Terrasse bois, une construction tout terrain

La terrasse bois, encore rare il y a quelques années, connaît un engouement spectaculaire depuis deux ans. Son principal atout : elle s'adapte ŕ tous les types de terrain et ŕ toutes les configurations.


La terrasse bois vient désormais agrémenter bon nombre d'aménagements extérieurs d'habitations et de plages de piscines (6.2 millions de m² posés en 2004). Son principal atout : contrairement aux aménagements traditionnels, souvent irréversibles, la mise en œuvre d'une terrasse bois est légère, démontable, adaptable à toutes les topographies et respectueuse de l'environnement. Sa construction peut s'effectuer aussi bien sur sols durs (carrelage, béton ou toute surface dure et plane), sur sols stabilisés (gravier, terre battue ou surfaces étanchées) que sur plots. Toutes les formes de platelages sont possibles.

 

Bien connaître les essences de bois


La ventilation n'est pas le seul facteur à prendre en compte pour éviter la déformation des planches. En effet, une bonne connaissance des différentes essences de bois utilisées est recommandée. Plus un bois est homogène, comme les bois tropicaux ou équatoriaux, moindre est la variation dimensionnelle. Exposé au froid, à l'humidité, au soleil au trafic et aux salissures, le bois d'une terrasse doit être résistant (classe III ou VI) et traité à l'autoclave. Parmi les résineux, le mélèze traité en autoclave, le pin maritime et le pin douglas sont des valeurs sûres. Les bois exotiques comme l'ipé, le teck, le bilanga, l'iroko ou le doussié sont appréciables pour leur dureté et durabilité et pour leurs teintes chaudes. Lors de la mise en œuvre des lames de platelage, il est important de vérifier leur taux d'humidité.

 

Attention aux intervalles entre les lames


Il doit être de 18 % avec un seuil maximum à 20%. Par ailleurs, le bois, matière vivante, affiche des variations sensibles de largeur en fonction de l'humidité de l'air ambiant. Il est  donc important d'en tenir compte lors de la pose. Entre les périodes sèches et les périodes humides, le bois est sujet à des retraits et gonflements. Le positionnement des lames entre elles à la pose obéit à la règle suivante : « écartement jamais inférieur à 3 mm ou supérieur à 9 mm ». En hiver ou par temps pluvieux, si le bois est resté exposé aux intempéries, il est recommandé de laisser un intervalle réduit. En été, par temps sec en revanche, pour un bois très sec, il est conseillé de laisser un peu plus de marge. Méfiez-vous également des cales, pour définir les écartements. En effet, si les cales sont régulières, les lames elles, peuvent présenter des différences de 1 ou 2 mm dans leur largeur à l'usinage, notamment en fonction de leur réaction lors d'un traitement en autoclave. Vous pouvez donc être amené à cumuler plusieurs différences et vous retrouver avec un défaut d'alignement conséquent. Dernier point, il est essentiel de rainurer les lames pour éviter tout glissement des personnes en temps de pluie et de gel.


Source : batirama.com / Darie Chaloyard

 

C'est la configuration la plus courante. Le terrain doit être raisonnablement stable, sans pour autant être spécialement damé.

 

L'eau de pluie doit pouvoir s'évacuer correctement. A défaut, il faut envisager un décapage du sol meuble et la mise en place d'un matériau drainant (gravillons, sable, etc.). Il faut disposer d'une hauteur comprise entre 13 et 20 cm entre le niveau du terrain et le niveau souhaité de la future terrasse.

 

1 - Mise en place d'un géotextile qui évitera la repousse des mauvaises herbes.

 

2 - Choix du sens de platelage (le sens le plus court est plus facile à poser et convient particulièrement pour les allées, cheminements ou passages ; le sens le plus long est en revanche plus joli car il crée de belles lignes de fuites).

 

3 - Préparation des lambourdes. Il faut les couper aux bonnes dimensions et les positionner provisoirement sur le sol. N'oubliez pas de re-traiter les coupes (uniquement pour les bois traités en autoclave), avec du carbonyle dès que l'épaisseur de la contre lame ou de la lambourde dépasse les 3 cm. A l'aide de clous, fixez la partie haute amovible du plot PVC à la sous-face de la lambourde (écartement selon les spécifications de la lambourde). Assemblez et positionnez les lambourdes.

 

4 - La mise à niveau. Il n'est pas indispensable de fixer le dispositif contre la façade de la maison ; le tout, solidarisé par le platelage formera un ensemble suffisamment lourd pour être auto stable.

 

5 - Mise en place des bandes bitumeuses au milieu des lambourdes et fixation avec les clous à têtes larges.

 

6 - Mise en place du platelage.

 

 

Solution n° 2 : Pose sur sols durs

 

Les sols durs de type carrelage offrent un très bon support pour la pose d'une terrasse bois. Le seul inconvénient est qu'il reste très souvent peu de hauteur disponible jusqu'au seuil de porte.

 

En utilisant un platelage de 21 mm, des lambourdes de 22 mm et des cales de 7 mm, il est possible de ramener l'épaisseur totale minimale de la terrasse à 50 mm. D'autres supports durs n'offrent pas toujours la même planéité que le carrelage. C'est le cas pour les dalles sur le gravier, l'enrobé ou le béton. Dans ces cas, il est recommandé d'utiliser du plot réglable en PVC. Son « assiette » de 20 cm de diamètre lui confère une très bonne stabilité, et son pas-de-vis permet un réglage en hauteur très fin. En cas de très faible hauteur disponible (minimum 44 mm), il est possible de se passer des cales PVC. Il faut alors veiller à bien positionner les lambourdes dans le sens de la pente, pour ne pas gêner l'écoulement des eaux de pluie.

