La délégation de l'UPA à la tête du mouvement des "sacrifiés" a mis en garde le gouvernement après n'avoir obtenu aucune promesse de baisse des prélèvements sociaux et fiscaux.
"Que le gouvernement prenne garde, on est au bord de l'explosion", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet, qui a remis au directeur de cabinet du Premier ministre les 700.000 signatures d'une pétition de soutien des commerces de proximité lancée le 13 novembre.
"Le succès de notre pétition dépasse nos espérances mais confirme aussi les inquiétudes et les difficultés des artisans et commerçants ainsi que l'espoir qu'on fonde sur nous", a-t-il indiqué, rappelant que "six entreprises disparaissent toutes les heures en France".
Déçu de ne pas avoir été reçu par François Hollande ou Jean-Marc Ayrault, M. Crouzet a critiqué "l'indifférence et la violence passive du gouvernement qui compte sur la trêve des confiseurs pour étouffer le mouvement".
Sur ses principales revendications, l'UPA estime n'avoir "obtenu aucune réponse", qu'il s'agisse de l'élargissement du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) aux travailleurs indépendants, de la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs au statut avantageux, ou du rétablissement des mesures de soutien aux employeurs d'apprentis.
Pis, l'organisation patronale assure que les mesures d'aide accordées fin novembre par la ministre de l'Artisanat Sylvia Pinel et le ministre du Budget Bernard Cazeneuve, dont les décrets d'applications se font toujours attendre, vont entraîner des complications supplémentaires.
L'UPA, qui regrette que les grosses entreprises, mieux à même de défendre leur cause, ne soient pas plus mises à contribution, demande également au gouvernement de faire pression sur les banques afin qu'elles accompagnent les artisans et commerçants en situation précaire, et réclame la simplification d'une réglementation trop lourde, peu claire et parfois absurde.
Même si le mouvement se veut toujours "apolitique", il n'exclut désormais plus de peser sur les prochaines municipales en mars "en saisissant directement les maires et les parlementaires", a annoncé le vice-président de l'UPA, Pierre Martin.
"On sent le ras-le-bol monter", a-t-il assuré à l'AFP alors que les représentants territoriaux de l'UPA étaient réunis dans la matinée sur l'Esplanade des Invalides. "Nous ne sommes pas écoutés. C'est dangereux car nous représentons une soupape de sécurité".
Source : batirama.com