La terrasse bois symbolise un nouveau style de vie d?autant que ce matériau, polyvalent permet de réaliser toute forme de structure selon la nature du sol.
Début 2009, un DTU 51.4 “Platelage extérieur en bois” viendra enfin encadrer la conception et la mise en œuvre des terrasses bois ! Ce DTU se doublera d’une norme sur les lames de platelage en bois massif.
Les bois massifs utilisés doivent présenter une classe d’emploi 3 ou 4. Les résineux comme le pin maritime traité en autoclave, le pin douglas et le mélèze purgés d’aubier sont des valeurs sûres. Tout comme les feuillus tropicaux tels que l’ipé recherché pour sa couleur, sa dureté et sa durabilité avec une classe d’emploi 4.
On voit apparaître des lames de bois thermo-huilé par imprégnation avec des huiles végétales. Une alternative au traitement en autoclave qui valorise des essences régionales réputées peu imprégnables comme le chêne, le châtaignier ou l’acacia.
Classe d’emploi 3 ou 4
Des règles strictes de mise en œuvre sont à respecter : taux d’humidité du bois de 18% maximum ; espacement entre lattes de 3 à 9 mm pour permettre les mouvements naturels du bois ; drainage de la surface du platelage ; ventilation de la structure porteuse ; préperçage des lames avant vissage recommandé qui doit s’accompagner d’un fraisage lors de l’utilisation de vis à tête fraisée pour un affleurement parfait de la vis afin d’éviter toute rétention d’eau à ce niveau.
AVIS D'EXPERT
| Wilfied Andres Dirigeant de la société Architecture et bois (Bas-Rhin) |
« Deux points à surveiller »
« Vingt ans d’expérience m’ont amené à faire attention à deux points en particulier : la section des lames de platelage et leur profil. Si la section des lattes n’est pas adaptée, le bois risque de tuiler dans le temps. À termes, les lames vont donc retenir l’eau favorisant ainsi le développement des mousses.
Or, le propre d’une terrasse en bois est quand même de ne demander aucun entretien particulier à condition, bien entendu, d’accepter la patine du bois dans le temps.
Comment éviter le tuilage ?
Il faut tenir compte du coefficient d’élancement d’une latte, correspondant au rapport largeur/épaisseur et variable selon l’essence utilisée. Même si des coefficients de 7 pour des essences stables à 4 pour certaines essences instables sont acceptables, nous conseillons un coefficient d’élancement inférieur à 6 pour les lattes en bois exotiques comme l’ipé.
Concernant le profil du platelage, aux lattes rainurées qui offrent plus de prise à la poussière et aux salissures, nous préférons des lattes à profil plat ou très légèrement bombé au centre qui favorisent l’écoulement des eaux de pluie et offrent un confort de marche supplémentaire. »
Solution n° 1 : Terrasse sur dalle bétonnée
Une surface recouverte de béton, d’enrobé ou même de carrelage, offre un excellent support, particulièrement stable, pour permettre la mise en œuvre d’un platelage en bois.
Compte tenu de la hauteur moyenne d’un seuil, l’ensemble du complexe lambourdes/lames ne doit, en général, pas dépasser quelques centimètres.
Selon l’épaisseur des lattes et des lambourdes utilisées, il est possible d’obtenir une épaisseur minimale d’environ 7 cm. Les lambourdes en bois sont isolées du sol soit par des cales plastiques auto-drainantes soit par des plots en PVC réglables si le support existant ne présente pas une pente régulière qui doit être de 1 %.
Lorsque les lambourdes sont positionnées dans le sens de la pente de la surface de la dalle (plus favorable pour l’écoulement des eaux de pluie), le calage sera d’une hauteur de 10 mm minimum et, avec les lambourdes posées perpendiculairement à la pente du dallage, de 20 mm minimum.
Pour isoler les lambourdes de la sous-face des lames du platelage (point où l’humidité est la plus importante voire constante) il est recommandé d’interposer entre les deux une bande bitumineuse clouée sur la face supérieure des lambourdes. Les lames sont ensuite fixées sur les lambourdes. Tous les bois utilisés doivent répondre aux exigences de durabilité correspondant à la classe d’emploi 4.
Intérêts :
solution idéale pour réhabiliter une ancienne terrasse abîmée ou vétuste.Limites :
la faible hauteur d’un seuil entraîne des contraintes en termes d’épaisseur du complexe bois.
Solution n° 2 : Terrasse sur sol stable
Cette configuration impose des travaux préparatoires au niveau du sol existant afin que l’eau de pluie puisse s’écouler convenablement. La couche meuble du sol doit être décapée (en constituant une forme de pente de 2 à 5%) pour disposer d’une hauteur d’environ 20 cm entre le niveau du terrain et celui de la future terrasse.
Il est important de vérifier que l’eau de pluie s’évacue correctement. À défaut, il faut alors mettre en place un lit drainant avec une couche de sable ou de gravillons… La pose d’un géotextile perméable à l’eau est également indispensable pour éviter la repousse des mauvaises herbes.
Même si le poids propre de l’ensemble structure/platelage dépasse rarement les 30kg/m2, les lambourdes doivent reposer sur des plots PVC (de préférence réglables) pour éviter les tassements différentiels de la terrasse avec un espacement calculé pour permettre une bonne répartition des charges (poids propre + charges d’exploitation de 150 kg/m2) sans risque que les plots ne s’enfoncent dans le sol.
Les lambourdes et les lames du platelage (classe d’emploi 4) sont ensuite positionnées puis assemblées en intercalant un feutre bitumineux. Pour stabiliser la structure, la terrasse est ceinturée par une lambourde périphérique fixée aux autres lambourdes par des vis bichromatées ou par des équerres.
À noter que cette mise en œuvre convient également à la réalisation d’un platelage sur un toit-terrasse avec étanchéité : dans ce cas-là, aucun travaux préalable au niveau du sol ni aucun géotextile n’est, bien entendu, requis. Par contre, il est indispensable d’utiliser des plots en PVC et non des cales dures pour éviter tout risque de poinçonnement de l’étanchéité.
Intérêts :
ne nécessite aucun engin de chantier imposant, ni tranchée, ni fondation.Limites :
les travaux préalables au niveau du sol sont importants.
Solution n° 3 : Terrasse sur sol instable
Ce cas de figure nécessite avant tout des fondations stables, imposant parfois de réaliser des fouilles jusqu’à des profondeurs suffisantes pour trouver le bon sol.
La structure, autoportante, va prendre appui sur quelques plots coulés en béton et dimensionnés pour reprendre le poids propre de la structure. Les poutres porteuses qui vont supporter les solives (fixées par sabot métallique) sont isolées des fondations par des ancres en acier galvanisé réglables.
Un feutre bitumineux est mis en place sur la face haute des lambourdes, le platelage est ensuite fixé. La liaison terrasse/mur de façade se fait par l’intermédiaire d’une muralière qui va permettre l’articulation entre les deux ouvrages : elle est scellée dans le mur par goujon, par tire-fond (mur en béton, pierre, brique creuse), par scellement chimique (mur en parpaing ou brique pleine) ou encore par l’intermédiaire de supports métalliques.
Les solives sont fixées sur cette muralière par des vis bichromatées. En présence de terre sous la terrasse, il est préférable de mettre un géotextile pour éviter la repousse de la végétation.
Intérêts :
le faible poids de la charpente facilite la mise en œuvre.Limites :
il est indispensable de réaliser des plots de fondations en béton.
Source : batirama.com / Virginie Bourguet