Les exposants de Batimat 2013 ne présentent pas de nouvelle matière avec un ? miraculeux. Mais les résistances thermiques, et donc les épaisseurs, s?accroissent?Tour d'horizon.
Les solutions actuelles s’orientent vers une augmentation de l'épaisseur des isolants pour atteindre des résistances thermiques supérieures à 6. Elles concernent l’isolation complète du bâti, y compris les parties enterrées et les fondations, et s’attachent à faciliter la mise en œuvre pour les entreprises.
De leur côté, les isolants biosourcés poursuivent leur développement tandis que les solutions de gros-oeuvre isolantes se multiplient.
Isolation des combles
En ce qui concerne l'isolation des combles en maison individuelle, les laines minérales au λ de 0,035 W/(m.K) deviennent la solution de base.
Pour répondre spécifiquement à la problématique d'isolation des combles perdus sur plancher horizontal, Isover présente à Batimat 2013, sa laine de verre en rouleau IBR 400 : elle fournit une résistance R = 10 m².K/W en une seule couche de 400 mm d'épaisseur.
Depuis Batimat 2011, seulement deux nouvelles matières sont apparues pour l'isolation des combles. La première est l'Isoduo d'Isover. C'est un isolant composite à base de fibres de bois (50%), de laine de verre (40%), de liant en fibre de polyester (8,7%) et d'additifs (1,3%).
Isover le recommande pour l'isolation des combles en rampants ou en combles perdus, ainsi que pour l'isolation des murs à ossature bois (MOB). Cette nouvelle matière est protégée par un brevet, conjointement détenu par Buitex et Isover. Le premier produit issu de cette nouvelle matière est l'Isoduo 36, disponible en rouleau et dont le lambda atteint 0,036 W/(m.K).
Dans le même temps, la certification des isolants biosourcés progresse. L'Acermi -l'association qui certifie les isolants en France- a spécialement développé un nouveau référentiel, baptisé Tremplin. Il a permis à Buitex de faire certifier son produit Isonat Cotonwool, à base de textiles recyclés.
Billes de granulats de PSE
Pour faire bonne mesure, Buitex a également obtenu un Avis Technique pour la mise en œuvre de ce nouveau produit. Soufflé en combles, un R = 9 se traduit par un poids de seulement 6 kg/m².
La seconde matière nouvelle, ce sont les billes de granulats de PSE (Polystyrène expansé). La matière n'est pas nouvelle puisque le PSE est connu depuis 40 ans, mais le conditionnement est nouveau.
Les billes de PSE, dont le λ varie de 0,033 à 0,035 W/m.K, sont soufflées comme l'isolation en cellulose : en vrac dans les combles perdus, dans les coffres de murs à ossature bois, etc.
Comme la cellulose, les billes de PSE constituent une couche d'isolation thermique sans joint et sans découpe, mais totalement hydrophobe. Les billes de PSE sont proposées par les fabricants de ouate de cellulose, notamment par Isocell.
Isolation par l'extérieur
L'isolation thermique par l'extérieur (ITE) est omniprésente à Batimat, sous ses deux formes principales : sous enduit et sous bardage. Saint Gobain Weber France promeut son système sous enduit weber.therm XM ultra 22, à base de panneaux de mousse phénolique weber.therm ultra 22, en 1200 x 400 mm, pour des épaisseurs de 40 à 120 mm.
Ces panneaux sont revêtus d'un voile en fibre de verre sur chaque face. Leur λ est de l'ordre de 0,022 à 0,023 W/m.K. La mousse phénolique possède un comportement au feu similaire à celui de la laine de roche.
A résistance thermique égale, son épaisseur est plus réduite et son poids inférieur de plus de moitié à celui de la laine de roche. En ce qui concerne l'ITE sous bardage rapporté, Knauf Insulation montre à Batimat son produit "façade 032", dont le λ atteint 0,032 W/(m.K) jusqu'à des épaisseurs de 200 mm.
Isover met en avant ses gammes Isofaçade 32 jusqu'à 160 mm (R = 5), Domisol LV pour la maison individuelle avec λ de 0,032, en 120 et 150 mm, sa solution Multimax 30 avec un λ de 0,03 jusqu'à 90 mm. Ce qui donne R = 3 pour 90 mm d'épaisseur seulement.
L'isolation des parties enterrées
Comme la performance thermique exigée croît, après avoir traité les parois verticales et les toitures, les concepteurs se tournent désormais vers l'isolation thermique des parois enterrées. Les industriels proposent des solutions à la fois pour l'isolation des parois enterrées verticales et, carrément, pour l'isolation des fondations, de manière à gommer tout pont thermique.
Pour les parois verticales, le Foamglass distribué par Pittsburgh Corning France est la solution la plus connue. Son λ varie de 0,041 à 0,050 W/(m.K). Imperméable, imputrescible, inattaquable par les insectes, incombustible, étanche aux gaz, le Foamglass résiste à une compression de 60 t/m².
Il se pose à l'extérieur des parois enterrées sans limite de profondeur, en une ou deux couches. Pour les mêmes emplois, BASF montre à Batimat son système Styrodur en PSX (Polystyrène Extrudé), commercialisé en France par Lafarge. Le λ du Styrodur varie de 0,033 à 0,034 W/(m.K). Il est imputrescible, résistant à l'eau, à la compression et aux attaques d'insectes.
