Le commissionnement dans le bâtiment : comment ça marche ?

Le commissioning, commissionnement en français, vise à s’assurer de l’efficacité énergétique attendue après des travaux de construction ou de rénovation, et ce durant toute la durée de vie d'un bâtiment.

Le commissionning , commissionnement en français, vise à s’assurer de l’efficacité énergétique attendue après des travaux de construction ou de rénovation, et ce durant toute la durée de vie d'un bâtiment. Cela inclut les phases de conception, de construction, de mise en service et, enfin, de fonctionnement quotidien.

 

 

 

Le commissionnement : quèsaco ?

Selon la définition du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), le commissionnement représente "l’ensemble des tâches pour mener à terme une installation neuve afin qu’elle atteigne le niveau de performances contractuelles et créer les conditions pour les maintenir". Le commissionnement concerne les bâtiments neufs ou existants lors d’une rénovation et démarre dès la programmation du projet (pour se poursuivre tout au long du cycle de vie du bâtiment).

De fait, dans le bâtiment, le commissionnement permet d'optimiser l’investissement dans des technologies écoénergétiques et donc de faire des économies substantielles.

 

 

 

À quoi sert le commissionnement ?

Dans le bâtiment (tertiaire, résidentiel), le commissionnement est essentiel, tant au moment de la rénovation que de la construction. Il permet :

– d'optimiser la coordination entre tous les équipements (chauffage, ventilation, climatisation, éclairage) consommant de l'énergie dans un bâtiment donné ;

– De garantir que tous ces systèmes consomment le moins d'énergie possible pour une efficacité énergétique maximisée ;

– De renforcer confort et sécurité ;

– Et, enfin, de réduire de fait les coûts de maintenance, en assurant autant que possible la prévention des pannes afin de prolonger la durée de vie des équipements.

 

S'il lui ressemble comme à un cousin, le CPE (Contrat de Performance Énergétique) diffère cependant du commissionnement par son caractère court-termiste et les pénalités prévues en cas de non-respect dudit contrat. © CPE

 

 

 

L'agent de commissionnement

Au moment de faire sortir une construction neuve de terre, comme dans le cadre d'une rénovation d'ampleur, il peut être alors opportun de faire appel à un agent de commissionnement. Ce dernier est fréquemment un prestataire externe en AMO ou bien intégré directement à l'équipe de maîtrise d’œuvre. L’agent de commissionnement définit les objectifs de performance et élabore un plan de commissionnement détaillé contenant les informations suivantes : le PMV (Plan de Mesure et de Vérification), la liste et le contenu des opérations de commissionnement, le calendrier d’exécution et, enfin, les intervenants associés.

 

 

 

Les cinq avantages du commissionnement

Les principaux bénéfices du commissionnement sont au nombre de cinq :

– un amortissement rapide, malgré l'investissement initial, grâce aux économies réalisées sur les coûts énergétiques et opérationnels : dès un an, selon le Cerema ; sinon de l'ordre de 2 à 3 ans ;

– Des économies d’énergie et une empreinte carbone réduite ;

– Une réduction des opérations de maintenance et une prolongation de la durée de vie des équipements ;

– Peu ou pas de travaux modificatifs, le commissionnement certifiant dès le départ que les équipements fonctionnent impeccablement ;

– Une conformité au décret tertiaire, concernant les sites abritant des activités tertiaires de plus de 1 000 m2.

 

 

 

Quels labels qualité préconisent ou exigent un commissionnement ?

Certains labels environnementaux recommandent fortement le recours à des missions de commissionnement, quant ils ne l'exigent pas. Ainsi, c'est le cas de la certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), du label LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), du DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen), de la certification HQE (Haute Qualité Environnementale) et, enfin, du label Effinergie.

Enfin, le CBCP (Certified Building Commissioning Professional) est une certification reconnue pour les professionnels formés en tant qu'agents de commissionnement.

 

 

 

 

Quel est le coût du commissionnement ?

Le prix étant dépendant de la taille du bâtiment, du périmètre d’intervention ou même des tarifs du prestataire choisi, il demeure par essence variable. Toutefois, le Cerema précise qu'il peut aller au-delà de 120 000 euros dans certains cas, ce qui représente un certain investissement.

L’Ademe a donc mis en place une aide, prenant la forme d'une subvention (uniquement le secteur tertiaire) couvrant 50 % du coût de la mission de commissionnement, avec un plafond de dépenses totales fixé à 30 000 euros pour un bâtiment et 60 000 euros pour plusieurs bâtiments.

 

 

 

Quid du rétro-commissionnement dans l’existant ?

Le rétro-commissionnement, quant à lui, permet d’améliorer la performance énergétique, après construction ou rénovation, sur un projet n’ayant pas fait au préalable l’objet d’un commissionnement, ou alors il y a fort longtemps. Son objectif majeur est d’identifier les opportunités d’améliorations opérationnelles, sans que cela ne nécessite des investissements importants. Cela inclut l’ajustement des équipements de CVC (chauffage, ventilation et climatisation), l’automatisation du bâtiment et d’autres systèmes, la maximisation de l’éclairage, etc. : toute démarche visant à s’assurer que le bâtiment existant fonctionne de manière optimale, offrant ainsi des économies d’énergie et une meilleure performance globale.

 

Source : batirama.com / Laure Pophillat

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