouvelle infrastructure est financée à 40 % par l'État, 40 % par des collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20 % par l'Union européenne.
Une promesse (enfin) tenue
La future ligne à grande vitesse ne compte pas que des fans. Longtemps demeurée à l'état de promesse, puis embryonnaire, la LGV compte toujours des opposants, dont Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux (sur un projet qu'il juge passéiste et dévastateur sur le plan écologique), ou encore des collectivités, comme les départements de la Gironde et du Lot-et-Garonne, qui ont refusé de participer au financement de la nouvelle ligne, selon SNCF Réseau.
Du côté toulousain, le son de cloche est à l'opposé : "On l'attendait depuis longtemps, la promesse nous avait été faite en 1991. La ligne à grande vitesse va mettre fin à une grande inégalité. Nous sommes la seule capitale régionale à ne pas par avoir de desserte" par une LGV, explique Jean-Luc Moudenc, le maire DVD de la quatrième ville de France. Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie, est sur la même longueur d'onde car elle y voit "la réparation d'une injustice", quarante ans après la mise en service du premier TGV entre Paris et Lyon. En sus, l'infrastructure "permettra d'augmenter la fréquence des trains du quotidien" comme de désengorger le réseau actuel, qui freine l'augmentation de la cadence des TER, ce que confirme Christophe Huau, le directeur général de GPSO au sein de SNCF Réseau et maître d'ouvrage : la "construction de cette nouvelle ligne à grande vitesse va permettre le développement des TER et du fret ferroviaire, car le nombre de voies sera doublé". Il ajoute que "outre le passage de deux à quatre voies, le chantier des aménagement ferroviaires au nord de Toulouse est l'occasion d'améliorer l'accessibilité [des gares] et la sécurité, avec la suppression de passages à niveau".
Source : batirama.com / Laure Pophillat