BTP Banque a analysé la situation de 5000 clients. L?étude révèle une profitabilité en baisse et un besoin de trésorerie toujours plus important.
Pour la cinquième année consécutive, BTP Banque s’est penchée sur les bilans de ses clients pour analyser l’évolution du secteur du BTP. L’étude porte sur un échantillon de 5000 entreprises dont 1400 entreprises de Gros-Œuvre, 2600 entreprises de Second-Œuvre et 1000 entreprises de Travaux Publics.
Elle permet d’appréhender l’évolution des entreprises du secteur, sur l’ensemble du territoire, et de mesurer l’impact de la conjoncture sur leur bilan, dans le Gros-Œuvre, le Second-Œuvre et les Travaux Publics.
Entreprises du BTP : une rentabilité en baisse
Les soldes intermédiaires de gestion subissent encore en 2012 une légère dégradation sur le secteur du Gros-Œuvre et du Second-Œuvre. Cette baisse s’inscrit dans la tendance négative des 5 dernières années (2008 à 2012).
Ainsi la profitabilité moyenne de ces deux secteurs a été divisée par deux sur cinq ans, pendant que le secteur des Travaux Publics enregistrait sur ces mêmes années une baisse ininterrompue. Cette baisse manifeste la profondeur de la crise qui a impacté le secteur.
Le nombre d’entreprises en pertes a donc fortement augmenté entre 2008 et 2012 sur l’ensemble du secteur (+ 7,7% pour le Gros Œuvre, + 7% pour le Second-œuvre, + 4,7% pour le secteur des Travaux Publics)
Des cycles d’exploitation plus tendus
Dans un contexte économique déjà tourmenté, le secteur du BTP a fait face à la mise en place de la loi LME imposant un raccourcissement des délais de paiement.
Les délais de paiement des clients supportés par les entreprises sont passés de 81 à 84 jours pour le secteur du Gros- Œuvre et sont restés relativement stables à 89 jours pour les secteurs du Second-Œuvre et des Travaux Publics sur les 5 dernières années (2008 à 2012).
Mais les délais de paiement accordé par les fournisseurs aux entreprises ont, dans le même temps, diminué sur l’ensemble des secteurs du BTP (- 4,7 jours pour le secteur du Gros-Œuvre, - 8 jours pour le secteur du Second-Œuvre et - 7 jours pour le secteur des Travaux Publics).
Il s’avère que les effets de la Loi LME n’ont pas pu encore être répercutés par les entreprises qui ont également subi l’impact des restrictions de couverture par les assureurs crédit au secteur du BTP.
Cette diminution générale des délais de paiement des fournisseurs, non compensée par les délais de paiement des clients qui se sont allongés, a fortement impacté les trésoreries générant une augmentation du besoin en fonds de roulement.
Les trésoreries dans le Gros-Œuvre ont ainsi baissé de 4 jours entre 2008 et 2012 quand celles du Second-Œuvre et des Travaux Publics sont passées à 16 jours seulement, après une baisse de 3 jours.
« Le développement fort des crédits de financement de l’exploitation délivrés par BTP Banque (+ 15% sur les 12 derniers mois) atteste de la tension des trésoreries des entreprises.
Pourtant, bien que nous ne puissions pas parler de reprise, la stabilisation de l’activité en 2013, certes à un niveau très bas et malgré des niveaux de prix qui continuent de dégrader les trésoreries, apporte un peu d’espoir », estime Claude Lavisse, Président du Directoire.
Source : batirama.com