Les raisons de la colère des artisans du Bâtiment

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment  a appelé à une "mobilisation nationale" le 13 septembre pour "sauver le secteur du bâtiment".

"Rien ne bouge, alors que l'on nous a promis des choses. On va se battre et si le gouvernement ne nous entend pas, on continuera à se battre" affirme Patrick Liebus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

 

Le président de la Capeb a tenu à expliquer les raisons qui poussent les artisans à manifester pour la deuxième fois de l'année, dans la France entière, le 13 septembre.

 

La Capeb avait en effet déjà lancé un appel à mobilisation en janvier dernier afin d'alerter le gouvernement sur la gravité de la situation qu'endurent les artisans du Bâtiment. Quelque 10.000 artisans s'étaient alors mobilisés, dans des conditions peu favorables, rappelle la Capeb (neige, verglas, transports bloqués).

 

Aujourd’hui, « lassés d’entendre des promesses et de ne rien voir venir », ils descendront à nouveau dans la rue le 13 Septembre. Et ils comptent être beaucoup plus nombreux.

 

Soutien de l'UPA, du négoce et des professions de l'immobilier

 

« Nous avons le soutien de l’UPA, des retraités de l’artisanat, des représentants du Négoce et des professions de l’immobilier » ajoute Patrick Liebus qui a rappelé quelques indicateurs témoins d’une situation qui ne cesse de se dégrader.

 

Le second trimestre enregistre en effet une baisse d’activité de 4 % en volume (- 7,5 % dans le neuf et - 2 % dans le neuf). Par ailleurs, les mises en chantier ont diminué de 12,8 % à la fin juillet 2013 sur 12 mois cumulés tandis que les permis de construire affichent un repli de 10,8 %.

 

Quant aux marchés de la performance énergétique, ils ne décollent toujours pas (0 %). Résultat : la prévision pour 2013 s’établit à -3,5 à - 4%. Et le nombre d’entreprises en difficulté ne cesse de s’accroître avec son cortège de drames, dont des suicides parmi les collègues, révèle pour la première fois, le président de la Capeb.

 

20 000 emplois perdus en 2013

 

Selon Patrick Liebus, l'artisanat du Bâtiment va perdre cette année 20 000 emplois (40 000 emplois au total dans le Bâtiment). Face à cette conjoncture difficile, la Capeb réclame l’application rapide des promesses faites par le gouvernement (500 000 rénovations, facilités de construction en ville,..) mais aussi un meilleur environnement de travail.

 

L’une des mesures très attendue concerne la baisse effective du coût de travail par la réforme du système des charges sociales, annoncée par le gouvernement.

 

Cependant, la mesure phare réclamée par la Capeb concerne le maintien de la TVA réduite. Elle doit en effet passer de 7 à 10 % pour les travaux de rénovation, le 1er janvier 2014. Les artisans aimeraient au moins conserver la TVA à 7 % voire revenir à la TVA à 5 %.

 

Enfin, la Capeb réclame plus que jamais des mesures efficaces afin de lutter contre la concurrence déloyale qui se manifeste par le recours aux entreprises low-cost sous-traitantes. Quant au dernier motif de discorde avec le gouvernement, il concerne encore et toujours le régime des auto-entrepreneurs dont le secteur du Bâtiment n’a pas été exclu (voir ici)

 

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy

 

Les autres mesures fiscales réclamées

 

Autre mesure réclamée : la réouverture du PTZ+ à l’ancien sous condition de travaux de performance énergétique réalisés dans les deux ans suivant l’acquisition. Il n’est en effet réservé qu’à la primo-accession d’un logement. La Capeb soutient que les travaux de performance énergétique réalisés au moment d’une mutation sont plus efficaces.

 

L’organisation syndicale souhaite enfin rétablir à 45 000 euros le plafond de ressources du cumul de l’Eco-prêt et du Crédit d’impôt développement durable. Un grand nombre de ménage sont aujourd’hui exclus en raison du plafonnement à 30 000 euros.

 

 

 



 

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