Fixer une menuiserie dans le gros-oeuvre (suite 1)

Solution 1 : Fixation en applique avec équerre

 

Principalement en construction neuve, ce type de fixation tient compte de l'isolation du bâti. D'où une fixation de la menuiserie en saillie directe.

 

Liée à l'isolation, cette pose se retrouve en constructions individuelles neuves, et parfois, dans le cas de rénovation d'anciennes maisons ayant reçu une isolation intérieure (laine de verre ou polystyrène). Très souvent, les fabricants de menuiserie proposent une équerre pour assurer la liaison entre le châssis et la menuiserie. Dans ce cas, cette dernière est fixée contre la maçonnerie avec une cheville nylon associée à une vis à bois à tête large pour une bonne assise sur l'équerre. L'autre technique étant celle de la vis à béton qui permet de s'affranchir de la cheville nylon. Si le matériau est alvéolaire, il faut rechercher la deuxième paroi. La vis à béton nécessite de respecter un diamètre de perçage fonction de la vis, et de choisir une tête large. Elle offre la possibilité de fixation proche du bord, la mise en œuvre n'engendre pas de contrainte dans le support (pas de risque d'éclatement).

 

 

 

A RETENIR :

 

Intérêts : La cheville nylon est facile à utiliser, disponible et peu coûteuse. La vis à béton assure sécurité de l'ouvrage et fixation rapide.

Limites : La cheville nylon nécessite préperçage, pose de la cheville et de la vis. Donc une main d'œuvre plus longue.La vis à béton est plus coûteuse.

 

Solution 2 : Fixation en feuillure

 

La fixation en feuillure est la plus courante. Elle permet notamment une mise en œuvre sur Monomur, matériau montant en construction de maisons individuelles.

Cette application courante notamment dans les maisons anciennes sur mur épais, nécessite le remplacement total de l'ancienne fenêtre par une nouvelle. La feuillure dans le mur permet de recevoir le nouveau bâti et de fixer dans la réservation. La fixation s'effectue soit directement avec une vis béton, soit avec une cheville nylon, en allant chercher directement dans la matière à l'intérieur du mur. Elle nécessite donc des longueurs de 112 à 113 mm. La cheville nylon est ensuite fixée avec une vis d'ancrage pour pose sur maçonnerie ou une cheville à cône (particulièrement adaptée aux matériaux pleins), évitant toutes deux la déformation du châssis.

A RETENIR :

 

Intérêts : La cheville nylon permet de s'adapter à des supports incertains, de type joint de mortier. La vis d'ancrage et la cheville à cône évitent la déformation du châssis.

 

Limites : La cheville nylon dans le cas de supports incertains peut engendrer des risques de déformation.L a vis à béton s'ancre dans un support impérativement sain. La vis d'ancrage nécessite une cheville nylon, donc une passe supplémentaire. La cheville à cône en cas d'échec, est très difficile à ressortir, sauf sur support sain.

 

Solution 3 : Fixation en rénovation

 

Dans la configuration d'une rénovation de menuiserie sans remplacement de l'ancien cadre.

Cette technique très employée pour la rénovation en maisons individuelles rencontre dans plus de 60 % des cas des menuiseries PVC. Mais, ce type d'application stagne au profit d'un engouement pour le retour au naturel, et au bénéfice des menuiseries bois, aluminium et bois-alu. La pose en rénovation intervient lors de la mise en œuvre d'une nouvelle menuiserie sur le bâti existant qu'il ne faut pas déformer et il convient donc de retrouver une capacité d'aplomb alors que le support peut être incertain. Dans ce cas, il est recommandé d'utiliser une vis d'ancrage pour éviter la déformation du bâti existant ou une vis à vérins de réglage qui permet de visser à droite et à gauche pour retrouver l'aplomb du châssis.

 

 

A RETENIR :

 

Intérêts : La vis d'ancrage évite la déformation du châssis. La vis à vérins de réglage permet de retrouver l'aplomb du châssis

Inconvénients : La vis d'ancrage nécessite réglage d'aplomb manuel. La vis à vérin de réglage est impossible à démonter en cas de difficulté.

 

Quelles recommandations donner aux artisans lors de fixation de menuiseries dans le gros-œuvre ?

