Face à la baisse d?activité enregistrée par certaines entreprises, la Chambre Nationale des Artisans des Travaux publics et du Paysage (CNATP) se mobilise pour soutenir ses adhérents. Elle est sur le point de signer un accord avec une banque pour débloquer sous 48 heures un prêt 3 à 5000 euros pour les entreprises en grande difficulté. Rencontre avec le président Gérard Bobier.
Bâtirama : Comment se portent vos adhérents en ce début d’année 2009 ?
Gérard Bobier : On ne parle plus de ralentissement mais de réelle baisse d’activité. Toutefois, nos adhérents ne sont pas tous touchés de la même façon. Ceux qui sont positionnés sur les marché de l’assainissement ne ressentent pas encore les effets de la « crise ». De même, les professionnels qui interviennent en matière d’installation de systèmes de récupération des eaux de pluie devraient être moins exposés. En revanche, les travaux routiers et d’aménagements de lotissement subissent une réelle baisse d’activité. En 2008, nos carnets de commandes étaient garnis entre 7 et 12 mois à l’avance. Actuellement, la visibilité ne dépasse pas deux mois.
Quelles sont aujourd’hui les principales préoccupations de vos adhérents ?
Nous venons tous de vivre 5 à 6 années assez exceptionnelles. Les artisans en ont profité pour renouveler, voire agrandir leur parc de matériel, à crédit, cela va de soi. Certains ont embauché aussi pour accompagner la croissance. Les inquiétudes aujourd’hui portent essentiellement sur ces deux points : ne plus pouvoir rembourser faute d’activité suffisante et être dans l’obligation de licencier du personnel. Nous craignons aussi la frilosité des banques qui peut être fatale aux entreprises les plus fragiles dans une période comme celle que nous traversons. Ce ne sont pas les TPE qui se sont amusées à spéculer sur les places boursières. Pourtant aujourd’hui, comme les autres, elles paient les pots cassés !
A ce propos, vous avez engagé un nouveau partenariat avec une banque. En quoi consiste-t-il ?
Nous avons engagé un partenariat avec le Crédit Mutuel pour que nos adhérents puissent profiter de certains avantages sur les produits et services de cette banque. Face à la conjoncture, nous sommes sur le point de signer un accord spécifique visant à l’obtention sous 48 heures d’un prêt d’un montant entre 3 et 5 000 euros pour aider les entreprises artisanales en difficulté. C’est une mesure concrète même si on sait bien qu’elle ne résoudra pas tous les problèmes.
Comment vos adhérents peuvent-ils traverser cette période difficile ?
Notre rôle en tant qu’organisation professionnelle, c’est de les aider à s’adapter. C’est l’occasion de revoir les modes d’organisation de l’entreprise pour faire des économies. Comme ce fut déjà le cas face à la flambée du pétrole, on peut optimiser chaque déplacement pour consommer moins. La concurrence va se durcir alors il faudrait aussi offrir une meilleure réactivité au client qui demande un devis et bien gérer la relance. Les chefs d'entreprises peuvent également mettre à profit une période de baisse d’activité pour envoyer leur personnel en formation ou se former eux-mêmes. Certains pourront se perfectionner dans un domaine précis alors que d’autres en profiteront pour acquérir de nouvelles compétences avant de se lancer sur des marchés qui résistent mieux.
Propos recueillis par Céline Jappé