 

1 - Après avoir choisi le sens du platelage, il faut déterminer les emplacements des lambourdes.

 

2 - Le réglage du niveau s'effectue à l'aide de cale plastique d'épaisseur variable (si le support présente une pente régulière qui ne dépasse pas 1%, vous pouvez épouser cette pente au lieu de la compenser).

 

3 - Clouage des cales en plastique sur une des faces (une cale tous les 40 cm pour les contrelames de 22 mm d'épaisseur, tous les 50 cm pour celles de 28 mm).

 

4 - Mise en place des bandes bitumeuses sur la face haute des contrelames ou des lambourdes et fixation provisoire avec les clous à têtes larges (1 clou par ml).

 

5 - Fixation des contrelames sur le support par 2 vis et cheville.

 

6 - Mise en place du platelage.

 

Ce mode de fixation offre une grande qualité esthétique de l'ouvrage et une longévité accrue de la terrasse.

 

La pose sur plot s'utilise sur des terrains plus accidentés afin de compenser les différences de dénivellation. En présence d'un sol peu sûr, on construira une structure auto-portante, qui prendra appui sur quelques plots de fondations que l'on aura coulés en pleine terre.

 

1 - Les fondations : il est recommandé de réaliser des petites fondations sous les poteaux (profondeur au minimum 40 cm), sur lesquelles on fixera les ancres en acier galvanisé.

 

2 - Après avoir déterminer le sens du platelage, il faut fixer la muralière contre la façade de la maison. Pour le béton, la pierre ou la brique pleine, on utilisera les goujons métalliques ou les tire-fonds avec chevilles : pour les moellons, le parpaing ou la brique creuse, nous préconisons les tiges filetées avec scellement chimique.

 

3 - Ensuite, couper les poteaux en longueur à la dimension souhaitée, puis assembler la poutre avant avec les poteaux et les liens, au moyen des vis prévues à cet effet.

 

4 - Répartir les solives.

 

5 - Percer les solives et fixer-les au moyen des vis bichromatées.

 

6 - Mettre en place les bandes bitumeuses bien au milieu des solives et fixez-les avec les clous à têtes larges (1 clou par ml).

 

7 - Mise en place du platelage.

 

 

 

Pourquoi avoir créé l'Association terrasse bois (ATB) ?

 

Le marché de la terrasse bois explose depuis deux ans (avec 16% du marché des revêtements de sols extérieurs). Le marché est en croissance mais il n'est pas structuré. La terrasse est réalisée par de nombreux corps d'état ou par des personnes qui possèdent peu de notions techniques. Cette particularité explique les nombreuses malfaçons. Du coup, le client final se tourne vers d'autres matériaux. Notre objectif à court terme est d'informer le client final et de structurer l'offre. Sur le moyen à long terme, nous espérons créer une marque de qualité sur le produit et sur les professionnels du secteur.

 

Pourquoi existe-t-il autant de malfaçons dans ce secteur ?

 

Il n'existe aucun DTU pour la conception et la mise en œuvre des terrasses bois. Nous sommes en train de travailler dessus ; il faudra attendre environ deux ans avant qu'un document technique soit publié. C'est pourquoi le Commerce du bois en association avec le CTBA viennent de sortir un guide de conception et de réalisation des terrasses bois. Ce manuel de référence, permet de codifier les règles de l'Art.

 

*Secrétaire général de l'Association Terrasse Bois

 

INFOS PRATIQUES

Quelles fixations ?

 

Un des problèmes des terrasses en bois, et non des moindres, concerne l'oxydation des vis. Les fabricants ont mis au point différents systèmes de cales ou de bouchons pour y remédier. Autre tendance : de plus en  plus d'industriels proposent des systèmes de fixations invisibles pour une mise en œuvre efficace et simple. Il existe deux types de fixations :

 

1 - Vissage. Dans ce cas-là, la fixation retenue en priorité pour le platelage est la vis inox A2 ou A4.Les pointes inox crantées peuvent être admises mais présentent l'inconvénient de rendre les lames difficilement démontables en cas de changement. La galvanisation et l'électrozingage sont à proscrire pour la fixation par le dessus où les bois en position horizontale créent des rétentions d'eau régulières. Pour les bois de type ipé ou iroko, il est nécessaire de réaliser des avants trous de perçage, à l'aide de mèches double étage. Ces mèches percent l'avant trou de la vis et fraisent la tête de vis pour un affleurement parfait évitant ainsi toutes rétentions d'eau. Le trou de tête de vis peut également être bouchonné par des tourillons en bois enfoncés en force ou par fixation invisible par cale inox prise sur le chant.

 

2 - Organes de fixations dissimulés. Il existe de nombreux systèmes développés de plus en plus par les industriels. Ils permettent une mise en œuvre rapide et très esthétique.

 

QUELQUES CHIFFRES

 

♦ La terrasse bois représente 16% du marché des revêtements de sols extérieurs

♦ 6,2 millions de m² posés en 2004 soit environ 250 000 m3 de sciages.

♦ La surface moyenne d'une terrasse est de 35 m²

 



Source : batirama.com / Commerce du bois

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