Les entrepreneurs du mois : Claudio, Roberto et Bruno Mirenda
Après avoir roulé leur bosse chacun de leur côté, les frères Mirenda et leur cousin Bruno se sont lancé ensemble dans la création d?une entreprise artisanale. Forts de leurs compétences et de leurs expériences respectives, ils se développent aujourd?hui sur le marché de la salle de bains. Et viennent de décrocher un chantier pharaonique de 86 douches à l?italienne pour un hôtel de luxe parisien.
Claudio était chef de produit technique pour la salle de bains chez Lapeyre. Roberto, son frère occupait le poste de responsable des ventes chez Aquamondo. Leur cousin Bruno travaillait comme plombier-couvreur sur des chantiers prestigieux pour le compte d’une entreprise francilienne. Ensemble, ils ont créé BCR Habitat en avril 2008. Une aventure qui aurait pu commencer 20 ans plus tôt, s’ils avaient pris la suite de leurs pères. Déjà, Vicenzo et Domenico, tous deux artisans plombiers chauffagistes, travaillaient ensemble dans l’entreprise qu’ils avaient créée. Les “héritiers” ont préféré voler de leurs propres ailes. « A 20 ans, on ne se voyait pas travailler comme nos pères. Nous avions envie de découvrir d’autres horizons, de se faire notre propre expérience », confient-ils. Chacun est donc parti de son côté jusqu’au jour où… « Nous avons senti que c’était le moment de se lancer, assure Bruno. On ne saurait pas vraiment dire pourquoi mais nous étions prêts, tous les 3, au même moment…. ». Roberto met cela sur le compte de la quarantaine. Claudio livre une autre analyse : « Je pense que nous avions atteint tous les trois des postes qui ne nous laissaient guère de possibilité d’évolution en interne ».
L’union fait la force
S’ils reconnaissent que l’idée de créer une entreprise leur trottait depuis un petit moment dans la tête, aucun ne se serait lancé seul. « C’est la complémentarité de nos profils et de nos expériences qui fait la force de l’entreprise. On exploite le meilleur de chacun », confient-ils. « Nous sommes trois co-gérants mais il y a tout de même un chef de bord. Il faut un leader pour que ça marche », reconnaît Bruno. Ce rôle revient à Claudio lequel assure le développement grâce à un carnet d’adresses bien rempli et supervise la gestion et l’administration de l’entreprise, confiée à son épouse Françoise. Cette dernière s’occupe aussi des relations avec les fournisseurs et gère l’accueil des clients qui contactent la société. Pour l’heure, le développement se fait principalement sur le marché de la salle de bains clé en main.
Un service sur mesure
S’appuyant sur leur connaissance du monde du sanitaire, Claudio et Roberto ont identifié le potentiel avant de se lancer. « La salle de bains est un marché intéressant. C’est valorisant et gratifiant pour nous. En rénovation, nous rentrons dans l’intimité des gens. Ils nous décrivent leurs goûts, leurs envies. A nous de créer l’espace de leur rêve en leur assurant un service sur mesure. On mise sur la qualité de nos prestations. Nous restons prescripteurs dans la mesure où, si nous n’intervenons pas toujours dans le choix des produits, notre rôle est de guider le client dans ses choix. Il faut aussi savoir dire non à une demande qui n’est pas réalisable techniquement compte tenu de la taille de la pièce ou de la configuration des lieux… » Cette approche, encore peu commune, séduit. Pour preuve, leur meilleure publicité se fait par le bouche-à-oreille et suffit aujourd’hui à remplir le carnet de commandes.
Source : batirama.com / Céline Jappé
Un hôtel de luxe en plein Paris
BCR Habitat a décroché la réalisation de 86 douches à l’italienne pour un hôtel de luxe en construction à Paris. « C’est l’industriel allemand Wedi qui nous a apporté l’affaire », précise Claudio. Comment une TPE peut-elle gérer un chantier de cette ampleur ? « On a réfléchi quelques instants avant d’accepter, confie Claudio. Ce chantier représente 5 mois de travail à temps plein pour 2 à 3 ouvriers. Nous avons recruté deux jeunes en CDD pour nous permettre de relever le défi tout en continuant à assurer les chantiers prévus et terminer ceux en cours. » « Notre seule vraie crainte était de ne pas tenir le rythme, admet Roberto. « On s’est mis une grosse pression, assure Bruno qui gère ce chantier “pharaonique” au quotidien. Finalement, tout se passe pour le mieux ».