A Nantes, un bâtiment reconstruit après guerre a fait l?objet d?une réhabilitation globale visant le label Bepos et ouvre la voie vers la Réglementation Bâtiment Responsable 2020.
Reconstruit en 1952, ce bâtiment de 800 m2, implanté sur l’Ile de Nantes, est inscrit au petit patrimoine industriel de la ville. Il abritait autrefois les services techniques municipaux et fut transformé en café billard, sa dernière activité connue.
Baptisé MC2, il accueille aujourd’hui les bureaux de ses trois copropriétaires : le bureau d’études Pouget Consultants, l’agence Magnum Architectes Urbanistes et l’économiste Gestion Bat.
Des maîtres d’ouvrage, partie prenante, qui ont mutualisé leurs compétences pour rénover un bâtiment de façon exemplaire en matière de maîtrise énergétique, bien-être des occupants et faible empreinte environnementale.
Avec des consommations après travaux estimées à 33 kW.h.m2/an, on est bien loin de la réglementation thermique dite Elément par Elément qui régit encore aujourd’hui, les programmes de rénovation des bâtiments existants…
Garder la façade intacte
« MC2 anticipe la transition énergétique et fait mentir le vieil adage du « cordonnier mal chaussé », s’amuse André Pouget. Notre priorité était de réduire au maximum les besoins en énergie du bâtiment avec la contrainte de garder la façade intacte, dont l’impossibilité d’isoler par l’extérieur. Nous avons donc construit une boîte dans la boîte… »
Avec de nombreuses problématiques techniques à surmonter puisque le bâtiment reposait sur des structures existantes (murs et planchers) diverses voire mixtes pour certaines (moellons, machefers, brique creuse, béton, bois…).
Aucune concession n’ayant été faite sur l’isolation, il a fallu choisir différents systèmes pour s’adapter à l’existant : laine de verre, laine de roche, polyuréthane, polystyrène expansé… ainsi qu’une nouvelle génération d’isolant sous vide (voir encadré).
Réseau de chaleur, ventilation double flux
Une fois les besoins énergétiques réduits au maximum grâce à une isolation poussée, les maitres d’ouvrage ont opté pour des équipements techniques adaptés. Ainsi, le chauffage sera assuré par le réseau de chaleur urbain.
En matière de ventilation, le choix s’est porté sur un système double flux à débit variable. L’eau chaude sanitaire est assurée électriquement avec un système de récupération sur eaux grises de la douche.
Les besoins en éclairage sont limités grâce à l’installation de plusieurs puits de lumière naturelle. Pour couvrir les besoins restants, les puissances ont été adaptées selon les pièces et sont graduables. Un système de détection limite aussi les consommations inutiles.
Projet pilote Bepos Effinergie
L’installation de 70 m2 de panneaux photovoltaïques sur les toitures des deux extensions bois a permis à ce chantier d’être sélectionné comme projet pilote Bepos Effinergie et de participer au futur référentiel Rénovation Tertiaire en partenariat avec Certivéa.
Une partie de l’électricité ainsi produite permettra de couvrir les besoins des parties communes du bâtiment.
Enfin l’approche sanitaire a également fait l’objet d’une attention particulière avec la mise en œuvre de plaques absorbant les formaldéhydes, de peintures A+ et de revêtements de sol souple en caoutchouc avec de la colle spécifique.
Source : batirama.com / Céline Jappé
Un isolant sous vide nouvelle génération
Ce chantier a également été l’occasion de mettre en œuvre une nouvelle génération d’isolant sous vide (PIV) que l’industriel Siniat lance sur le marché français. Le SlimVac a a été posé sur une surface de 68 m2, au sol et au mur, dans un espace de bureau assez étroit.
« Avec une épaisseur de 40 mm pour une résistance thermique de 5,71 m2/K/W, l’utilisation de ce panneau isolant sous vide a permis de se rapprocher des standards passifs à cet endroit précis, confie Céline Philakham, responsable du développement commercial du produit chez Siniat.
Son épaisseur est trois fois moins importante qu’un isolant traditionnel pour une performance trois fois supérieure garantissant le gain de surface habitable et la suppression des ponts thermiques.
A noter que ce projet a reçu le soutien de nombreux partenaires, industriels et institutionnels : Siniat, Rockwool, Isover, Knauf, Aldes, Velux, Wicona, Schneider Electric, Radian, EDF, Erena-Cofely, Effinergie, Certivéa, Ademe.