Plombier-chauffagiste, depuis plus de 30 ans, Pierre Mas s?est très tôt tourné vers les ENR. Portrait d?un artisan spécialisé en énergies renouvelables? et pionnier en la matière.
Ancien élève du lycée Maximilien Perret à Vincennes (94), établissement spécialisé dans la plomberie, le chauffage et le génie climatique, Pierre Mas s’installe à l’âge de 25 ans à son compte à Ramonville Saint Agne près de Toulouse (31) après avoir été, pendant 8 ans, apprenti puis salarié dans une entreprise.
Très tôt, ce jeune artisan fait le douloureux constat du gaspillage de l’énergie. Il n’aura alors de cesse de se former et de pouvoir toujours être en mesure de répondre à toutes les demandes de sa clientèle.
En 1999, il prend donc connaissance de la première formation du Plan Soleil initiée par l’Ademe avec Qualisol et s’y inscrit. «A cette époque, je faisais vraiment partie des premiers, nous étions huit à suivre cette formation et nous faisions office de pionniers», explique Pierre Mas.
Professionnalisme et opportunisme
«Les personnes qui étaient inscrites à cette formation étaient vraiment là par conviction. Mais par la suite, deux types d’installateurs se sont formés. Les installateurs plombiers classiques qui avaient des demandes de clients mais ne pouvaient pas répondre faute d’informations, de formations. Et les autres, que j’appelle les vendeurs de crédits d’impôt, les ‘éco-délinquants’, les opportunistes», commente cet artisan aujourd’hui âgé de 51 ans.
Ces derniers ont fait leur apparition dans les années 2006/2008 en créant des structures spécialisées dans les énergies renouvelables. « Ils ont donc fait beaucoup de tort à l’ensemble de la profession. Mais ils ne sont pas restés longtemps sur le marché, ils se sont ensuite dirigés vers les pompes à chaleur puis maintenant les poêles à bois… Ils surfent sur la vague des nouveautés…», reprend Pierre Mas.
Différentes qualifications
Depuis, les appellations Qualisol, auparavant délivrées par l’Ademe et dès 2006 par Qualit’ENR, sont devenues des qualifications. D’autres organismes tels Qualibat ou Qualifélec délivrent également des Qualification EnR . Leur accréditation par le Cofrac est «gage de sérieux et d’impartialité», souligne l’artisan.
Des qualifications d’autant plus intéressantes qu’elles permettront aux entreprises de faire bénéficier à leurs clients des crédits d’impôts et de l’Eco PTZ, dans le cadre de l’éco-conditionnalité mise en place par l’Ademe.
Les entreprises devront impérativement être qualifiées afin que leur client puisse bénéficier de tous les avantages financiers. «Les éco-délinquants vont être beaucoup plus gênés dans leur action que les entreprises artisanales classiques », ironise Pierre Mas.
60 % de plomberie et 40 % d’ENR
Aujourd’hui, Pierre Mas réalise 60 % de son chiffre d’affaire dans l’activité chauffage-plomberie et 40 % dans les énergies renouvelables. Il emploie 10 salariés dont deux apprentis. «En 2012, j’avais 4 apprentis mais c’était un peu exceptionnel», note l’artisan.
La plupart de ses salariés sont des anciens apprentis, «l’ ayant été moi même, c’est important pour moi de laisser une chance à des jeunes», avoue-t-il.
Conscient que ce n’est pas toujours facile, Pierre Mas reconnaît qu’il y a des échecs avec les jeunes mais pour lui, «ce n’est ni noir ni blanc, il y a une zone grise et c’est sur cette dernière qu’il faut détecter ceux qui sont les plus motivés et ayant un potentiel. Un potentiel qu’il appelle l’intelligence manuelle ou pratique et qui demeure fondamentale dans les métiers du Bâtiment…
Source : batirama.com / Aude Moutarlier
6 qualifications dans l’entreprise !
«Dans mon travail, j’ai une grande part de conseil et je dois toujours être à la pointe de tous les changements », explique Pierre Mas. Il doit en effet, pouvoir conseiller ses clients et pour cela il est qualifié Qualisol, QualiPV, QualiBois, QualiPac, Eco Artisan et Qualibat… ce qui lui permet de répondre à un maximum de demandes.
«Je suis aussi adhérent à la Capeb, au Gesec (gesec.fr et au réseau Technosolar technosolar.fr), conseiller professionnel de l’Una CPC de la Capeb en charge des dossiers EnR », complète Pierre Mas.
«Les DTU des séries 24, 61 65 par exemple ont été modifiés très récemment, je dois donc toujours être au courant des différentes évolutions. Et pour cela, je peux heureusement compter sur les différents syndicats professionnels», reconnaît-il.
«Mais certaines formations coutent très chères comme par exemple celle concernant l’habilitation de la manipulation des fluides frigorigènes. Si vous êtes seul ou avec un seul salarié, c’est très difficile de pouvoir répondre à tous les marchés car il faut faire un certain volume et chiffre d’affaires, un certain nombre de ventes…
La solution que pratique les artisans c’est qu’ils se regroupent», conclut Pierre Mas, dont sa société affiche une légère baisse avec un objectif de chiffre d’affaires à 800 000 euros pour 2013.