Les résultats de Kingfisher (Castorama) minés par un marché français du bricolage maussade

Grevé par la morosité du marché français, le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher (Castorama) annonce un bénéfice net annuel en nette baisse.

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher (Castorama) a annoncé mardi 25 mars 2025 avoir quasiment divisé par deux son bénéfice net annuel, miné par un marché français morose.

 

 

 

Une chute brutale de 46 %

Le propriétaire des marques Castorama et Brico Dépôt en France a enregistré un bénéfice net de 185 millions de livres (221 millions d'euros) lors de l'exercice achevé fin janvier, contre 345 millions de livres (413 millions d'euros) un an plus tôt, soit une chute de 46 %.

Le groupe assure qu'une part importance de ce plongeon s'explique par un effet comptable lié à la révision des projections financières de certains magasins. Sans ces éléments, le bénéfice net a reculé de 8,4 %. Présent également au Royaume-Uni (enseignes B&Q et Screwfix) et en Pologne, Kingfisher est surtout affecté par l'état du marché du bricolage en France où le groupe, qui y réalise tout de même un tiers de son chiffre d'affaires, a vu ses ventes perdre 6,1 % en un an, à 3,8 milliards de livres (4,5 milliards d'euros).

 

 

 

Kingfisher affecté par l'état du marché du bricolage en France

Présent également au Royaume-Uni (enseignes B&Q et Screwfix) et en Pologne, Kingfisher est surtout affecté par l'état du marché du bricolage en France où le groupe, qui y réalise tout de même un tiers de son chiffre d'affaires, a vu ses ventes perdre 6,1 % en un an, à 3,8 milliards de livres (4,5 milliards d'euros).

"Comme nous l'avions anticipé, le contexte général de marché a été défavorable" a jugé lors d'un point presseThierry Garnier, le directeur général de Kingfisher, qui s'est toutefois félicité que les ventes en France aient moins baissé que celles du secteur en général (autour de - 7 %, selon l'institut GfK). "L'environnement politique instable en France a pesé sur l'économie et la confiance des consommateurs en 2024", selon le groupe, et en particulier la faiblesse du marché immobilier pèse sur "ce qu'on appelle la catégorie projets (les salles de bain et cuisine) dont les ventes sont en baisse". Kingfisher rapporte également que certaines mesures gouvernementales en 2024, qu'il s'agisse du relèvement du salaire minimum au Royaume-Uni ou bien de la baisse des allègements de charge en France, ont par ailleurs pesé sur ses coûts.

Le marché britannique en légère hausse (les ventes y ayant augmenté de 1,2 %) et le marché polonais plus dynamique (+ 3,2 %) ont partiellement compensé la baisse en France, permettant un chiffre d'affaires annuel en retrait de seulement 0,8 % à 12,7 milliards de livres (15,2 milliards d'euros).

 

 

 

Quid de Castorama ?

Le groupe avait annoncé en 2024 un "plan de rentabilité" pour Castorama en France, qui incluait notamment un plan de départs volontaires sur une centaine de postes à son siège, près de Lille, ainsi qu'une réduction de la surface de plusieurs de ses magasins.

 

"Castorama progresse rapidement dans l'optimisation et la modernisation de ses magasins les moins performants", a assuré mardi Kingfisher, qui tente également le passage en franchise sur deux de ses magasins (ici, un magasin Castorama à Lille). © Philippe Huguen / AFP

 

 

À la Bourse de Londres, le titre perdait plus de 14 % mardi 25 mars 2025, vers 14H00 GMT, les investisseurs se montrant surtout déçus par les prévisions de bénéfices pour le prochain exercice annoncées mardi par Kingfisher, plus basses qu'attendu.

Kingfisher, qui compte quelque 2 000 magasins, avait déjà annoncé l'an dernier :

– un bénéfice net annuel en baisse (- 26 %),

– et un chiffre d'affaires quasi stable sur un an (- 0,6 %).

 

Thierry Garnier a déclaré mardi rester "optimiste à moyen terme", assurant que "le marché de l'amélioration de la maison allait croître."



Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Freepik

↑ Allez en Haut ↑