Après une période difficile, le chauffage aux granulés de bois se porte bien

La filière vient d'indiquer que le chauffage aux granulés de bois connaissait un rebond, avec des commandes de poêles individuels en hausse de 36 % sur un an au T1 et une embellie attendue des ventes de chaudières.

Si la filière se réjouit de que le chauffage aux granulés de bois connaisse un rebond, avec des commandes de poêles individuels en hausse de 36 % sur un an au 1er trimestre et une embellie attendue des ventes de chaudières, elle déplore toutefois "l'instabilité" des politiques de soutien de l'État.

 

Selon le bilan de l'association Propellet, le recours au chauffage aux granulés (pellets) s'est en outre confirmé en 2023 dans le collectif, avec un parc en croissance de 18 % par an ces trois dernières années. © Racool Studio / Freepik

 

 

 

 

Le granulé toujours "plus économique" que l'électricité, le fioul ou le gaz propane

Le secteur du chauffage aux granulés de bois se remet d'une période 2022-23 ardue, liée notamment à "une sensation de pénurie" et une hausse des prix du granulé. Or, comme le rappelle Eric Vial, le délégué général de Propellet, l'association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, "il n'y a pas eu de manque de granulé", même s'il admet que "la filière n'a pas su gérer" ce boom de la demande.

Toutefois, même si la filière doit faire son mea culpa ("on est responsable aussi"), il est à noter que le secteur a aussi souffert d'un repli des aides de l'État au profit des solutions électriques, en particulier des pompes à chaleur. "Qu'on arrête de nous remettre en cause !", s'agace Eric Vial, qui veut "rétablir la vérité sur le granulé". Aujourd'hui, après avoir retrouvé une situation de "prix normal", le granulé demeure "plus économique" que l'électricité, le fioul ou le gaz propane.

 

 

 

Une production record de 2,25 millions de tonnes de pellets

En 2023, la filière française chauffage aux granulés de bois a généré une production record de 2,25 millions de tonnes de pellets, avec l'ouverture de trois nouvelles usines, comme en 2022.

 

Les pellets sont issus à 95 % de l'industrie du sciage (sciure et chutes, le bois d'œuvre générant en moyenne un volume égal de "déchets") et à 5 % de rondins issus de coupes sanitaires et d'éclaircies. © Laure Pophillat

 

 

 

Il n'y a "pas de problème de ressource", insiste Eric Vial, évoquant les prévisions de forte croissance de la construction en bois, conformément aux objectifs de la réglementation du bâtiment RE2020, autant de source de sous-produits pour les pellets. Selon lui, le granulé est "une énergie renouvelable, stockable, avec des équipements réparables, et aussi une énergie de réindustrialisation de la France".

Le secteur du bois de chauffage (granulés, bûches, etc.) ambitionne de passer de huit millions de foyers aujourd'hui équipés à douze millions en 2030. Il vise en particulier 3,2 millions de poêles et 400 000 chaudières à granulés, ce qui, selon Eric Vial, ne peut se faire sans le "soutien de l'État".

Au-delà des aides (en baisse de 30 % cette année), le secteur demande "une communication efficace sur les avantages du mix énergétique" et que la future feuille de route énergétique de la France à cinq ans, prochainement attendue, comporte "des objectifs clairs pour la filière".

 


Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

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