Rénovation urbaine : un rapport préconise de lutter contre la ségrégation socio-spatiale

La rénovation urbaine pilotée par l'Anru doit passer par la poursuite de la lutte contre la ségrégation socio-spatiale et par son élargissement "aux territoires vulnérables au changement climatique".

Selon un rapport, la rénovation urbaine pilotée par l'Anru, pilier de la transformation des quartiers populaires, doit passer par la poursuite de la lutte contre la ségrégation socio-spatiale et par son élargissement "aux territoires vulnérables au changement climatique".

 

 

 

Une ségrégation socio-spatiale qui s'est accrue

Intitulé "Ensemble, refaire la ville", ce rapport, commandé en décembre 2023, vise à "nourrir les réflexions du gouvernement pour la préparation d'une stratégie globale de renouvellement urbain", vingt ans après la création de l'Anru (Agence Nationale pour la Rénovation Ubraine). Il intervient à un moment-clé pour l'agence, qui ne vit que par ses programmes, alors que le deuxième programme de rénovation urbaine (NPNRU) doit s'achever en 2030, avec une fin d'allocation des financements en 2026. 

Les auteurs dressent le constat d'une ségrégation socio-spatiale qui s'est accrue "sous les effets combinés de la métropolisation, de la désindustrialisation et de l'accroissement des inégalités sociales", et relèvent des problématiques communes aux habitants des 1 609 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et à ceux des "territoires ruraux, périurbains et en déprise économique".

Qu'ils soient pauvres "dans une commune rurale isolée" ou "dans un quartier urbain enclavé", les habitants sont confrontés aux mêmes difficultés :

– trouver un emploi ;

– Accéder aux services publics ;

– Se loger ;

– Se déplacer ;

– Et à se soigner.

 

À ces fragilités existantes s'ajoutent celles liées au changement climatique.

 

 

 

Faire de la lutte contre la ségrégation socio-spatiale une priorité nationale

Estimant que la "ségrégation et l'éloignement des services" ont été les "ressorts communs" des émeutes de 2023 et de la crise des " de 2018, le rapport préconise de réaffirmer comme "priorité nationale" la lutte contre la ségrégation socio-spatiale.

Un "comité interministériel d'aménagement du territoire, placé auprès du Premier ministre" devra "porter une politique nationale de rééquilibrage territorial et d'anticipation des conséquences territoriales du changement climatique". Il devra élaborer un "plan national interministériel de mobilisation en faveur des quartiers prioritaires" garant du "déploiement des politiques de droit commun" ainsi qu'un "plan national interministériel de mobilisation en faveur des territoires fragilisés".

Les auteurs plaident également pour la "nécessité de poursuivre une politique de renouvellement urbain résiliente centrée sur les quartiers prioritaires" et estiment pertinent d'élargir cette politique publique "à d'autres territoires fragiles ou risquant de l'être" sous l'effet du changement climatique. Afin d'éviter "un trou d'air" dans les programmes Anru, la mission préconise par ailleurs le lancement dès 2025 d'un programme national de renouvellement urbain, "avec pour objectif la lutte contre la ségrégation urbaine et la résilience territoriale" en ciblant les quartiers prioritaires "les plus vulnérables".



Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

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