Le stockage d’énergie en batterie voit ses coûts baisser rapidement. L’attrait du consommateur final, des bâtiments tertiaires, dont les grands commerces, et des industriels pour l’autoconsommation est renforcé.
Au Forum EnerGaïa 2024 à Montpellier, on voyait au moins autant de solutions statiques de stockage d'électricité que de panneaux photovoltaïques. On parle de stockage d’électricité stationnaire, par opposition au stockage en batteries à bord de véhicules électriques.
Stellantis et le spécialiste chinois CATL ont annoncé il y a une semaine un investissement de 4,1 milliards d’euros pour construire une usine de batteries en Espagne, mais elle est destinée au stockage embarqué. Pour choisir un stockage d’électricité stationnaire, outre la proximité du vendeur et de l’entreprise de maintenance, il faut se poser plusieurs questions.
Tous les stockages d’électricité domestiques à EnerGaïa présentent la même architecture : un compartiment en haut contient l’oinduluer de charge/décharge et l’automate de pilotage du stockage. En-dessous, des compartiments empilables contiennent les batteries. La capacité des compartiments varie selon les marques de 2,5 à 5 kWh. La capacité des stockages domestiques atteint facilement 15 kWh avec trois compartiments empilés. Au-delà, il est possible de monter d’autres compartiment en parallèle pour atteindre ou dépasser 30 kWh stockés. © PP
Les technologies de stockage stationnaire
La première est la technologie du stockage. Au Forum EnerGaïa 2024, il n’y en avait plus qu’une : des batteries LiFePO4 ou LFP, autrement dit Lithium-Fer-Phosphate. Les technologies précédentes, comme les batteries au plomb et les batteries Lithium-Ion, ont disparu. On ne voyait pas non plus de batteries à flux redox. Les batteries LiFePO4 sont moins lourdes, à capacité égale, que les batteries Lithium-ion. Elles sont également plus sûres parce qu’elles s’enflamment difficilement. Enfin, elles offrent un nombre de cycles de chargement/déchargement plus important. Le géant chinois CATL est cependant en train de développer des batteries sodium-ion, principalement en raison de la grande disponibilité du sodium sur terre et dans la mer, contrairement au lithium très rare sur notre planète. On devrait voir les premières batteries au sodium-ion, destinées à des stockages stationnaires, dès la fin 2025.
SINOTECH proposait à EnerGaïa des solutions de stockage d’électricité domestiques en batteries LFP de 5 ou 10 kWh avec sa gamme ZT-B5NLV1, avec une puissance de sortie de 5 kW. Pour le tertiaire ou le collectif, la gamme ZT-B77NVH propose 8 modules empilables de 7,6 à 34,5 kWh, avec un maximum de 9 modules empilés. Pour les grandes installations PV en toiture, la gamme ZT-ESS-100 kW/215 kWh de SINOTECH pousse à 215 kWh stockés par module, avec une puissance PV admissible de 50 ou de 60 kWc. Cette dernière gamme est contenue dans des armoires extérieures étanches, contenant déjà l’onduleur, dont le rendement atteint 98 % à puissance nominale. © PP
Capacité, puissance admissible, puissance de décharge
Les autres critères de choix d’une solution de stockage d’électricité qui viennent immédiatement à l’esprit sont :
– la capacité de stockage ;
– La puissance du champ photovoltaïque admissible ;
– Et, enfin, la puissance de décharge.
Sous la marque Triple Power, Solax proposait la gamme de stockage domestique T-BAT-SYS-HV-S2.5, toujours à base de batteries LFP. Cette gamme est construire à partir de modules de stockage et offre douze solutions de deux à treize modules, pour des puissances de stockage de 5,1 kWh (2 modules) à 33,2 kWh avec treize modules. La puissance de décharge va de 3 kW à 45 kW à partir de huit modules. Notons au passage que dans une batterie, toute l’énergie stockée n’est pas utilisable, la gamme T-BAT-SYS-HV-S2.5 permet de récupérer 90 % de l’énergie stockée.
La gamme X3-IES All-in-One de Solax est constituée de stockages modulaires, surmontés par le compartiment onduleur et pilotage. Elle offre cinq capacités de stockage contenant de 2 à 6 batteries – 10,1, 15,3, 20,4, 25,6 et 27,6 kWh – pour des puissances PV admissibles de 10, 12, 16, 20, 24 et 30 kWc et des puissances de décharge de 5, 6, 8, 10, 12 et 15 kW. © PP
Pour l’industrie et l’équilibrage du réseau électrique, CNTE, filiale de CATL, exposait des solutions avec un stockage de 3727,36 kWh et des puissances de sortie de 1000, 1200, 1500 ou 1725 kW, toujours en batteries LFP. Il est possible d’associer deux systèmes en parallèle. © PP
Nous avons appris sur le stand CNTE que les coûts du stockage baissent fortement. Pour un stockage de plusieurs dizaines de MWh, le coût était de 260 € HT/kWh début 2023. Il est tombé en dessous de 140 € HT/MWH. Ce ne sont pas du tout les prix que l’on observe pour des stockages domestiques, naturellement. Pour 3kWh de capacité, il faut compter environ :
– 4 000 € HT en prix public,
– 5 000 à 8 000 € pour 8 à 10 kWh,
– et 10 000 € pour 14-15 kWh.
Syrius Solar Industry, spécialiste français du solaire thermique, se lance dans le photovoltaïque avec stockage d’électricité. À EnerGaïa, l’entreprise montrait son panneau PV Syrius PW500 bifacial avec un rendement de 22,48 %, ses coffrets électriques, ses onduleurs, son stockage électrique eCactus et la solution tout-en-un stockage + onduleur Agave-SH de eCactus : batteries LFP, capacités de 5,12 ou 10, 24 kWh et une durée de vie de 6 500 cycles de chargement/déchargement. © PP
Sur le stand Technideal, IMEON dévoilait ses nouveaux onduleurs hybrides monophasés IMEON NEO 3,6, 4,6 ou 6 kW. Ils disposent de la fonction backup (secours électrique qui se met en route en cas de défaillance du réseau) dans les mêmes puissances. Ils gèrent des puissances PV de 7 200, 9 200 et 12 000 Wc et pilotent les batteries LFP IMEO-NEO de 3,55 (1 module) à 10,65 kWh (3 modules). © PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi