Si la quasi totalité des secteurs connaît une situation dégradée, le BTP représente à lui seul 25% des défaillances d?entreprises en France en 2014 selon la dernière étude d'Euler Hermes.
Avec + 0,4%, la France affiche un taux de croissance inférieur à 1% pour la troisième année consécutive - du jamais vu depuis l’après-guerre -, selon la dernière étude présentée par la société Euler Hermes, spécialisée dans l’assurance-crédit. La consommation des ménages reste atone et l’investissement se contracte depuis mi 2011 (11 baisses sur les 13 derniers trimestres). Une légère amélioration est cependant attendue en 2015.
La croissance serait de +0,8%, notamment grâce à un rebond mécanique de l’investissement des entreprises et un léger regain de dynamisme du commerce extérieur, reposant essentiellement sur un scénario de baisse durable de l’euro.
Pour autant, cette éclaircie ne sera pas suffisante pour inverser l’évolution des défaillances : les observations sur une longue période montrent qu’il faut en moyenne +1,7% de croissance du PIB pour enclencher un véritable reflux des défaillances. A noter que le secteur de la construction connait un rebond préoccupant des défaillances en 2014.
« La construction est un secteur clé dans notre économie, pesant pour 5% du PIB, 25% de l’investissement et plus de 5% de la population active en France. Or, elle représente également près d’un quart des faillites et sa situation semble se dégrader fortement depuis quelques mois.
Sa sortie de crise est essentielle et requiert des mesures de soutien adaptées, pour à la fois relancer les grands travaux, les rénovations de logements et la construction de logements neufs, » commente Nicolas Delzant, Président du Comité Exécutif d’Euler Hermes France.
Ainsi, les défaillances continueront d’augmenter en 2014 (+1%) et atteindront même un nouveau record en volume, dépassant les sommets de la crise: 63 400 défaillances attendues en 2014 et également en 2015, contre 62 714 en 2009.
La sinistralité sur les grandes entreprises reste élevée
Les PME (avec un chiffre d’affaires entre 250 000 et 2 millions d’euros) restent soumises à une forte hausse des défaillances : +3,7% en 2014ii, après déjà +7,2% en 2013 et +6,4% en 2012. Elles représentent 21% des défaillances en France – soit plus de 13 000 entreprises par an.
Une amélioration s’amorçait début 2014 pour les plus grandes entreprises (plus de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires), mais les défaillances repartent à la hausse depuis le printemps. Sur les 12 derniers mois (à fin septembre), plus de 180 grandes entreprises ont fait défaut, un volume toujours très élevé et en augmentation régulière depuis dix ans.
«Les défaillances des grandes entreprises représentent un chiffre d’affaires cumulé de 8,9 milliards d’euros et un poste fournisseur cumulé de 1 milliard d’euro,» analyse Nicolas Delzant, Président du Comité Exécutif d’Euler Hermes France.
«Le ralentissement de la consommation des ménages, face à une forte tension sur les prix et des marges déjà réduites, ont eu raison d’une trésorerie déjà affaiblie depuis plusieurs années.»
Une région française sur deux connait une hausse des défaillances
Les défaillances connaissent en 2014iii une hausse supérieure à 1% dans la moitié des régions, avec une progression supérieure à +6% dans trois d’entre-elles : la Corse, la Haute-Normandie et le Limousin. Globalement, les défaillances restent très élevées en volume sur l’ensemble du territoire, y compris dans les régions où la tendance est plus favorable.
Ainsi, si la Picardie affiche une baisse des défaillances de -7% sur les 12 derniers mois, elle enregistre un niveau de sinistralité d’entreprises supérieur de 12% à celui de 2009, dernier pic observé. Au total, quinze régions continuent d’afficher des volumes de défaillances supérieurs à ceux de 2009, avec un bilan particulièrement défavorable en Haute-Normandie (+24%) et en Champagne Ardenne (+11%).
Ce phénomène atteint aussi la région Ile-de-France (+2,5% sur les 12 derniers mois) qui n’est plus épargnée par la poussée des défaillances. La région a su cependant le mieux contenir le nombre de défaillances depuis la crise (-7,6% depuis 2009) – même si elle concentre toujours près d’une faillite sur cinq.
Source : batirama.com