Quatre responsables de Cofely ont été placés en garde à vue en Espagne dans le cadre d'une enquête visant des marchés publics truqués d'une valeur de 250 millions d'euros.
Quatre personnes travaillant pour la filiale en Espagne de Cofely ont été arrêtées selon cette source, qui a précisé que Cofely, filiale du groupe GDF Suez spécialisée dans la performance énergétique des bâtiments, était bénéficiaire d'une partie des contracts concernés, obtenus après versement par des intermédiaires de commissions occultes à des élus municipaux ou régionaux.
A Paris, la maison mère GDF Suez a confirmé ces gardes à vue, en précisant par ailleurs que des locaux de la société en Espagne avaient été perquisitionnés. "GDF Suez exprime son soutien aux equipes du groupe et de ses filiales en Espagne qui sont sous le choc de cette nouvelle", a affirmé le groupe dans un communiqué, où il s'est dit "engagé pour le respect des lois et règles éthiques". GDF Suez "collaborera évidement avec la justice espagnole", a encore indiqué le groupe.
L'affaire, a démarré en décembre 2013 suite à une commission rogatoire internationale émise par la Suisse qui s'interrogeait sur la provenance des fonds déposés sur deux comptes bancaires dont un aurait appartenu à un élu régional du Parti populaire (PP conservateur).
Le parquet anticorruption a ouvert une information judiciaire en juin, ayant abouti lundi à l'interpellation de 51 personnes impliquée dans ce réseau au centre duquel se trouvent deux intermédiaires, David Margaliza et Alejandro de Pedro, qui rapprochaient entreprises et élus. Six maires ont été interpellés, dont quatre sont issus du Parti populaire au pouvoir (PP, conservateur) et un du Parti socialiste (PSOE).
Selon le quotidien El Pais, Cofely, qui compte quelque 7.000 employés en Espagne, figure parmi les principaux bénéficiaires du système. Ainsi, sur son site internet peut-on lire un communiqué sur un contrat public obtenu dans la localité de Parla, l'une des villes concernées située à proximité de Madrid, d'une valeur de 54 millions d'euros et permettant des économies d'énergie dans cette ville de 40% en termes d'éclairage public.
L'information judiciaire vise des délits de blanchiment, fraude fiscale, et trafic d'influence notamment.
Parmi les détenus figure notamment l'ancien numéro deux du gouvernement régional conservateur de Madrid, Francisco Granados et ancien secrétaire général dans cette région du Parti populaire (PP, droite), au pouvoir en Espagne.
Egalement ancien sénateur, Francisco Granados avait renoncé à ses mandats en février, après des révélations du journal El Mundo affirmant qu'il avait placé 1,5 million d'euros en Suisse.
Au lendemain de la révélation de cette nouvelle affaire de corruption le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a demandé pardon aux Espagnols au nom de son parti. "Au nom du Parti populaire, je veux demander pardon aux Espagnols". "Je partage leur indignation et leur saturation", a-t-il dit devant le Sénat. Cette indignation est d'autant plus forte qu'elle intervient après "tant d'efforts et de sacrifices pour sortir notre pays" de la crise dans laquelle il est plongé depuis 2008, a-t-il poursuivi.
La corruption, principale préoccupation des Espagnols après le chômage, porte atteinte comme ailleurs à l'image des partis traditionnels, à un an des élections législatives.
Source : batirama.com