Règlement européen (2) : quelles chaudières en 2018 ?

Un Règlement Européen interdit la commercialisation des chaudières classiques à coupe-tirage (de type B1) après septembre 2018.


Après septembre 2018, seules les chaudières étanches (de type C) ou sans coupe-tirage (de type B2), à condensation ou Bas NOx pourront être commercialisées en Europe. Le type B1 sera banni. En maison individuelle, comment remplacer les chaudières B1 existantes après septembre 2018.

Le problème vient du fait qu'en maisons individuelles, nombre de chaudières classiques de type B1 sont raccordées à des conduits de fumées maçonnés. Si on remplace ces chaudières B1 par des chaudières à condensation ou très Bas NOx, ces conduits ne supporteront pas la condensation de la vapeur d'eau des fumées qui se produira avec certitude.

En effet, les températures de fumées des chaudières à condensation ou très Bas NOx sont basses et les anciens conduits maçonnés ne sont pas étanches à l'eau. Les conduits maçonnés ne sont pas non-plus étanches aux fumées et comme les fumées des chaudières étanches (type C) sont évacuées en pression, ils risquent de fuir et de polluer les logements.

Solutions pour la maison individuelle



En maison individuelle, il existe au moins trois solutions pour remplacer les chaudières B1. La première, simple et très efficace, consiste à anticiper l'interdiction, à remplacer la chaudière B1 vieillissante avant le 26 septembre 2018 par une chaudière B1 neuve.

L'installateur et son client auront gagné un répit de 8 à 12 ans, selon la qualité de la chaudière B1 neuve retenue. Lorsqu'il faudra la remplacer dans 10 ans en moyenne, des solutions efficaces, nécessitant moins de travaux et moins coûteuses, auront sans doute été développées pour remplacer une chaudière B1 par une autre plus efficace.

Naturellement, durant dix ans, le client sera équipé d'un matériel nettement inférieur à ce qui se fait de mieux sur le marché. Il consommera plus d'énergie. Comme le prix de l'énergie n'est pas orienté à la baisse, l'installateur doit lui expliquer clairement cette stratégie pour ne pas passer ensuite pour une sorte d'éco-délinquant, abusant de la confiance des particuliers.

Il est toujours possible d'accompagner cette nouvelle chaudière B1 d'une régulation-programmation plus efficace, d'un complément sous forme de CESI (chauffe-eau solaire individuel) ou d'un chauffe-eau thermodynamique de bonne facture pour réduire les consommations d'énergie globales.

Chaudières de type B2 ou de type C



La seconde solution en maison individuelle, consiste à poser une chaudière étanche de type C à ventouse à condensation, en remplacement de la vieille chaudière B1 sur conduit de fumée que l'on dépose. Il existe toutes sortes de sorties de ventouseshorizontales, verticales avec sortie sur toiture ou sortie horizontale à travers un mur, à tubes disjoints ou à tubes concentriques, etc.

Il peut être parfois difficile de trouver une configuration de chaudière de type C qui convienne. Si la chaudière étanche de type C ne convient pas, deux solutions s'offrent à l'installateur. Mais elles sont relativement coûteuses en fourniture et requièrent pas mal de temps de mise en œuvre.

La première solution consiste à tuber le conduit de fumées maçonné existant à l'aide d'un tubage flexible étanche à l'eau et à remplacer la chaudière B1 classique par une chaudière à condensation de type B23p, non-étanche mais d'une efficacité et d'une qualité de produits de combustion conformes aux exigences de septembre 2018.

Nomenclature des chaudières

 

 

Dans la nomenclature des chaudières, la lettre B indique qu'il s'agit d'un appareil raccordé à un conduit d'évacuation des gaz brûlés. Le premier chiffre peut être 1 pour un appareil équipé d'un coupe-tirage ou 2 pour un appareil non-équipé d'un coupe-tirage.

