Au Vésinet (Yvelines), ravaudage urbain et architectural par A003 Architectes

Après (entre autres) le R+5 Bois Debout de Montreuil et les logements de Chanteloup-en-Brie, Stéphane Cochet livre au Vésinet, pour CDC Habitat, une rénovation-extension-surélévation manifeste.

L’atelier B3 du 13e Forum Bois Construction replace le thème de la construction sociale en fin de seconde journée, toujours sous la présidence d’Emmanuelle Cosse (USH). Un nombre sans doute trop important de réalisations était censé balayer les différents sujets, passant du local (Maxéville) à la rénovation, la façade, la belle hauteur, tout en réservant une place pour la conclusion de la présidente de l’USH et pour des signatures du PACTE bois biosourcé Grand Est.

 

 

 

La chaussette de l’haltérophile

CDC Habitat, représentée par la responsable du pilotage RSE Sandrine Blasco, présentait pour autant deux chantiers. Celui de Sarcelles, par l’agence Equateur, abordait le remplacement de façade des "Biscottes". Celui de Vésinet cochaient les cases de la rénovation, de l’extension, de la surélévation. Stéphane Cochet parle de ravoirage, comparé à la vertueuse reprise de chaussettes. Une vieille chaussette, boulevard Carnot, où est né en 1903 le médaillé olympique d’haltérophilie des JO de Paris en 1924, Charles Rigoulot, "l’homme le plus fort du monde". Un ensemble de 8 logements avec trois chambres de bonne, sur le périmètre de la ville jardin Belle époque classée AVAP, valorisation architecturale du patrimoine.

 

État initial de l'immeuble du boulevard Carnot. © A003 Architectes

 

 

 

 

12 logements

Comme le Vésinet, l’une des communes les plus riches de France, est en carence de logements sociaux, CDC Habitat Social s'est porté acquéreur de ce petit ensemble face à un boulevard qui est classé en catégorie trois de bruit d'infrastructure. Un bâtiment en structure brique avec une façade sur rue, des planchers en solivage fonte avec des remplissages hourdis chaux-plâtre.

 

Combles initiaux. A003 Architectes

 

 

La rénovation s’est faite selon la loi MOP, avec l’entreprise Cruard pour le clos-couvert. 

L'ope?ration permet de cre?er 12 logements T2>T4 dont un logement PMR, avec une SHAB initiale de 310 m2 porte?e a? 530 m2 (+70%) pour une SdP re?sultante passant de 507 a? 741 m2 (+46%) comprenant la cre?ation d'un jardin de 40 m2. Le coût des travaux est de 2 215 euros/m (exprimé en sdp et non en SHA)B.

La passoire énergétique G est devenue de niveau B en consommation énergétique et C pour les émissions de gaz à effet de serre à cause du chauffage au gaz. Le label biosourcé niveau 3 est atteint avec 44 kg de matériaux biosourcés, ce qui correspond à peu près à 49 tonnes équivalent CO2 stockées sur ce bâtiment.

 

 

 

 

Évitements

Pour maintenir les coûts, il était impératif de rester dans le domaine de la rénovation et de ne pas basculer vers du neuf avec des implications lourdes. "Il a fallu qu'on fasse un calcul pour montrer qu'on était en dessous des 80 % de valeur entre ce qui était construit et la valeur de la réhabilitation par rapport à la valeur des domaines préalables". Pour éviter des reprises en sous-œuvre, toute la masse à enlever et toute la masse à ramener sur le bâtiment a été calculée. Avant la démolition de la charpente et de la couverture, les planchers ont été étanchés complètement, ce qui a permis de protéger les planchers inférieurs lors de l'enlèvement de la charpente et des couvertures du bâtiment.

 

Surélévation. A003 Architectes

 

 

Le projet ouvre le pignon et conserve l'escalier existant, l'extension est desservie par les circulations verticales conservées et le couloir intérieur prolongé vers l'extension. Cela a permis d'éviter un ascenseur. "On a déclaré les trois chambres de bonne qui faisaient plus de 9 m2 comme des logements, ce qui nous a permis de ne déclarer qu'un seul logement de plus et d’éviter de créer des parkings", explique Stéphane Cochet d’A003 Architectes.

 

 

 

 

ITI et ITE

La façade sur rue a été conservée et restaurée en tant que tel, isolée par l'intérieur. Dès lors qu’il y a des solives en bois ou métal encastrées dans un mur brique qu'il s'agit d'isoler par l'intérieur, il faut faire attention à ne pas créer de point de condensation. Donc l’architecte a mandaté une étude pour voir comment la paroi se comportait. Le mur en brique avec des joints ciment a été fermé côté intérieur, avec du PUR sur plaque de plâtre, afin de rester mince. Tout a été isolé au-dessus et en-dessous des planchers avec un retour pare-vapeur sur 1 m afin de ne pas occulter un éventuel dégât des eaux. L'extension en bois est isolée en ITE.

 

Livraison de MOB pour Cruard. © A003 Architectes

 

 

 

 

Blancheur

Dans le prolongement de l’enduit, la toiture est blanche pour lutter contre les phénomènes d'îlot de chaleur, mais aussi pour les phénomènes de surchauffe en toiture qu'on peut avoir sur les derniers niveaux. Pour cela, la couverture inclinée est en zinc blanc thermolaqué, la toiture-terrasse avec une membrane cool roof. Conclusion de l’architecte : "On n’a aussi pas voulu faire un pastiche d'un point de vue architectural. Une architecture contemporaine est affirmée, mais en respectant l’ancien. Réhabiliter donc, c'est aussi requalifier, redonner une vraie façade sur le boulevard".

 

Stéphne Cochet devant le pommier planté, entouré du chef de chantier, de la représentante de la maîtrise d'ouvrage et de la gérante. © A003 Architectes

 


Source : batirama.com / Jonas Tophoven

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