Decorer avec le platre : un savoir-faire tres technique

Une gamme de coloris originale, des possibilités de finitions quasi illimitées... le plâtre, matériau naturel et sain,  revient en force, avec un aspect coloré décoratif très recherché. Gros plan sur un produit ancien, aujourd'hui des plus modernes...



Le plâtre est encore largement méconnu du grand public qui n'a qu'une vision technique de ce matériau, celle d'un produit blanc utilisé pour reboucher ou encore enduire, ignorant bien souvent qu'il se décline désormais en version colorée pour donner aux murs intérieurs et plafonds un rendu et un fini de tradition inégalé. « Il est vrai, confirme Yves Dufour, artisan plâtrier et staffeur dans le Doubs, que le particulier ne pense pas spontanément à ce matériau comme un produit de décoration, mais si on lui en parle il est alors surpris puis aussitôt séduit ! » D'autant que le prix d'un plâtre coloré est loin d'être excessif : il faut compter en moyenne 38 € HT/m² (fourni posé) et environ 44 € HT/m² avec une finition cirée. Le plâtre coloré apporte une véritable valeur ajoutée aux métiers du plâtre qui intègrent de plus en plus un nouvel aspect, celui de la décoration. Pour preuve, les nombreux stages qui initient les professionnels du secteur aux mécanismes de la couleur et à la réalisation d'un projet de décoration en associant volumes et couleurs. Que l'application soit manuelle ou mécanique, en variant l'outil et le geste, une multitude d'effets décoratifs est possible : finition lissée, structurée, talochée, cirée...

 

Deux semaines de séchage seulement

 

Il existe aujourd'hui sur le marché des produits industrialisés, prêts à gâchés, déjà colorés par des pigments naturels ou à colorer et, selon l'aspect décoratif  recherché, contenant du sable pour obtenir une finition rustique au grain plus dense ou encore sans sable pour un aspect résolument moderne et une finition qui peut être cirée. Autant d'atouts esthétiques qui, combinés aux propriétés intrinsèques du plâtre (une régulation hydrométrique sans égal et une protection totale au feu), font de ce produit le plus moderne des matériaux anciens ! Reste que l'application d'un plâtre ne supporte pas l'amateurisme et demande une bonne connaissance et maîtrise du produit.

 

Attention au coupage et au lissage

 

Un plâtre coloré exige un gros travail de coupage et de lissage. Il ne faut donc pas projeter trop de surface à l'avance, le plâtre risquant d'être trop dur pour être correctement travaillé au moment du lissage. Comme il est également impossible de revenir sur une partie déjà réalisée sous peine d'obtenir une différence de couleur peu esthétique, il faut par exemple prévoir le passage des gaines électriques avant de projeter l'enduit et bien penser à protéger les parties achevées pour ne pas risquer de re-projeter du plâtre frais dessus. Même si les produits commercialisés aujourd'hui sont plus légers, se mettent en œuvre plus facilement et sèchent bien plus rapidement (2 semaines suffisent contre 4 à 6 semaines auparavant) permettant d'optimiser le temps de travail sur le chantier, l'application d'un plâtre coloré impose donc de la rigueur. De fait la cadence de travail sera légèrement inférieure à celle d'un plâtre blanc : il faut compter réaliser dans la journée 50 m2 environ avec un plâtre coloré contre 60 à 100 m2 avec un plâtre blanc.

 

Source : batirama.com / Virginie Bourguet

 

 

 

 

 

afin d'éviter les spectres de joints, rallonger et homogénéiser le temps de prise qui est d'environ 3 heures - soit au rouleau lorsque le support est lisse pour assurer l'adhérence mécanique de l'enduit.

 

 

 

 

 

 

 

 

24 heures après l'application du primaire, la mise en œuvre du plâtre peut commencer. Il est gâché jusqu'à obtention d'une pâte homogène, manuellement à l'aide d'un malaxeur électrique ou mécaniquement dans une machine à plâtre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'application est réalisée manuellement, par talochage lors d'un gâchage au malaxeur ou par projection à environ 20 cm du support lorsque le plâtre a été préparé mécaniquement. Par talochage, le plâtre doit être étalé en remontant progressivement sur le support, l'épaisseur déposée étant d'autant plus mince que la pression exercée est forte. Toute la difficulté de cette étape est d'obtenir en une seule passe, la charge totale qui doit varier de 6 mm d'épaisseur minimum à12 mm maximum, la moyenne étant de 8 mm.

