La start-up canadienne Plaex a créé des briques de construction à base de plastique recyclé s'emboîtant comme le fameux jeu de construction Lego. À une différence près : elles ne sont pas faites pour jouer !
La start-up canadienne Plaex (2021) a créé des briques de construction à base de plastique recyclé s'emboîtant comme le fameux jeu de construction Lego. À une différence près : elles ne sont pas faites pour jouer (quoique) !
Certes, le procédé a déjà utilisé, mais les blocs de Plaex ont la particularité suivante : ils sont fabriqués à partir de déchets industriels et de plastiques recyclés et se destinent aux cloisons, ainsi qu'aux aménagements de terrasses comme de jardins.
Le résultat ? Un matériau de construction plus solide que le béton, résistant aux fissures et à l’humidité, abordable et écologique. Que demander de plus ?
Une idée folle
"J’ai eu l’idée folle de créer des blocs de construction, un peu comme les blocs Lego de notre enfance", s'amuse Dustin Bowers, le fondateur et président directeur général de Plaex, en se confiant au magazine online canada.ca. Il explique comment lui est venu cette idée : "J’ai plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie de la construction, où j’ai appris beaucoup. Mais j’y ai aussi été témoin d’un énorme gaspillage, et j’ai voulu changer les choses." Il donne alors deux statistiques donnant sérieusement matière à réflexion :
– 340 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année mondialement, dont 10 % seulement sont recyclées !
– 2,2 milliards de tonnes de déchets sont générées par les industries de la construction et de la démolition, moins de la moitié sont recyclées.
"Je crois que cette entreprise peut contribuer à un monde meilleur ainsi qu’à une planète meilleure, affirme M. Bowers. Jusqu’à présent, l’aventure a été folle, parfois même tumultueuse et stressante. C’est un grand mélange d’émotions, mais dans l’ensemble, c’est un travail immensément gratifiant qui permet d’aider le climat et notre planète. Je préfère cette tâche à n’importe quoi d’autre au monde." a déclaré Dustin Bowers, ici en photo, au site canada.ca. © Plaex
Animé par ce désir de réduire l’empreinte carbone de l’industrie de la construction, Dustin Bowers a donc inventé son système de blocs à emboîtement en utilisant un composite recyclé comme alternative aux matériaux de construction traditionnels tels que le bois, la brique et le ciment.
Des briques 33 % plus légères que celles en béton
Fabriqués à 90 % à partir de plastiques et de déchets d’agrégats recyclés, les briques Plaex sont aussi simples et ludiques à assembler que leurs homologues version miniature, les iconiques briques Lego.
Semblables au béton quant à l’aspect et au toucher, ces briques sont 33 % plus légères et moins sujettes à la fissuration et à l’éclatement comme à l’absorption d’eau. Grâce à leur conception sans mortier, elles s’emboîtent aisément, comme le prouve cette vidéo, créant un joint étanche à l’eau et à l’air (lorsqu’elles sont correctement emboîtées) et permettent de réaliser d’importantes économies de temps comme de main-d’œuvre.
Les briques s’emboîtent aussi bien latéralement que verticalement, se montant et se démontant aisément. Creuses en leur centre, elles peuvent accueillir des barres d'armature et du ciment afin d'apporter une rigidité supplémentaire à la construction. Des éléments peuvent être vissés en parois ou en toiture. © Plaex
Pour fabriquer ce matériau composite, le plastique récupéré (bâches agricoles et déchets industriels, entre autres) est déchiqueté, nettoyé et transféré dans une extrudeuse. Au mélange ainsi obtenu, il est ajouté :
– des colorants,
– un traitement anti-UV,
– et, enfin, un retardateur de flammes.
Une solution qui permet d'économiser jusqu'à 35 % sur les coûts totaux d’un projet en éliminant les découpes et les déchets, et de construire trois fois plus rapidement, sans temps de prise, grâce à un système d’emboîtage des briques. © Plaex
Produites dans une usine pilote du Nouveau-Brunswick, au Canada, les briques Plaex dédiées à la construction en sont encore à la période de tests, afin d’être certifiées au Canada en 2025 si tout va bien. Des accords de licence sont envisagés par la suite.
Toutefois, puisqu'il faut bien trouver à ces briques un point négatif : Plaex déconseille formellement d'envisager de se faire un feu de cheminée dans un bâtiment utilisant cette solution (bien que le fabricant assure, sans rassurer, que ses matériaux présentent les caractéristiques classiques de résistance au feu ...).
Source : batirama.com / Laure Pophillat