Système d’étanchéité : protéger les ouvrages de l’eau

Proposer un système d?étanchéité à l?eau ne relève en rien du hasard. Les procédés sont nombreux et visent un seul objectif : protéger les structures de l?eau.

Qu’il s’agisse de balcon, loggia, cave, bassin ou encore piscine, la principale fonction d’un système d’étanchéité est de protéger et de conserver l’ouvrage en bon état de fonctionnement.

 

Pour les terrasses et loggias, il devra protéger les locaux situés en-dessous dudit ouvrage. Pour les bassins et piscines il devra résister aux pressions diverses. Pour arriver au résultat escompté, la plus grande attention doit être accordée au choix du système.

 

A disposition sur le marché : système d’étanchéité liquide, mortier imperméabilisant, nappe d’étanchéité, membrane EPDM, lé drainant…

 

SEL ou SPEC

 

Une façon de les distinguer consiste à différencier les systèmes de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) des systèmes d’étanchéité liquide (SEL). Ces procédés diffèrent notamment dans leurs domaines d’application et dans les fonctions qu’ils remplissent, mais aussi dans les procédures d’homologation auxquelles ils sont soumis et les règles de l’Art auxquelles les entrepreneurs doivent se référer.

 

Techniquement, les SEL, dont les applications sont nombreuses –étanchéité de balcon, terrasse, douche à l’italienne ou toiture plate– sont, le plus souvent, dédiés à l’étanchéité des sols. Ils sont obligatoires lorsque les déversements d’eau sont importants et en présence de siphons ou de caniveaux.

 

Membranes

 

Contrairement aux SEL, les SPEC n’ont pas vocation à assurer l’étanchéité totale d’un ouvrage. On les rencontre davantage en protection des murs ou en sols. Ils sont exclusivement utilisés sous les revêtements céramiques ou analogues, fixés par collage.

 

La pose au sol est limitée aux locaux P3 en pose collée et P4 en pose scellée, au sens du classement Upec des locaux non munis de dispositifs d’évacuation de type siphons ou caniveaux.

 

D’autres procédés sont aptes à assurer ces fonctions : les membranes EPDM (éthylène propylène, diène monomère), les membranes PVC (polychlorure de vinyle) ou encore les membranes TPO (polyoléfine thermoplastique) sont adaptées aux principaux éléments porteurs, avec ou sans isolant support.

 

A l’origine réservées aux toitures terrasses, elles sont aujourd’hui employées en petite surface pour des terrasses accessibles, qu’il est même possible de recouvrir d’un gazon synthétique ou non.

Solution 1 : Balcons, terrasses et loggias

 

 

©Sika

 

Principe de base pour réussir une étanchéité de balcon, terrasse ou loggia : le bon produit au bon endroit en fonction de la nature de l’ouvrage à protéger.

 

Réussir l’étanchéité de ces ouvrages et garantir la tenue du revêtement dans le temps impliquent le respect de certains principes de base : pente minimale de 1,5%, support préparé pour recevoir l’étanchéité correspondante, joints et raccords pontés avec des bandes d’étanchéité ou du feutre, respect des épaisseurs de la couche d’étanchéité et, pour les sols en carrelages ou en pierres naturelles, collage en plein au moyen d’un mortier-colle adapté au revêtement d’étanchéité.

 

Selon les exigences requises, chaque système d’étanchéité a un domaine d’utilisation idéal : les enduits à base de ciment, simples à mettre en œu­vre, remplissent les exigences d’étanchéité à l’eau et de pontage des fissures pour les balcons non situés sur des locaux habités ; les membranes liquides d’étanchéité remplissant des exigences élevées garantissent également une étanchéité absolue, même si des locaux ­d’habitation sont situés en-dessous ; et les lés d’étanchéité synthétiques pour les architectures complexes ou les terrasses.

Intérêts :

protection de la structure. Prévenir la chute d’éclat de béton et de l’écaillage. Eviter le passage de l’eau vers le niveau inférieur.

Limites :

mise en œuvre de très bonne qualité pour éviter les fuites, sources de nombreux sinistres.

Solution 2 : Caves, bassins et piscines

 

 

©Weber

 

Deux solutions techniques sont à même d’assurer l’étanchéité à l’eau des ouvrages enterrés : les systèmes d’étanchéité liquide et les mortiers imperméabilisants.

 

Mortiers ou étanchéité liquide, les deux systèmes demandent une préparation et une reconnaissance du support. Notamment pour identifier les points faibles susceptibles d’engendrer des fuites, tels que les liaisons murs/radier, les zones poreuses, les reprises de bétonnage, ainsi que les joints entre les blocs et les angles.

 

Les points singuliers tels que les hublots, les arrivées et sorties d’eau sont à traiter conformément aux documents techniques des fabricants. Les systèmes d’étanchéité liquide après polymérisation forment une membrane continue apte à résister aux mouvements, dans une certaine limite, que subissent les ouvrages.

 

Suivant le système, elles sont appliquées en 1 à 3 couches à la brosse, au rouleau ou airless.

 

Suivant les produits, les mortiers sont appliqués à la brosse en deux couches croisées avec une épaisseur minimale de 2mm ou taloché (20mm à la verticale, 15m à l’horizontale).

Intérêts :

imperméable à l’eau. Applicable directement sur béton, maçonnerie, parpaings, briques. Adhérence au support. Résistance aux mouvements (dans une certaine limite).

Limite :

l’imperméabilisation d’un ouvrage n’exclut pas un cuvelage dans le cas la fondation est sous le niveau de la nappe phréatique, et/ou un drainage de la fondation dans le cas d’arrivée d’eau.

SEL à tout faire

 

Les systèmes d’étanchéité liquide (SEL), formant, après polymérisation, un revêtement, regroupent des produits adaptés à des configurations bien particulières. Leurs caractéristiques de résistance sont liées, dans la plupart des cas, à leur capacité à supporter une circulation piétonnière.

 

Leur tenue à la fissuration, en raison de l’élasticité élevée des systèmes, est remarquable. Les balcons, situés en encorbellement de façade, ou les loggias, situées en retrait, sont leur domaine de prédilection. On les trouve aussi, mais plus rarement, en couverture de toit plat.

 

 

Quid des règles professionnelles

 

 

©Kemper

 

Pour le moment, il existe peu de textes régissant ces travaux. A disposition pour le moment, les “Règles professionnelles concernant les travaux d’étanchéité à l’eau réalisés par application de systèmes d’étanchéité liquide sur planchers intermédiaires intérieurs ou sur planchers extérieurs dominant des parties non closes” de décembre 1999 pour les SEL (rédigé par l’APSE, la CSFE et le SFIF) et le Cahier des prescription techniques d’exécution (CPT) “Revêtement de murs intérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortiers-colles ou adhésifs” pour les SPEC.

 

Les produits sont, la plupart du temps, sous Avis techniques du CSTB. ­Lesdits Avis fixant le mode de mise en œuvre et les limites d’emploi.

 

 

Pas d’obligation pour les balcons

 

Aucune réglementation n’impose d’étancher un balcon, des coursives, une loggia ou tout autre ouvrage, à partir du moment où celui-ci n’est pas situé au-dessus d’une partie close. Etancher ces ouvrages est un plus et c’est au maître d’œuvre qu’il revient d’en faire la prescription. Rien n’empêche l’entrepreneur de conseiller à son client d’y recourir. 

 

 

Source : batirama.com / Stéphane Miget

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