Le géant français du BTP Eiffage maintient ses prévisions pour l'année 2024, où il espère obtenir un bénéfice net "du même ordre qu'en 2023", malgré la baisse d'activité de la branche construction.
Ce mercredi soir 28 août, le groupe Eiffage a annoncé un bénéfice net pour le premier semestre de 382 millions d'euros, en recul de 2,6 % par rapport aux six premiers mois de 2023, sur un chiffre d'affaires en hausse de 6,3 % à 11,09 milliards d'euros. Pour 2024, Eiffage prévoit un bénéfice opérationnel courant "en hausse" dans les travaux, "porté par une nouvelle progression de la marge opérationnelle d'Eiffage Energie Systèmes". Mais il prévient que dans les concessions, "la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance viendra impacter significativement les résultats". Au global, le résultat net part du groupe Eiffage pourrait être du même ordre qu'en 2023.
Une baisse d'activité de la branche construction
En France, au premier semestre, le chiffre d'affaires est resté stable à 5,61 milliards d'euros et affiche une hausse de 18,4 % à l'international, à 3,63 milliards d'euros. "La part des travaux réalisés hors de France est désormais proche de 40 % en progression constante sur 5 ans", indique le groupe dans son communiqué diffusé mercredi.
Dans la branche Construction, l’activité est en baisse de 12,4 % à 1,93 milliard d’euros, dont - 13,5 % en France et - 8,9 % à l’international. En immobilier, le chiffre d’affaires est en baisse de 28,3 % à 302 millions d’euros. Les tendances constatées depuis 2022 en France persistent : chute du logement neuf partiellement compensée par la rénovation résidentielle et la construction neuve d’équipements publics et industriels. La commercialisation de logements reste faible et s’établit à 810 unités contre 710 au 1er semestre 2023.
Au 30 juin 2024, le carnet de commandes s’élève au 30 juin 2024 à 5,5 milliards d’euros. Il est en hausse de 13 % sur un an grâce notamment à la signature d’un grand projet tertiaire pour le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
La bonne santé des autres branches
Dans la branche infrastructures, le chiffre d'affaires est en hausse de 9,2 % à 3,98 milliards d'euros, avec un carnet de commandes en hausse de 64 % sur un an à 14,9 milliards d'euros, renforcé par les contrats portant sur les travaux de génie civil des deux premiers réacteurs de type EPR2 de Penly et la conception-réalisation d'un tronçon de la ligne 15 Est du Grand Paris Express, annoncés fin 2023.
Dans la branche Energie-Systèmes, l'activité a augmenté de 17,6 % à 3,33 milliards d'euros, dont + 7,7 % en France et + 37,4 % à l'international.
Les concessions aéroportuaires et routières ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 5,6% à 1,86 milliard d'euros. Côté autoroutes, le trafic de véhicules a baissé au premier semestre sur le réseau APRR (- 0,9 %), reste quasiment stable sur l'A64 (- 0,3 %), mais progresse ailleurs (A79, A41, viaduc de Millau, autoroute de l'avenir au Sénégal). Côté aéroports, le trafic de Lille et Toulouse a augmenté de 1,5 % par rapport au 1er semestre 2023.
Eiffage a par ailleurs annoncé que la SBTi (Science Based Targets Initiative), le principal organisme de vérification "scientifique" des objectifs climatiques des entreprises, avait validé ses objectifs de réduction des émissions à court et moyen terme ainsi que l'engagement à la neutralité carbone "à l'horizon 2050". Le groupe Eiffage souhaite réduire d'ici 2030 de 46 % ses émissions de CO2 pour les scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions des fournisseurs), et de 30 % pour le scope 3 (émissions indirectes, clients), par rapport à 2019.
Pour l'année 2024, Eiffage espère obtenir un bénéfice net "du même ordre qu'en 2023".
Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat