Solution n° 1 : Tuiles faiblement galbées : du tout terrain
C'est la tuile à emboîtement la plus classique ; elle se décline autour de trois variantes :
• Les traditionnelles à côte ou à losange, les plus anciennes, celles dont l'image est la plus utilitaire et la plus liée à l'esthétique des ”pavillons de banlieue”. Ces tuiles, notamment celles avec un losange central, se retrouvent également en milieu rural, sur des corps de ferme. Elles connaissent aujourd'hui un regain d'intérêt de la part des architectes qui mettent en avant son côté “rétro”. Surtout, reprenant des formats éprouvés depuis des décennies, elles sont appréciées pour leur facilité d'utilisation en rénovation ou dans le cadre d'extensions d'ouvrages existants. Quelque 13 à 15 éléments en moyenne sont nécessaires pour couvrir 1 m2. Pour certains produits, les systèmes d'emboîtement supérieur et latéral ainsi que les pureaux variables, permettent une compatibilité avec de nombreuses tuiles anciennes losangées.
• les tuiles à côte ou à onde douce qui reprennent le principe des précédentes en format 14 ou 10 au m. Elles combinent économie à la pose et performances techniques, grâce à leur relief favorisant l'écoulement des eaux loin des emboîtements,
• les tuiles régionales, de 10 à 20 éléments au m2 selon le modèle, qui avec leur relief spécifique, s'intègrent dans des architectures régionales très marquées : les pannes flamandes dans le nord de la France et en Belgique, certains produits spécifiques de l'est et du Nord Est, voire pour deux produits (la Tuilauze de Terreal et la Pierre de Lauze d'Edilians), l'intégration dans les paysages de montagne.
• les produits de niche ou d'exception, développés par certains fabricants pour répondre à une demande locale, régionale, ou encore pour proposer de nouvelles esthétiques en couverture ; un exercice difficile pour une activité très traditionnelle. On peut par exemple citer chez Pottelberg (Koramic) les tuiles vernissées, chez Terreal la tuile Z, la Varengeville, chez Edilians, la tuile Diamant...
Avantages : Produits bien adaptés à la rénovation, Larges gammes de teintes permettant de répondre à toutes les contraintes locales, Facilité de pose, Possibilité de pentes relativement faibles, Étanchéité.
Limites : Esthétique parfois “utilitaire ” pour quelques produits, Modèles 10 au mètre techniquement peu adaptés aux toitures petites, complexes et déformées.
Solution technique 2 : Tuiles d'aspect ou à pureau plat
Aujourd'hui très en vogue, elles s'inspirent des tuiles plates en présentant un pureau plat, sans système apparent d'évacuation des eaux. Le nombre d'éléments au m2 varie d'un produit à l'autre, de 10 pour les plus grands modèles, à 22 pour les plus petits. Devant l'engouement des professionnels pour ces produits qui tendent vers l'esthétique de la tuile plate sans en avoir le coût, il faut s'attendre à des innovations, des élargissements de gamme et la commercialisation de finitions très “tuile plate ancienne”. À noter qu'il existe également des tuiles plates de 26 à 40 au mètre, qui comblent “le vide” entre des 20, 22 et les 50/ 60 au mètre. Comme pour les tuiles fortement galbées ; il existe des nuances entre grandes régions :
• les produits rectangulaires se retrouvent en Normandie, Pays de Loire, Bassin Parisien, Bourgogne, Centre, Nord de la Loire, Nord de l'Auvergne, Pays Basque, Périgord et Béarn.
• les produits écaille, dont une des plus anciennes est la tuile Vauban fabriquée par Migeon, sont destinée aux régions de tradition de couvertures en écaille : Franche comté, Alsace, certains secteurs de la Bourgogne, de la Champagne, du Dauphiné…
Qu'elles soient rectangulaires ou écaille, ces tuiles par leur épaisseur et leur volume sont très utilisées pour la rénovation des toits anciens.
Ce sont aussi des tuiles très prisées dans les constructions contemporaines pour leur rapport esthétique/ prix / facilité de mise en œuvre.
Avantages : Esthétique se rapprochant de celle de la tuile plate, Produits n'imposant pas de renfort de charpente (par rapport à la tuile plate), Gammes étendues permettant de s'adapter à la plupart des régions, Rapport esthétique / prix, Pentes plus faibles que tuile plate
Limites : Échelle inadaptée aux petites toitures traditionnelles, surtout pour les 10 au m.Modèles 10 au mètre techniquement peu adaptés aux toitures petites, complexes et déformées
Solution technique 3 : Tuiles fortement galbées : la “Canal” concurrencée
Les tuiles à emboîtement fortement galbées sont très présentes dans les régions de tuiles canal : le sud du pays, mais aussi la vallée du Rhône, le sud de la Bourgogne, et même beaucoup plus loin. On rencontre en effet des toits recouverts de tuiles canal jusqu'au Luxembourg, en passant par la Champagne et la Lorraine. L'explication est ancienne : elle est liée aux invasions romaines... le long de “voies romaines” bien connues encore de nos jours. Ces tuiles à emboîtement, couramment dénommées romanes ou méridionales, réunissent en un seul produit la fonction “courant et couvert”, pour un aspect général qui reste traditionnel. Elles permettent des économies de produit et de temps de pose. D'une façon générale, deux formats se sont imposés selon les régions, suivant en cela les tuiles canal, plus étroites et plus courtes à l'ouest, plus larges et plus longues à l'est :
• les grands formats (9.5 à 10 au m2), là ou prédominent les tuiles canal de 50 cm : Sud Est, Languedoc-Roussillon, Corse, vallée du Rhône, Midi-Pyrénées ;
• les formats intermédiaires (12 à 13.5 au m2), là ou dominent les tuiles canal de 40 cm : Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Limousin, Midi-Pyrénées...
D'un fabricant et d'une région à l'autre ; il est possible de faire un choix entre trois types de produits, certains arrivant à donner à moyenne distance une illusion de tuile canal assez saisissante :
• les romanes classiques, les plus utilisées pour les applications les plus courantes, généralement les plus économiques et faisant l'objet de gammes très étendues en termes de coloris. Composées d'un galbe et d'un fond plat, elles s'adaptent aux habitudes de chaque région : galbe à droite ou à gauche, plus ou moins prononcé, format 10 ou 13 au m2,
• les tuiles à ressaut, une astuce esthétique donnant l'illusion de deux tuiles sur un seul produit, dans le même esprit de certains modèles d'aspect plat. La coupure du galbe en deux pureaux apporte plus de relief à la toiture, avec ses jeux d'ombres et de lumières. Ce type de tuile est logiquement très diffusé dans le sud-ouest, des régions ou l'aspect " petite tuile " est particulièrement recherché,
• les doubles-canal, les produits esthétiquement les plus proches de la tuile canal une fois mis en œuvre. Pour obtenir ce résultat, le fond plat est remplacé par un fond courbe permettant une continuité de courbe rappelant l'association de la tuile de courant et de la tuile de couvert. De plus, avec certains systèmes (par exemple système Canal sous Tuiles de Terreal ou Canal Sablière d'Edilians), il est possible de réaliser des débords de toit en tuiles canal, avec ou sans décalage d'égout.
Avantages : Prix fourni posé (par rapport à une tuile canal), Étanchéité (par rapport à une tuile canal), Esthétique pour les tuiles à ressaut et les doubles-canal.
Limites : Produits mal adaptés aux toitures petites, complexes et déformées.