 

 

 

 

 

 

 

 

L'enduit  est ensuite dressé à la règle (de 2 m généralement), verticalement d'abord puis  horizontalement ensuite pour obtenir une surface parfaitement plane, sans trou ni aspérité. Il ne faut surtout pas projeter une deuxième couche d'enduit alors que le produit a déjà été réglé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour affiner l'état de surface et écraser les bulles, le plâtre est ensuite resserré au couteau de 60 cm de long puis, 1 à 2 heures après, coupé afin de l'aérer. Les angles et les plinthes se travaillent à la règle et à l'hirondelle.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois le plâtre serré et coupé, intervient la phase de finition. Selon la finition souhaitée, le plâtre doit être travaillé plus ou moins tôt, plus ou moins sec. Par exemple, la finition lissée, qui va éliminer l'effet peau d'orange, s'effectue en deux temps, après avoir laissé durcir le plâtre environ ½ heure afin qu'il ait atteint de 35 à 45 shores de dureté sur l'ensemble du panneau. On commence par un travail à la taloche éponge de 25 cm de large par 15 cm de long en effectuant des mouvements circulaires et plats afin de faire remonter la laitance du produit puis on continue à la lisseuse avec un balayage vertical pour lisser le produit avec la laitance.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour une finition grattée obtenue avec un mélange plâtre + sable travaillé à la taloche à clous par mouvements circulaires, la montée en dureté du plâtre doit être plus importante (45 à 50 shores).

 

 

 

 

 

 

 

Cette finition, comme les finitions talochées ou encore Berthelet, sera donc réalisée entre 2 et 3 heures après application.

 

 

 

 

 

La finition brossée, réalisée entre 2h30 et 3h30 après application, s'obtient en passant une brosse métallique de haut en bas, en laissant des stries décoratives ou bien à la brosse chiendent ou nylon, sans stries décoratives, simplement pour faire ressortir le granulat.

 

 

 

 

 

Le plâtre se travaillant dans la masse, il se prête facilement au modelage d'éléments décoratifs de toutes sortes. Toutes les audaces deviennent alors possibles comme la réalisation de trompe-l'œil, de faux marbres ou encore de fausses pierres ! Des effets marbrés peuvent même être obtenus en appliquant puis en dressant à la règle deux couches de fonds avant de réaliser un veinage à l'aide d'une truelle pointue et de remplir ces veines avec un plâtre d'une autre couleur ensuite égalisée au couteau.

 

 

 

 

 

Lorsque le plâtre est totalement sec (environ 2 semaines), il est possible de le cirer (exception faite des plâtres contenant du sable) avec une ou deux couches (pour un fini plus brillant) de cire translucide (ou colorée) pour mettre en valeur la couleur du mur tout en le protégeant efficacement contre les taches et l'humidité. La cire s'applique à la lisseuse inox ou au chiffon avec un angle d‘inclinaison le plus faible possible, de bas en haut et sur une très faible épaisseur. Après 2 à 24 heures de séchage selon la température, la cire doit être lustrée avec une peau de chamois.  

 

Norme NF P 71-201 (DTU 25-1) de mai 1993, "Travaux de bâtiment - Enduits intérieurs en plâtre".

 

Formations

 

BPB Placo® organise des formations dns quatre centres : Vaujours (93), Guipry (35), Strasbourg (67) et, dès le second semestre 2006, Chambéry (73).

Pour tous renseignements : Centre de formation aux techniques du plâtre et de l'isolation

 

Tél : 01 41 51 55 00

 

EN SAVOIR PLUS

 

♦ Site internet de KNAUF : www.knauf-batiment.fr

♦ Site internet de Placoplatre : www.bpbplaco.com

♦ Site internet du groupe Lafarge : www.lafarge-platres.fr

www.institut-platre.com : site Internet de l'Institut supérieur des métiers du plâtre.

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