Le second chiffre prend les valeurs 1 pour un appareil à tirage naturel (sans ventilateur), 2 pour les appareils avec un ventilateur placé en aval de la chambre de combustion (le ventilateur tire les fumées) mais avant le coupe tirage, 3 pour les appareils avec un ventilateur placé en amont de la chambre de combustion (le ventilateur pousse l'air comburant), 4 pour les appareils avec un ventilateur placé en aval de la chambre de combustion (le ventilateur tire les fumées) mais après le coupe tirage.

B23p signifie que la chaudière n'est pas étanche mais raccordée à un conduit (B), ne possède pas de coupe-tirage (2), possède un ventilateur placé en amont de la chambre de combustion qui pousse les fumées au lieu de les extraire, prend l'air comburant dans la pièce où elle est installée (p).

Il faut donc qu'une entrée d'air apporte suffisamment d'air comburant dans la pièce où se trouve la chaudière. Cette configuration suppose que la chaudière ne participe pas à la ventilation naturelle de la maison.

Une configuration particulière



En revanche, si la chaudière existante, raccordée à un conduit individuel maçonné, participe à la ventilation naturelle, il s’agit d’une configuration très particulière : il faudra utiliser le système Airflue Rénovation de Poujoulat sous Atec n°14/13-1874.  

Les fumées de la chaudière gaz à condensation sont canalisées et évacuées par le tubage flexible. L’air vicié de la ventilation naturelle est évacué par l’espace annulaire résiduel entre la paroi intérieure du conduit maçonné existant et la paroi extérieure du tubage flexible.

L’air comburant nécessaire au fonctionnement de la chaudière est pris dans la pièce où elle se trouve. L’installation ainsi obtenue est encore de type B23p pour ce qui concerne la chaudière.

© Poujoulat

 

Que dit le Règlement Européen ?



Le Règlement n°813/2013 de la Commission du 2 août 2013, paru au JO des Communautés Européennes du 6/9/2013 s'applique aux chaudières chauffage seul ou mixtes d'une puissance nominale inférieure ou égale à 400 kW. Il ne s'applique pas aux générateurs conçus pour utiliser des combustibles liquides gazeux produits à titre principal à partir de biomasse : le gaz issu de la méthanisation des déchets de bois, par exemple.

Il ne s'applique pas aux générateurs utilisant des combustibles solides, ni à ceux qui ne produisent que de l'eau chaude sanitaire, ni aux solutions de cogénération dont la puissance électrique est égale ou supérieure à 50 kW. Il prévoit un traitement spécifique pour les chaudières de type B1.

Le règlement européen de 2013 indique qu'“une «chaudière de type B1”, est un dispositif de chauffage des locaux par chaudière à combustible comportant un coupe-tirage antirefouleur, destiné à être raccordé à un conduit à tirage naturel évacuant les résidus de combustion à l’extérieur de la pièce où est installé le dispositif de chauffage, et qui prélève l’air comburant directement dans cette pièce.

Cette définition correspond aux chaudières murales mixtes et chauffage seul sur conduit de fumées. A partir du 26 septembre 2015, pour être vendues en Europe, les chaudières de type B1 devront être accompagnées de la mention suivante.

Une mention à connaître



«Cette chaudière à tirage naturel est conçue pour être raccordée uniquement à un conduit commun à plusieurs logements d’un bâtiment existant, qui évacue les résidus de combustion hors de la pièce où est installée la chaudière. Elle prélève l’air comburant directement dans la pièce et est équipée d’un coupe-tirage antirefouleur.

En raison de la perte d’efficacité que cela entraînerait, l’utilisation de cette chaudière dans d’autres conditions ferait augmenter la consommation d’énergie et les coûts de fonctionnement, et doit donc être évitée


De plus, à compter du 26 septembre 2018, les chaudières devront émettre moins de 56 mg Nox/kWh PCS pour les chaudières à gaz, moins de 120 mg Nox/kWh PCS pour les chaudières à combustible liquide. Et toutes les chaudières, quel que soit leur type, devront afficher une efficacité utile en chauffage ≥ 86% à 100% de charge, ≥ 94% à 30% de charge.

Ces deux conditions réunies, rendement et qualité des produits de combustion, condamnent les chaudières de type B1 qui ne pourront plus être commercialisées en Europe.

 

 

Source : batirama.com / Pascal Poggi

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