 

D'abord, pour éviter de fixer une cheville inadaptée, il faut la choisir en fonction de la nature du support. Ce dernier pouvant être en béton, en blocs de béton (pleins ou creux), en blocs de terre cuite, etc. Ensuite, il faut s'assurer de la qualité de ce support qui doit être sain et non abîmé, ne pas avoir subi par exemple de chocs créant des épaufrures et le rendant impropre à recevoir une fixation. Une distance minimale au bord doit en outre être respectée. En cas de support non identifié et de doutes sur ses capacités pour l'ancrage à réaliser, des essais in situ de la cheville à fixer peuvent être effectués par le fabricant. Notamment en rénovation. Mais de manière générale, il convient de vérifier le domaine d'emploi de la cheville et sa compatibilité avec le support.

 

Comment s'assurer de cette adéquation ?

 

En vérifiant sur la documentation technique du fabricant, qui précise d'ailleurs également la distance minimale aux bords. Cela est vrai pour toutes les chevilles. D'une manière générale, la distance minimale au bord augmente avec le diamètre. Le non respect de cette distance génère souvent des pathologies, car au moment du serrage, le matériau n'est pas capable de supporter les sollicitations, et le support éclate. On trouve cette information dans l'ATE (Agrément Technique Européen) de la cheville, ainsi que toutes les autres informations relatives au dimensionnement.

 

Doit-on se procurer cet ATE ?

 

Bien sûr. Cet Agrément, accompagné du marquage CE, est une évaluation des performances selon une méthode Européenne. Attribuée au produit et à son fabricant, elle apporte à l'artisan une garantie de performance et de fiabilité de la cheville utilisée. De plus, cet ATE réunit l'ensemble des informations essentielles pour une bonne mise en œuvre.

 

* Responsable du secteur fixations (Valorisation des technologies innovantes dans le domaine des structures) au CSTB

 

 

A Lire

 

Guide pratique du CSTB : mise en œuvre des menuiseries en aluminium

 

La pose de menuiserie s'effectue différemment selon sa destination.

 

Ainsi, ce guide privilégie une approche multiple : S'agit-il d'une pose en construction neuve ou en réhabilitation ? Dans le premier cas, s'agit-il d'une pose en applique ou en tableau ? Dans le second cas, les dormants doivent-ils être enlevés ou conservés ? Ce guide de 88 pages et plus de 130 schémas et dessins, s'adresse à tous les types d'utilisateurs.

 

Tarif : 17, 06 euros HT

 

Renseignements : www.cstb.fr

 

Guide pratique du CSTB : Mise en œuvre des menuiseries en PVC en travaux neufs et sur dormants existants

 

Cet ouvrage de 84 pages et plus de 130 illustrations illustre et commente les conditions générales de mise en œuvre des menuiseries en PVC faisant l'objet d'un Avis Technique (en travaux neufs et sur dormants existants) et l'annexe commune aux DTU 36.1 et 37.1. De nombreux schémas agrémentés de recommandations décrivent toutes les étapes de la mise en œuvre en insistant sur les points sensibles.

 

Tarif : 17, 06 euros HT

 

Renseignements : www.cstb.fr

 

LA REGLEMENTATION

 

♦ DTU A CONSULTER : DTU 36-1 (menuiseries en bois) ; DTU 37-1 (menuiseries métalliques) ;  DTU 37-2 (menuiseries métalliques en rénovation)

♦ LES MENUISERIES EN PVC relèvent de l'Avis technique qui énonce les recommandations sur les fixations.

♦ L'ATE (agrément technique Europée) de la cheville

♦ GUIDE D'ATE N°1 : chevilles métalliques pour béton (partie 6 pour fixation légère)

♦ A CONSULTER : règles professionnelles : recommandations à l'usage des professionnels de la construction pour le dimensionnement de fixations par chevilles métalliques pour béton (renseignements auprès du syndicat de l'industrie et de l'outillage)

 

 LES SITES FABRICANTS

 

ALSAFIX www.alsafix.com

BERNER www.berner.fr

ETANCO www.chevilles-etanco.fr

FISCHER www.fischer.fr

HILTI www.hilti.fr

SFS INTEC (STADLER) www.sfsintec.biz/fr

SPIT www.spit.fr

WÜRTH www.wurth.fr

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