Logements Bepos : Royal veut rassurer le secteur HLM

Ségolène Royal, qui souhaite que tous les bâtiments publics neufs soient désormais à "énergie positive", a visité un immeuble de logement social pilote à Paris.

"Si certains y arrivent, pourquoi pas tout le monde?" a dit Mme Royal en visitant dans le 11e arrondissement un immeuble de cinq étages et 17 logements livré en 2013. La ministre a annoncé son souhait que les nouveaux bâtiments publics, ou subventionnés, soient à "énergie positive" (produisant plus d'énergie qu'ils n'en usent).

 

Cette obligation doit être inscrite dans le projet de loi sur la transition énergétique, dont l'examen doit débuter le 1er octobre à l'Assemblée nationale. "Le mouvement HLM s'est ému de cette accélération", a relevé Mme Royal, après avoir reçu les représentants de l'Union sociale de l'habitat (qui rassemble 757 organismes HLM).

 

Pour eux, "c'est une formidable occasion d'être à l'avant-garde", a-t-elle jugé, ajoutant que, pour le privé et le tertiaire, "on va voir comment on va faire, le privé ne peut pas rester en retard".

 

Un surcoût de 10 % selon la Régie immobilière de la ville de Paris

 

Tout de bois et de béton, avec puits de lumière, l'immeuble visité, avec ses balcons et grandes baies vitrées, a coûté 3,185 millions d'euros, soit 10% de plus que le coût moyen d'un bâtiment de même dimension, selon la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP).

 

Doté d'une isolation renforcée, de 127 m2 de panneaux photovoltaïques, récupérant l'énergie des eaux chaudes d'évacuation, il est chauffé par une chaudière à gaz de puissance modeste, telle qu'on en trouve dans des pavillons (45 kW).

 

Le coût des charges de chauffage et eau chaude pour les locataires a été divisé par trois, selon la RIVP. Encore rares en France, les bâtiments à énergie positive commencent à apparaître, plutôt pour des bureaux, écoles, ou des logements en zone rurale.



 

Source : batirama.com / AFP

 

Une conception étudiée pour un maximum de clair de jour

 

Le bâtiment est de forme simple, compact (1500 m² Shon sur un terrain de 418 m²), avec une épaisseur de 14 à 16 m. Ce qui a tout de suite posé la question de l'accès au clair de jour du centre du bâtiment et de l'organisation de logements traversants pour le confort d'été.

 

Au centre du bâtiment, la circulation verticale surdimensionnée est conçue comme un puits de lumière : verrière zénithale, ascenseur et escalier sont rassemblés dans un seul volume, cerné de vide toute hauteur.

 

Des parois en pavés de verre laissent filtrer la lumière jusqu'aux paliers de distribution et aux pièces d'eau des logements (cuisine, salles de bains et douches), adossées aux paliers. Les pièces aveugles des deux derniers niveaux sont  équipées de puits de lumière. Les logements à partir de 3 pièces sont traversants est-ouest.

 

Les besoins de chauffage très réduits – la consommation en chauffage atteint seulement 9 kWhEP/m².an – sont couverts par deux chaudières murales à condensation en chaufferie. L'ECS est produit par des panneaux solaires thermiques en toiture, une récupération de la chaleur sur les eaux grises et un appoint par les deux chaudières.

 

La toiture est conçue comme une centrale de production d'énergie : capteurs solaires thermiques, capteurs photovoltaïques, puits de lumière. La production photovoltaïque atteint 33,1 kWhEP/m².an, face à une consommation au sens de la RT de 32,6  kWhEP/m².an : le bâtiment est à énergie positive.

 

 

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