L?industrie Cimentière (SFIC) annonce une baisse de 3,8% pour 2013 et un nouveau recul du marché français de 2,5% pour 2014. Son espoir repose sur la relance de la construction.
Le SFIC a, en effet, présenté les chiffres de l’année 2013 et les perspectives de son activité pour 2014. Il en ressort que le secteur du ciment est en décroissance avec une baisse de consommation de 3,8% à 19,2 millions de tonnes en 2013 par rapport à 2012.
L’année 2014 s’annonce quant à elle avec un nouveau recul annoncé de 2,5% à 18,7 millions d’euros. «L’industrie cimentière n’avait pas connu de consommation aussi basse depuis 1998», souligne Jean-Yves Le Dreff quisouhaite que le gouvernement se montre à la hauteur de ses ambitions pour relancer la construction.
Plus en détails, « au 1er trimestre 2014, le marché du ciment a rebondi de 6% par rapport au 1er trimestre 2013, impacté par les intempéries, qui avait chuté de 11%. Le premier trimestre 2014, comparé à 2012 est en recul de 5% et le mois de mars régresse à -20 %», a expliqué Jean-Yves Le Dreff.
Ces estimations s'expliquent au regard des chiffres prévisionnels pessimistes du secteur de la construction et des travaux publics, deux débouchés essentiels pour la filière cimentière. «En effet, au vue de l'activité passée et de l'activité prévue, le moral du secteur bâtiment reste bas, malgré une légère embellie en milieu d'année vite assombrie par une fin d'année délicate», continue ce dernier.
Menaces sur l’industrie cimentière
«La production industrielle reste en dégradation continue depuis 2011, sans pouvoir anticiper de redémarrage ni pour 2014 ni pour 2015. On n'a pas de signaux positifs parmi les indicateurs», a regretté le président du syndicat.
De plus, le syndicat a exprimé son inquiétude de voir les prix de l’énergie électrique augmenter sous l’effet de l’évolution de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) et d’une possible remise en cause du plafond de la contribution au service public de l'électricité (CSPE).
Un prix de l'électricité passant de 42 à 50 euros, le MWh coûterait 20 millions d’euros à l’industrie cimentière, et un déplafonnement de la CSPE, 40 millions, « avec une projection à 80 millions d'euros en 2020», selon le syndicat.
«Ce surcoût potentiel de 60 millions d’euros représenterait entre 15 et 20% de notre marge opérationnelle. Mais le secteur cimentier veut aussi voir des perspectives plus positives, notamment sur la capacité de la filière à générer de l'activité locale et sur des objectifs en matière d’environnement. Les cimentiers veulent ainsi passer de 30 à 50% de combustibles issus de la valorisation pour leur production», a souligné Jean-Yves Le Dreff.
Les professionnels prêts pour la relance
Le syndicat a réaffirmé toutefois son soutien à l'objectif du gouvernement et des 500 000 logements. « La filière est prête aujourd'hui, nous en sommes capables. La construction de 200 000 logements supplémentaires représenterait 13% de volume supplémentaire pour la profession, soit 4 millions de tonnes de ciments consommés en plus», a commenté le président qui souhaite que « le nouveau gouvernement redouble d'efforts pour structurer ces ambitions et pour les concrétiser ».
Enfin, la filière mise aussi sur l'économie circulaire et s'impliquera davantage dans la proximité et l'économie des territoires pour générer de l'activité à l'échelle locale, l'éco-conception ou encore le recyclage. Les cimentiers souhaitent notamment passer de 30 à 50% de combustibles issu de la valorisation des déchets pour leur production.
Source : batirama.com/ Aude Moutarlier