Alors que le salon Equip?Baie ouvre ses portes*, une étude fait le point sur les perspectives du marché de la rénovation thermique, notamment les produits isolants et fenêtres.
Certes, et malgré des fondamentaux porteurs, la croissance sera encore limitée en 2014 (+2% en valeur) mais elle tranchera avec la morosité de l’ensemble du secteur du bâtiment. En fait, il faudra attendre 2015 pour que les conditions d’une reprise plus franche du marché soient réunies, avec une progression de 6% à 10,5 milliards d’euros, selon les prévisions des experts de Xerfi.
Déjà, la contrainte financière des ménages sera moins forte et les mesures de soutien mises en place en 2014 auront un impact favorable. Ce qui favorisera des dépenses lourdes comme des travaux de rénovation.
Ensuite, la publication, sans doute fin 2014, du décret sur l’obligation des travaux de rénovation dans le tertiaire donnera un coup de fouet au marché. Sans oublier la charte signée fin 2013 par une trentaine d’entreprises publiques et privées pour réduire leur consommation énergétique.
L’indispensable refonte du financement
Il reste désormais à régler la question du financement des travaux de rénovation thermique en raison de leur coût moyen (environ 4 500 euros) et de l’insuffisance des dispositifs actuels, par ailleurs peu utilisés, éco-PTZ en tête. Dans ces conditions, une refonte du financement est indispensable.
La principale piste explorée est la généralisation du tiers financement, soit un service en charge de mobiliser l’ensemble des financements nécessaires à une opération de rénovation : prêts bancaires classiques, prêts aidés, subventions, etc.
Ce dispositif doit être expérimenté au niveau local en 2014 avant d’être généralisé sur le plan national. Ce tiers financement, dans sa version la plus aboutie, pourrait être intégré aux guichets uniques de la rénovation thermique mis en place en septembre 2013.
La valeur verte monte en puissance
La montée en puissance de la valeur verte dans l’immobilier sera l’une des principales évolutions à moyen terme. Celle-ci consiste à prendre en compte les critères de performances environnementales et énergétiques pour évaluer les biens.
La valeur verte vise à faire entrer massivement ces critères dans les mentalités et in fine dans les prix, au même titre que la localisation ou l’agencement par exemple. L’une de ses applications concrètes est par exemple l’affichage obligatoire des étiquettes énergie dans les annonces immobilières.
Parmi les différents acteurs du marché de la rénovation thermique, les fabricants de matériaux isolants sont les mieux positionnés aujourd’hui, les fabricants de fenêtres rencontrant davantage de difficultés.
Les fabricants d’isolants bien positionnés
Les fabricants d’isolants anticipent le réveil du marché français. Ils sont engagés sur la voie de l’excellence environnementale et des économies d’énergie. C’est la raison pour laquelle ils investissent, et en particulier en France, les produits d’isolation étant surtout fabriqués près des zones où ils sont utilisés.
Plusieurs nouveaux entrants ont d’ailleurs fait leur apparition à l’image de l’autrichien Baumit, spécialisé dans l’isolation par l’extérieur, ou du belge Unilin Insulation, fabricant de plaques de polyuréthane. C’est aussi le cas du belge Recticel, spécialiste de l’isolation de toiture avec des panneaux en PU, légers et performants.
Les leaders comme Saint-Gobain ou l’américain Dow Chemical ne sont pas en reste puisque eux aussi investissent et accroissent les capacités de production de leurs usines françaises. Autrement dit, ces opérateurs se mettent en ordre de bataille pour tirer parti du potentiel de croissance du marché français.
* du 18 au 21 novembre, Hall 1 du Parc des Expositions de Versailles (Paris)
Source : batirama.com