Pas de pont themique sur les fondations !
Knauf Insulation expose sa solution à base de plaques Polyfoam, revêtues sur une face d'une protection de 10 mm, composée de particules de bois et de ciment. Ce qui évite d'endommager l'isolant lors du remblaiement. Les plaques Polyfoam sont disponibles un λ de 0,029 W/(m.K), des dimensions de 600 x 1250 x 40 à 120 mm et des résistances mécaniques de 130, 185 ou 215 kPa.
Toujours pour l'isolation des parois verticales enterrées, Jackon Insulation propose ses panneaux Jackodur, mais il met également en avant son système d'isolation thermique des fondations Jackodur KF 300, 500 ou 700. Il s'agit de panneaux de PSX avec une résistance à la compression de 300 à 700 kN/m², une épaisseur de 40 à 240 mm et un λ de 0,034 à 0,038 W/m.K.
L'entreprise installe une semelle à base de Jackodur KF à fond de fouille et coule les fondations sur cette semelle isolante. Cette solution supprime tous les ponts thermiques des fondations et convient pour des bâtiments de plain-pied ou R+1.
Knauf Insulation propose de la laine de roche en vrac pour l'isolation thermique des combles perdus. Doc. Knauf Insulation
La ouate de cellulose a surmonté la mini-crise due à l'abandon des sels de Bore dans sa composition. L'analyse des nouveaux liants et adjuvants a permis d'aboutir à de nouveaux Atec, parus en masse au début du mois de septembre 2013. Doc. Isocell
Apparues fin 2012, les billes ou granulés de PSE constitue l'une des deux seules matières nouvelles pour l'isolation des combles perdus ou le remplissage des cavités des murs à ossature bois. Les fabricants recommandent ce produit pour les mêmes emplois que la ouate de cellulose. Doc. Isocell
Isonat Cotonwwol de Buitex est le premier isolant issu du recyclage de textiles, certifié selon le nouveau référentiel Tremplin de l'Acermi. Doc. Buitex
Isoduo, la nouvelle matière d'Isover est destinée aux mêmes emplois en ITI que la laine de verre et, particulièrement, à l'isolation des murs à ossature bois. Isoduo se compose de 50% de fibres de bois, de 40% de laine de verre, d'additifs et de liants (10%). Doc. Isover
Les systèmes de hourdis isolants – sous Atec – constituent une isolation thermique extérieure des dalles sur vide sanitaire en maisons individuelles, en petit collectif et en petit tertiaire. Les fabricants ont ajouté des pièces isolantes pour réduire le pont thermique de la maçonnerie périphérique du vide sanitaire. Doc. Recticiel
Selon tous les fabricants, l'ITE sous bardage rapporté se développe plus rapidement que l'ITE sous enduit depuis 18 mois environ, notamment en tertiaire et en logements collectifs. Doc. Knauf Insulation
BASF a annoncé en juillet 2013 le lancement d'un nouveau matériau d'isolation, dont le λ serait < 0,016 W/(m.K). La construction d'une première usine de fabrication a débuté en août 2013. Le matériau sera disponible en quantités, sous forme de panneaux rigides, à partir du second semestre 2014. Il s'agit d'un aérogel organique, poreux à la vapeur d'eau. Doc. BASF
Le système Jackodur Atlas de l'allemand Jackon Insulation est composé de dalles de PSX (polystyrène extrudé) emboîtables. En raison de sa forte résistance à la compression, ce procédé est utilisé pour l'isolation des fondations des bâtiments R à R+2 en logement et en petit tertiaire. Cela supprime tout pont thermique vers le sol. Doc. Jackon Insulation
L'isolation par l'extérieur des toitures en maisons individuelles permet de gagner du volume sous toiture. En rénovation, cette méthode supprime toute intervention dans le logement. Il existe des solutions en PU, PSE, PSX ou laines minérales d'une densité plus importante que celles utilisées pour l'isolation des parois verticales. L'isolant reçoit une membrane d'étanchéité. Les chevrons sont posés directement sur cette membrane. Doc. Saint-Gobain Isover
Le Foamglass peut également supporter des parements collés. Ici les briquettes de parement sont collées aux dalles de Foamglass. Doc. Foamglass
En raison de sa totale insensibilité à l'eau et aux insectes, ainsi que sa très forte résistance à la compression, le Foamglass s'adapte particulièrement bien à l'isolation par l'extérieur des parois enterrées. Doc. Foamglass
Mis au point par BASF, le PSE graphité offre une meilleure résistance thermique que le PSE blanc. En ITE, il faut tenir compte de sa dilatation et ménager une transition élastique entre les points d'appuis durs - menuiseries de portes et de fenêtres… et les dalles isolantes. Doc. BASF
L'isolation des toitures par l'extérieur, combinée avec des membranes assurant l'étanchéité à l'air, se généralise. Les offres n'émanent plus seulement des spécialistes de l'isolation thermique, mais aussi des industriels de la couverture. Doc. Monier
Parmi les isolants biosourcés, les fibres de bois continuent leur développement et offrent des solutions d'ITE. Les autres matières biosourcées – laine de chanvre, etc. - ne sont plus en croissance. Doc. Homatherm
Source : batirama.com / Pascal Poggi