La CGT des salariés de la Construction a envahi le siège parisien de la FFB ce matin pour protester contre la position des patrons du secteur sur la question de la pénibilité (©CGT)
« Ce n’est pas par provocation ou par plaisir que des militants arrivent à faire une action extrême. Mais ils se heurtent à un vrai mur d’arrogance, lâche Jean-Pascal François, secrétaire fédéral de la CGT Construction Bois et Ameublement.
Ce matin dès 8 heures, une centaine de militants a envahi le hall du siège de la FFB rue La Pérouse à Paris (50 selon la FFB). Objectif : engager un rapport de force pour amener les organisations professionnelles à engager des négociations visant à reconnaître la pénibilité de certains métiers et à accepter un départ à la retraite anticipé pour les salariés concernés.
« Les patrons des métiers de la construction FFB mais aussi Capeb et FNTP, ne veulent pas négocier pour satisfaire la revendication des salariés concernant la retraite par un départ anticipée à 55 ans pour les métiers pénibles », regrette Jean-Pascal François.
Un départ anticipé jugé légitime par la CGT au regard des taux de fréquence et de gravité des accidents du travail (un mort par jour travaillé) et des temps de travail à rallonge cumulés avec les facteurs de pénibilité.
« Nous demandons à ce que les chambres patronales engagent de véritables négociations concernant la mise en œuvre d’un départ anticipé pour les métiers pénibles et demande à ce que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités.
Si rien ne bouge dans les jours à venir, notre fédération s’engage à mener d’autres actions, de plus en plus forte, jusqu’à la satisfaction de notre revendication », menace le syndicaliste. « Aujourd’hui, nous avons fait ce que j'appelle du « son et lumière », ironise t-il. Nous irons jusqu’au bout pour obtenir gain de cause et sommes prêts à des actions plus radicales. »
Prise pour cible, la FFB, « rejette la demande de cette organisation qui par ses méthodes se disqualifie pour discuter avec elle des conditions de travail des salariés du Bâtiment ».
L’organisation professionnelle réaffirme, en ces circonstances, « son opposition absolue au projet Pénibilité qui mobilise contre lui les artisans et entrepreneurs du Bâtiment et qu’elle considère comme totalement inapplicable en l’état actuel et extrêmement dangereux pour l’emploi. »
La FFB assure qu’elle portera plainte contre les auteurs des dégradations commises. Selon la CGT, rien n’a été cassé. « Nous avons peint les murs à l’eau et déplacé le mobilier du hall dans le patio", assure Jean-Pascal François qui a quitté les lieux vers 13 h 30 avec les militants.
Source : batirama.com / Céline Jappé