Les cloisons offrent des performances acoustiques et thermiques. Mais elles ajoutent à cette fonction d?isolation, de nouvelles fonctionnalités avancées, rendant le mur ?intelligent?.
Si cloisons et contre-cloisons permettent classiquement d’isoler une pièce thermiquement et de lutter contre les bruits intérieurs dits “aériens” (le son de la télévision dans la pièce d’à côté, par exemple), les derniers nés de ces éléments de structure apportent leur lot d’innovations, poussés notamment par la réglementation.
En effet, la RT 2012 implique de poser des complexes de doublage de plus en plus épais, tandis que le DTU 25.42, récemment révisé, modifie les techniques de mise en œuvre au niveau des gaines électriques, imposant désormais le passage des réseaux hydro-électriques du côté “chaud” de l’isolant.
Ce DTU introduit, par ailleurs, les enduits et mortiers de rebouchage hydrofugés, ainsi que les isolants PSE élastifiés pour améliorer les performances acoustiques des murs. Il augmente aussi les épaisseurs d’isolant : 140?mm pour le PSE, 120?mm pour les PUR et laines minérales.
Certains fabricants proposent, d’ores et déjà, des solutions hautes performances permettant de répondre à ces exigences tout en simplifiant le travail sur le chantier. Enfin, les cloisons peuvent intégrer des câbles, mais aussi des leds et, même diffuser du son…
Attention aux murs poreux
Dans le cas d’une isolation par l’intérieur, une lame d’air de 2 cm minimum sera nécessaire entre le mur et l’isolant si les murs sont poreux (torchis, pisé, pierres jointoyées à la chaux) ou si la maison est exposée à certains éléments climatiques (bord de mer, vents de pluie).
On supprimera les risques de condensation dans le mur en choisissant une laine minérale avec pare-vapeur. Il est également recommandé de prévoir un système de ventilation afin d’assurer le renouvellement de l’air intérieur.
L’isolation doit être ininterrompue
Plus une paroi est lourde, plus elle sera inerte du point de vue phonique et freinera la propagation du son. Ainsi, l’énergie contenue dans l’onde sonore n’est pas suffisante pour faire vibrer un mur épais en pierres ou une dalle en béton sur terre-plein.
Ces parois lourdes font ici appel au principe de la masse. Mais on peut aussi faire appel au principe masse-ressort-masse, soit deux parois désolidarisées entre elles par un “ressort” dont le rôle sera joué par une isolation souple ou de l’air.
La première paroi vibre mais ne transmet pas la vibration à la deuxième. Cette barrière au son doit être continue, sans la moindre interruption, de la même façon que, pour l’isolation thermique, le traitement doit être sans pont thermique.
D’autres évolutions avec le DTU 25.41
Comme pour le DTU 25.42, les dispositions du DTU 25.41 sont applicables depuis le 1er avril 2013. Ce DTU prend en compte le poids des isolants pour les plafonds, intègre la problématique de l’étanchéité à l’air des ouvrages et donne une méthode de dimensionnement optimisée des cloisons. Il impose aussi l’enduit hydrofugé pour les locaux EB+ p*, précise des points spécifiques de mise en œuvre et en refuse l’intégration des plaques CE non conformes à la marque NF.
* Locaux humides à usage privatif.
Photo d'ouverture : Placo
Solution 1 : Pour une intégration facile des câbles
©Placomur Duo Pass
Les cloisons se font intelligentes non seulement en intégrant des réseaux de tuyauteries ou de câbles électriques, mais en proposant aussi du son et de la lumière !
Côté plomberie
, certains équipements sanitaires contemporains nécessitent de cacher un réseau complexe à mettre en œuvre derrière une plaque de plâtre. Il est possible d’éviter tout le travail de création de ce réseau en utilisant des panneaux de doublage intégrant le kit de plomberie nécessaire, qu’il suffit de brancher sur le réseau de la maison.
Côté électricité et domotique
, on trouve des solutions permettant aux câbles de passer sans problème dans les cloisons en plaques de plâtre grâce à des systèmes facilitant leur intégration.
Composées de deux éléments, ces solutions proposent une couche isolante destinée au passage des gaines, associée à un “couvercle” constitué aussi d’un isolant et d’un parement en plaque de plâtre BA 13. Autres innovations: les cloisons qui intègrent directement le son, grâce à un moteur de haut-parleur caché derrière la paroi, transformant ainsi les murs en diffuseurs de musique.
La paroi peut aussi intégrer des leds pour diffuser la lumière et même éviter d’installer des interrupteurs sur les murs : elle devient tactile et l’emplacement des interrupteurs invisible. On trouve par ailleurs un système de contre-cloisons légères avec isolant rigide et finition plaque de plâtre, améliorant sensiblement les performances de travail sur le chantier.
Sans collage, ni mortier, il intègre déjà les chevilles de fixation, permettant de positionner l’isolant directement sur le support mural: il suffit de tracer et percer les implantations des appuis, puis de visser la cheville au travers de la platine.
Après avoir mis en place les câbles et conduits dans la réservation prévue entre l’isolant et la plaque de plâtre, il ne reste plus ensuite qu’à poser et visser les vis de liaison des chevilles.
Intérêt :
garantit le respect des performances imposées par la RT 2012 et du DTU 25.42. De gros gains de temps sur le chantier avec un confort de pose amélioré. De nouvelles possibilités d’aménagement des espaces.
Solution 2 : Pour de hautes performances acoustiques et thermiques
©Siniat
En matière d’isolation thermo-acoustique, les systèmes de cloisons et de contre-cloisons jouent aujourd’hui dans la cour des hautes performances, le tout avec une mise en œuvre encore simplifiée.
Il existe plusieurs solutions
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Sous ossature métallique :
les isolations acoustique et thermique sont obtenues par l’intégration de panneaux semi-rigides de laine minérale, entre et derrière les ossatures, sans limitation d’épaisseur.
Pour l’isolation thermique, on s’assure du choix adéquat non seulement de l’épaisseur, mais aussi d’une résistance thermique suffisante de l’isolant pour répondre aux exigences des Réglementations Thermiques 2012 ou dans l’existant.
L’épaisseur de l’isolant sera aussi dictée par l’objectif d’affaiblissement acoustique visé, ainsi que par l’espace qu’il est possible ou non de laisser dans la pièce.
A noter : pour améliorer encore les performances de l’isolation phonique d’un doublage sur ossature, de nouvelles plaques de plâtre ont été conçues, qui permettent un gain d’affaiblissement acoustique supérieur à celui d’un doublage standard, allant jusqu’à une division par deux des bruits perçus.
Intérêt :
habillage et isolation des murs à la fois, reprise de l’aplomb et de la planéité des murs, possibilité de faire passer des gaines électriques entre l’isolant et l’ossature, sans détériorer l’isolant en cas d’implantation de nouvelles prises sur les murs.
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Sans ossature, mais avec appuis et lisses :
ces systèmes en contre-cloison sans ossature métallique traditionnelle, associent des plaques, une isolation par laine minérale modulable selon les exigences et un système de fixation par appuis et lisses permettant de réaliser des contre-cloisons acoustiques ultra-minces avec le minimum de perte de place.
Intérêt :
une mise en œuvre très rapide et simple. Des solutions idéales en rénovation (peu de perte de place).
Des ponts thermiques limités et de hautes performances acoustiques.
Source : batirama.com / Michèle Fourret