Deux études récentes viennent confirmer l'effet bénéfique du cool-roofing

Deux études récentes viennent confirmer l'effet bénéfique du cool-roofing (peindre ou revêtir les toits de blanc), une solution qui pourrait réduire la température environnante jusqu'à 2 degrés.

Les Grecs, entre autres, le savent depuis longtemps déjà : peindre son toit en blanc aide à refroidir sa maison, une technique qui permettrait de faire baisser la température d'une maison de plusieurs degrés. Le cool-roofings'en inspire puisqu'il s'agit soit de peindre les toits en blancs, soit de les revêtir de membranes synthétiques de couleur claire, ou encore de membranes bitumineuses avec une finition de surface de couleur claire.

Deux études récentes viennent confirmer l'effet bénéfique du cool-roofing, qui pourrait réduire la température environnante jusqu'à 2 degrés.

 

 

 

 

Une étude de l'University College de Londres

Une étude d'un groupe de scientifiques de l'UCL (University College de Londres), publiée jeudi 4 juillet dans la revue Geophysical Research Letters, a été menée à partir d'une modélisation climatique en 3D sur la métropole du Grand Londres et des données de l'été 2018, le plus chaud jamais enregistré dans la capitale britannique.

Ses conclusions ? Elle démontre que "s'ils étaient mis en place à grande échelle un peu partout dans Londres", les toits peints en blanc pourraient "réduire la température extérieure dans la ville en moyenne de 1,2 °C et jusqu'à deux degrés dans certains endroits", une meilleure alternative que la végétalisation, ou bien les panneaux solaires, qui ne permettent de faire baisser le thermomètre que de 0,3 °C en moyenne.

 

Selon l'auteur principale de cette étude, le Dr Oscar Brousse, "les cool-roofs sont la meilleure solution pour maintenir la température à des niveaux bas lors des journées d'été les plus extrêmes. Les autres méthodes ont des effets bénéfiques annexes, mais aucune n'arrive à réduire la chaleur de manière comparable". De plus, "en renvoyant la chaleur plutôt qu'en l'absorbant, les cool-roofs ont le double avantage de réduire la température non seulement dans l'environnement urbain extérieur mais aussi l'intérieur des bâtiments." © Covalba

 

 

Selon les auteurs de l'étude, les toits végétalisés, malgré leurs bienfaits pour le drainage des intempéries ou encore la biodiversité, représentent un poids supplémentaire à prendre en compte et n'auraient qu'un "effet négligeable" pour rafraîchir. Quant à la climatisation, en transférant la chaleur de l'intérieur des bâtiments vers l'extérieur, elle réchauffe la ville de 0,15 °C ... et jusqu'à + 1 °C dans le centre de la capitale britannique, contribuant ainsi à la formation d'îlots de chaleur.

 

 

 

 

L'étude menée à Singapour

Une autre étude datant de mars 2024, menée cette fois-ci en conditions réelles dans un quartier de Singapour qui avait pris des allures de Santorin, puisque les toits, mais aussi les murs et les revêtements de chaussée avaient été repeint en blanc, a montré que la température globale pouvait être réduite jusqu'à 2 °C dans l'après-midi, et que le confort thermique ressenti par les passants était amélioré de + 1,5 °C, selon le fameux effet albédo. Ce dernier rappelle que tout corps réfléchit une partie de l'énergie solaire qu'il reçoit. Plus un corps est clair et plus il est réfléchissant : son albédo est fort. A contrario, un corps sombre absorbe davantage les rayons du soleil, pour un effet albédo faible. Or, un toit en thermoplastique blanc, par exemple, peut réfléchir 80 % des rayons du soleil.

 

 

 

 

Les déçus du cool-roofing

Ces méthodes sont séculaires, voire millénaires, et pratiquées dans plusieurs pays méditerranéens, en particulier la Grèce, mais également dans certaines villes d'Espagne, telle Cadaquès, ou encore en Afrique du Nord, et sont aussi expérimentées dans différentes villes subissant de plus en plus régulièrement des canicules. Avec plus ou moins de réussite et de satisfaction.

Ainsi, à Los Angeles, qui en 2017 avait repeint une partie de ses trottoirs en blanc, les usagers desdits trottoirs s'étaient plaint d'une sensation de touffeur plus importante encore (du fait que la chaleur n'était atténuée qu'au niveau du sol et pas à hauteur d'homme), comme de l'effet éblouissant du blanc.

À Lyon, le revêtement blanc dans la rue était jugé trop onéreux et salissant. La mairie a mis un terme à l'expérimentation. 

 

 

 

En réalité, il semblerait que seul le cool-roofing porte ses fruits, autrement dit uniquement lorsque le procédé est utilisé sur les toits. De fait, à Grenoble, dans la Bifurk, une salle associative repeinte en blanc, le ressenti serait de - 4 °C (selon une étude indépendante). Et à Tremblay-en-France, le gymnase Jean-Guimier, dont le toit est immaculé, et qui sert de centre d'entraînement pour les JOP, a gagné 5 degrés de fraîcheur ...



Source : batirama.com / Laure Pophillat

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