La France et la Roumanie ont jeté les bases d'un projet de rénovation urbaine intégrée d'un quartier défavorisé de Bucarest avec l'espoir d'en faire "un modèle de succès".
Situé dans la capitale roumaine, plus grande métropole du Sud-est de l'Europe, le quartier de Ferentari compte une population de 80.000 habitants dont la moitié (40.000) vivent "dans des espaces insalubres et indignes", selon des données de l'ambassade de France.
La population de ce quartier frappé de plein fouet par la pauvreté est composée à part à peu près égale de Roms et de non Roms. "L'idée de ce projet est de promouvoir une approche intégrée pour résoudre les problèmes en agissant sur l'habitat, la santé, l'éducation et l'emploi", a expliqué Luminita Odobescu, conseillère d'Etat du Premier ministre roumain.
"On dit souvent qu'il n'est pas possible de changer les choses mais ce n'est pas vrai, ici on commence à faire changer les choses", a estimé de son côté l'ambassadeur de France en Roumanie, Philippe Gustin.La France soutient depuis plusieurs mois des actions éducatives et d'accès aux soins dans ce quartier.
Paris et Aubervilliers suivent le dossier
Les mairies de Paris et d'Aubervilliers ont de leur côté noué des contacts avec les autorités roumaines pour développer des partenariats, notamment dans la rénovation urbaine, a précisé l'ambassade. De son côté, la Suisse, elle aussi partenaire, finance à hauteur de 65.000 euros un centre Caracuda qui fournit assistance médicale et sociale aux toxicomanes.
"Evidemment, nous ne sommes pas dans une logique de substitution, la responsabilité (pour résorber la pauvreté) incombe d'abord aux autorités roumaines", a rappelé M. Gustin. Selon Mme Odobescu, un dispensaire garantissant un plus large accès aux soins de base à la population devrait être terminé dans les mois qui viennent.
"On parle beaucoup de l'amélioration de la situation des Roms en Europe: une des choses qui doivent être faites absolument est d'avoir une meilleure coordination entre tous les acteurs, Union européenne, ONG, autorités, gouvernements...
La communauté Rom au coeur des débats
"Ici, c'est ce que nous essayons de faire avec ce projet pilote", a déclaré M. Gustin tout en soulignant qu'il s'agit "avant tout de lutter contre la pauvreté car ce quartier n'est pas habité que par des Roms".
Les gouvernements roumains successifs ont souvent été critiqués pour leur manque de volonté politique pour réduire la pauvreté et améliorer la situation de la communauté rom.
La Roumanie marque 158 ans depuis l'affranchissement des Roms, une minorité qui compte aujourd'hui 620.000 personnes, selon le dernier recensement, et entre 1,5 et 2 millions de personnes, selon ses responsables.
Source : batirama.com / AFP