Après le tournant de l?exercice 2012 (choc de la demande, réforme du diagnostic de performance énergétique ou DPE) la profession s?est en effet structurée et a augmenté ses tarifs.
La restructuration de la profession a entraîné une baisse de l’intensité concurrentielle et une hausse des tarifs des prestations pour la première fois depuis cinq ans selon une étude publiée par Xerfi*.
Le niveau encore élevé des mutations de logements anciens, la hausse du pouvoir d’achat immobilier des ménages ou encore les faibles taux d’intérêts ont encouragé l’embellie du secteur. Le chiffre d’affaires du panel Xerfi augmentera ainsi de 2,1% en valeur en 2014, de 2% en 2015 et de 4% en 2016.
Pour réduire leur sensibilité au marché immobilier et pérenniser la remontée rapide de leur activité constatée en 2013, les opérateurs ont intérêt à diversifier leur offre. Ils peuvent actionner trois leviers pour se différencier et limiter la pression sur les prix.
Une nécessaire diversification de l’offre
Les diagnostics copropriétés se développent et freinent la concurrence, compte tenu des exigences réglementaires comme la nécessité de disposer de la certification DPE avec mention.
Ce premier relais de croissance permet également aux professionnels de collaborer sur le long terme avec les syndicats de copropriétés (changement fréquent de réglementation, complexité des prestations…). Les attestations liées aux travaux, portant notamment sur la RT 2012 et l’amiante, ouvrent aussi de nouvelles opportunités.
Par exemple, le nombre de diagnostics techniques amiante (DTA) devrait prochainement croître, suite au rapport sur les normes relatives à l’amiante déposé au Sénat durant l’été 2014. Enfin, la rénovation énergétique permet de développer des activités de conseil et d’accompagnement.
Outils de devis en ligne pour le particulier
Seul bémol : une partie de la profession seulement peut diversifier ses activités. La plupart des acteurs se concentrent de fait sur les diagnostics logement, faute de moyens et de temps pour s’offrir cette montée en compétence. Ces derniers dépendent donc des agences immobilières qui exercent une pression sur les tarifs.
Certains diagnostiqueurs se tournent alors vers le marché BtoC, préférant s’adresser directement aux particuliers pour éviter l’étape de la prescription. La société Constatimmo par exemple, initialement tournée vers les professionnels, s’est repositionnée vers les ménages. La mise en place d’outils de devis en ligne favorise également l’ouverture du marché aux particuliers.
Vers une pénurie de spécialistes ?
Face à la structuration du secteur, les diagnostiqueurs doivent recruter pour répondre à la demande. Le niveau d’études exigé pour obtenir la certification DPE est de plus en plus élevé. Or, c’est une condition sine qua non pour pénétrer le marché des copropriétés et des bâtiments non résidentiels.
Pour éviter une pénurie de spécialistes et une diminution de leur marge, certains opérateurs ont donc mis en place des offres de formation permettant de délivrer des certifications, à l’image de Diagamter ou Oméga Expertises. Cela leur permet aussi d’identifier de futurs salariés.
*Xerfi vient de publier une étude : « Le marché des diagnostics immobiliers à l’horizon 2016 – Quels leviers pour réduire la dépendance au marché immobilier et aux prescripteurs traditionnels ? » Auteur de l’étude : Vincent Desruelles
Source : batirama.com